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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

La biodiversité au secours du jardin

Au début du printemps, l’activité explose, y compris celle des nuisibles. Parfois, le jardinier bio doit abandonner tout espoir de récolte… sauf s’il a cultivé la biodiversité !

La biodiversité, source d’une production bonne, belle et abondante au jardin, oui, mais… si cette biodiversité est fonctionnelle, c’est encore plus vrai ! En effet, la biodiversité fonctionnelle favorise la réduction des dégâts dus aux maladies et aux parasites, et restaure la fertilité du jardin. Comment passer d’un jardinage qui respecte la biodiversité à un jardinage qui installe une biodiversité fonctionnelle ?

La biodiversité

Le mot biodiversité désigne simplement l’extraordinaire variété des êtres vivants sur Terre qui est à l’origine d’une grande diversité d’écosystèmes complexes : forêts, océans, prairie des Alpes, muret de pierres sèches à l’abandon, mare d’un petit bois, chaque jardin… Votre jardin aussi est un écosystème !

La réduction de la biodiversité au jardin

L’écosystème jardin a des propriétés naturelles et, comme tout autre écosystème, s’il n’est pas trop perturbé, il dispose d’une capacité à s’auto-réguler pour maintenir les équilibres qui garantissent ses propriétés. La biodiversité joue ce rôle fondamental dans le potentiel de résilience du jardin.

Les pratiques culturales peuvent, pour certaines, contribuer à réduire fortement la biodiversité : utilisation de produits chimiques, chaulage excessif… et, à terme, surviennent des difficultés : maladies, dégâts importants dus aux insectes… Il faut donc les éviter, voire les bannir.

La biodiversité fonctionnelle

Le jardin est un espace de nature modifié par les humains, il est plus sensible au « dérèglement » des équilibres. Pour limiter ou éviter ce risque, le jardinier doit organiser le jardin, adopter des pratiques culturales adaptées afin d’accueillir, de favoriser les espèces utiles à la régulation des équilibres et à la restauration du potentiel de résilience. 

Ces espèces utiles constituent la biodiversité dite fonctionnelle. Leur fonction : maintenir les équilibres nécessaires pour obtenir des récoltes saines et préserver la fertilité du jardin dans la durée.

*

Les principaux services rendus par la biodiversité fonctionnelle 

⇒ Le contrôle des populations de ravageurs qu’ils soient microscopiques (bactéries, virus, champignons) ou macroscopiques (insectes, limaces, batraciens, mammifères herbivores… et les plantes !).

⇒ Le contrôle des populations de plantes indésirables (mauvaises herbes) ou invasives.

⇒ L’amélioration de la structure du sol.

⇒ L’amélioration du stockage et de l’accès aux ressources du sol : éléments nutritifs et eau.

⇒ La stimulation de la croissance d’espèces végétales.

⇒ La fourniture de principes actifs (fabrication de produits à usage phytosanitaires).

Les dispositifs clés pour installer la biodiversité fonctionnelle

Ce zoom sur les dispositifs ne signifie pas qu’il faille négliger les pratiques habituelles du jardinier bio (association de plantes, respect de la rotation, couverts végétaux…). Au contraire, c’est l’ensemble des stratégies qui donne des résultats probants.

Les dispositifs qui agissent sur la biodiversité fonctionnelle du sol.

Le travail simplifié du sol ou l’absence de travail du sol associée à la culture sous couvert végétal :

• favorise l’activité de la faune et de la flore du sol qui, elles, améliorent la disponibilité et l’accès aux nutriments pour les plantes, et produisent des substances qui protègent les plantes contre les ravageurs et maladies ;

• favorise le développement d’insectes (carabes, staphylins, araignées), prédateurs de pucerons et de limaces, ou de vers comme les nématodes qui parasitent les larves d’insectes hébergées dans les premiers centimètres du sol.

Les dispositifs à installer :

• sites refuges pour se reproduire, se protéger d’éventuels prédateurs ou parasites, s’abriter des conditions climatiques difficiles au cours des différents stades de développement (tas de bois, jachère…) ;

• corridors pour faciliter les déplacements (dispersion des cultures) ;

 • ressources alimentaires de substitution ou complémentaires lorsque les proies ou hôtes à parasiter ne sont pas présents ou pas en assez grand nombre ou n’ont pas encore atteint le stade de développement adéquat pour l’auxiliaire.

Les exemples de dispositifs possibles : 

Haie-bosquet / bandes fleuries / zones enherbées ou laissées à l’état spontané / dispersion des cultures / petit point d’eau / zone « tas de bois »…

L’aménagement de l’environnement du potager

L’efficacité de l’aménagement passe par plusieurs de ces « dispositifs » qui vont interagir et se compléter : une petite haie de quelques arbres viendra compléter une bande fleurie.

Par exemple :

Au printemps, pour attirer, nourrir et stimuler la reproduction des punaises prédatrices, syrphes, chrysopes, hyménoptères : 

saules, pruniers myrobolans, arbre de Judée, prunelliers, amélanchiers, luzerne, lotier corniculé, fèves, linaire officinale, boutons d’or, renoncule âcre, géranium herbe-à-Robert

En début d’été, pour héberger les insectes hôtes ou les proies des auxiliaires, car pour eux la nourriture au jardin se réduit : trèfle, luzerne, fèves, capucines, pois, sureau, noisetier, genêt, aulne, aubépine, fusain, sauge, nigelle de Damas, pavot de Californie, pavot, rumex, chardon, gaillet, euphorbe, lamier, centaurée, achillée

En été et automne, pour retenir les auxiliaires : trèfle, sarrasin, arbousiers, la grande famille des composées : pissenlit, laiteron, aster, centaurée, achillée, vergerette, épervière… dont certaines sont parfois envahissantes.

En hiver et au sortir de l’hiver ronces, lierre, forsythias, cognassiers du Japon, Corête du Japon, seringa, symphorine… Le chêne et le laurier constituent des abris pour l’hiver.

⇒ Les bandes fleuries pour protéger diverses cultures peuvent être installées au potager comme couvre-sol, paillage, ombrière… 

Quelques exemples : les œillets d’Inde (nématicides au pied des tomates), les soucis (pour nourrir et héberger les punaises prédatrices de pucerons), l’alysson maritime (pour attirer les syrphes)…

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