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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Le syndrome NASH

Quand l'excès de sucre détruit le foie

Le « NASH syndrome » correspond à une accumulation de graisses dans le foie liée à une alimentation trop riche en sucre. Elle peut déboucher sur une grave cirrhose. Comment l’éviter ? Toutes les réponses.

Le syndrome NASH, ou « maladie du foie gras », a été récemment mis sous les projecteurs de l’actualité par un célèbre journaliste sportif qui a dû subir une greffe de foie comme traitement ultime de sa maladie. Ce NASH syndrome (nonalcoholic steatohepatitis en anglais, stéatose hépatique non alcoolique en français) n’est pas seulement l’apanage des journalistes sportifs, mais concernent désormais de plus en plus d’individus, jeunes pour la plupart.

La maladie du soda

En cause, l’abus de boissons ou d’aliments sucrés qui sont « convertis » en graisses dans le foie, provoquant la stéatose, autrement dit l’accumulation de graisses dans les cellules hépatiques. Plus exactement, il s’agit d’une accumulation de triglycérides. On l’appelle d’ailleurs aussi la « Maladie du soda », en référence à l’abus de boissons sucrées comme cause principale.

En pleine croissance

Le syndrome NASH toucherait désormais près de 900 000 Fran­çais et un tiers de la population des pays développés. Un véritable problème de santé publique, reflet de la malbouffe, qui touche de plus en plus d’adultes jeunes, des adolescents, et même de jeunes enfants. Le syndrome NASH est d’ailleurs en passe de devenir la pathologie hépatique la plus fréquente dans les pays occidentaux, devant l’hépatite B. En cause également, une ali­mentation trop souvent calorique et la sédentarité qui exposent à l’obésité. De récentes études laissent entendre que le syndrome NASH serait également sous influence génétique, expliquant qu’à alimentation trop sucrée égale, certains développeront un syndrome et d’autres pas.

La cirrhose en ligne de mire

Environ 15 % des patients atteints du syndrome NASH risquent de développer une cirrhose. Comme avec l’abus d’alcool, cette stéatose provoque une inflammation hépatique et des lésions cellulaires importantes. Et tout comme pour l’excès d’alcool pendant des années, le syndrome NASH peut déboucher sur une cirrhose, soit une fibrose irréversible du foie empêchant son bon fonctionnement.

Obésité et diabète

On estime que plus de la moitié des diabétiques et près de 90 % des obèses souffriraient déjà d’un syndrome NASH. Le dépistage ciblé sur les personnes à risque est donc important en matière de prévention.

Des signes tardifs

Problème : les symptômes spectaculaires du syndrome NASH, comme la jaunisse (ictère), les œdèmes, les hémorragies digestives ou l’ascite (accumulation d’eau dans l’abdomen), sont tardifs. La maladie est plutôt silencieuse à son début. Lorsque les premiers signes inquiétants apparaissent, elle est souvent déjà bien installée, au stade de cirrhose et s’avère alors irréversible. D’où l’intérêt d’être vigilant et de faire des examens lors des premières alertes, comme une fatigue inhabituelle ou une gêne abdominale, a fortiori en cas d’obésité et d’une alimentation trop sucrée. À ce stade, la palpation de l’abdomen retrouve déjà une augmentation du volume du foie (hépatomégalie). Il devient urgent d’arrêter tout aliment sucré !

Ponction biopsie du foie

Le diagnostic de syndrome NASH est assez simple lorsqu’on constate une jaunisse chez une personne en surpoids et qui ne consomme pas d’alcool : il passe par une prise de sang, montrant l’atteinte hépatique (élévation des gammaGT et des transaminases), l’échographie (existence d’une hépatomégalie) et enfin et surtout, par une ponction-biopsie du foie qui montre la stéatose.

Évolution

Il n’existe pas encore de médicament pour guérir du syndrome NASH, même si un nouveau traitement, Elafibranor, est en phase 3 de test. Mais en attendant, bonne nouvelle : l’arrêt de toute consommation de sucre et la perte de poids en cas d’obésité permettent d’inverser les processus de la stéatose hépatique : les cellules hépatiques vont se vider de leur graisse.

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