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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Devenez acteur de votre guérison

Et augmentez vos chances de survie

PrĂ©sident et fondateur du premier centre Ressource Ă  Aix-en-Provence en 2011, le Dr Jean-Loup Mouysset est oncologue et a pris le parti de soigner des malades et non des maladies, afin de « remettre l’humain au cĹ“ur des soins ».

Dans un ouvrage très complet, sans jargon scientifique, il nous livre les points forts de sa thèse de mĂ©decine, qui fait un Ă©tat des lieux et dĂ©crit une base pour construire une nouvelle ressource en cancĂ©rologie disponible en France : l’Accompagnement ThĂ©rapeutique. 

C’est sur ce nouveau concept, inspirĂ© des dĂ©couvertes depuis plus de quarante ans de la psycho-neuro-immuno-endocrinologie, qu’ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s les centres Ressource, des lieux qui, hors du contexte mĂ©dical, permettent aux personnes atteintes de cancer de bĂ©nĂ©ficier de soins de mieux-ĂŞtre (ostĂ©opathie, rĂ©flexologie, esthĂ©tique, art-thĂ©rapie, etc.), en individuel ou en groupe (aquagym, sophrologie, yoga…), et de suivre le programme mis en place par le Dr Mouysset pour donner Ă  chacun les meilleures chances de guĂ©rison. 

Les traitements anticancĂ©reux traitent la maladie ; les soins de support attĂ©nuent ses consĂ©quences et celles des traitements ; l’Accompagnement ThĂ©rapeutique prend soin de la personne. Cette approche transforme les soins en donnant aux personnes touchĂ©es par le cancer la possibilitĂ© de devenir les maĂ®tres d’œuvre de leur santĂ©, en suivant pendant un an un PPACT (Programme PersonnalisĂ© d’Accompagnement ThĂ©rapeutique). En groupe, elles se retrouvent ensemble pour affronter la rĂ©alitĂ©, et trouver les ressources pour traverser l’épreuve. Les chiffres parlent d’eux-mĂŞmes : au-delĂ  d’une meilleure qualitĂ© de vie, en complĂ©ment de l’approche thĂ©rapeutique conventionnelle, le PPACT offre une augmentation moyenne de 29 % des chances de survie tous cancers confondus. Dans le cas prĂ©cis du cancer du sein, on arrive Ă  50 % de rĂ©cidives en moins et 68 % de rĂ©duction de la mortalitĂ© !

Comme un chant d’espoir, les témoignages des personnes ayant eu accès au PPACT apportent un éclairage passionnant sur ce que cet accompagnement représente ou a représenté dans leur chemin vers la santé.

Multiplier ses chances

*En septembre 2019, au centre des Congrès d’Aix-en-Provence, le Dr Mouysset a fait un bilan « officiel » des centres Ressource devant plus de 500 personnes. Il avait prĂ©parĂ© une lettre Ă  cette occasion, qu’il a lĂ©gèrement « actualisĂ©e » pour conclure son nouveau livre. La voici :

« Il n’existe toujours pas en France de programme structuré de soutien psychosocial pour les personnes touchées par le cancer1. Pourtant, les approches prouvées efficaces dans ce domaine ont été évaluées/validées depuis plus de trente ans pour certaines, comme la Psychothérapie de Groupe type Soutien Expression (PGSE) modélisée par le Pr David Spiegel dans les années 1980 en situation métastatique, ou le programme de Barbara Andersen pour les personnes en rémission, programme basé sur l’apprentissage de la gestion du stress, l’alimentation, l’activité physique, la communication relationnelle et les connaissances.

PlutĂ´t que de chercher “pourquoi” il n’existe pas un soutien disponible de ce type en “routine” en France pour tout patient atteint de cancer, nous avons fait le choix en 2001 de chercher “comment” les aider. 

Après dix ans de recherche, nous avons dĂ©butĂ© en janvier 2012 le dĂ©sormais fameux “PPACT Ressource®, Programme PersonnalisĂ© d’Accompagnement ThĂ©rapeutique”, proposĂ© sur Aix-en-Provence, mais aussi depuis 2016 sur MontĂ©limar (il est donc aussi transmissible et rĂ©alisable ailleurs).

Après 7 annĂ©es d’expĂ©rience, la FĂ©dĂ©ration des Centres Ressource – 7 centres en France en 2020 – souhaite porter Ă  la connaissance du plus grand nombre les rĂ©sultats de ce programme innovant en France, mis en place depuis janvier 2012, qui apporte une rĂ©ponse Ă  : “Comment accompagner efficacement les personnes atteintes d’un cancer mĂ©tastatique (ou en rĂ©mission) pour une meilleure qualitĂ© de vie, et peut-ĂŞtre de meilleures chances de survie/rĂ©mission ?”

Notre Ă©tude ne dĂ©montre rien, cela a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© fait depuis bien longtemps dans le domaine de la recherche en psycho-oncologie. Mais personne n’était parvenu en France Ă  ce jour Ă  proposer aux malades ce que la recherche avait dĂ©couvert, comme si un mĂ©dicament avait Ă©tĂ© “validĂ©”, mais n’était pas disponible en dehors d’un essai thĂ©rapeutique.

Notre Ă©tude a Ă©tĂ© acceptĂ©e pour publication dans une revue scientifique Ă  comitĂ© de lecture, après trois ans d’efforts et de soumissions Ă  des revues scientifiques. Les deux premières revues ont refusĂ© sur l’argument que l’étude n’est pas “randomisĂ©e” : l’épidĂ©mie de la Covid-19 rĂ©vèle pourtant aujourd’hui les failles de cette volontĂ© quasi systĂ©matique de ne donner de valeur qu’à cette mĂ©thode de recherche. Si la randomisation n’est pas adaptĂ©e Ă  la situation de crise (les rĂ©sultats des Ă©tudes n’arrivent que des semaines ou des mois plus tard, et donc après la guerre…), elle n’est pas plus adaptĂ©e Ă  l’étude du soutien des personnes atteintes de cancer. RĂ©clamer une Ă©tude randomisĂ©e revient Ă  ne pas considĂ©rer que la preuve est faite de l’intĂ©rĂŞt de soutenir les personnes malades (et leur entourage). On peut alors se demander s’il est Ă©thique de demander une telle dĂ©marche dans cette situation. C’est aussi rĂ©vĂ©ler le fossĂ© qui existe entre l’approche exclusivement scientifique – centrĂ©e sur les Ă©tudes scientifiques – et la mĂ©decine intĂ©grative – centrĂ©e sur le patient. Les Ă©tudes isolent et manquent d’une vision globale qui intègre les rĂ©sultats dĂ©montrĂ©s et la rĂ©alitĂ© du terrain. Ainsi, les personnes qui sont censĂ©es ĂŞtre des experts dans le domaine de la psycho-oncologie n’ont pas d’expĂ©rience dans les traitements du cancer. Elles ne saisissent pas ce que reprĂ©sente doubler la survie d’une personne atteinte d’un cancer du poumon ou de l’exploit d’une survie Ă  dix ans pour un cancer du pancrĂ©as.

J’ai le privilège d’être oncologue médical, et l’un des très rares au monde à être ainsi capable de connaître à la fois le monde de la psycho-oncologie et de l’oncologie médicale : je fais le pont entre ces deux mondes et au vu des études et de mon expérience de tous les jours, j’affirme que le simple fait d’accompagner les personnes touchées par le cancer améliore leur pronostic.

Aujourd’hui, l’enjeu n’est plus de démontrer si l’on peut améliorer la qualité de vie des personnes atteintes d’un cancer, notamment en situation métastatique, et leur offrir de meilleures chances de guérison ou de survie, mais de trouver comment diffuser cette information, et plus encore, comment rendre accessible en pratique cette approche, pour que le plus grand nombre puisse y avoir accès.

Les progrès dans le traitement du cancer ne valent qu’à la hauteur de la capacitĂ© pour les patients d’y accĂ©der.” nous dit Monica M. Bertagnolli, PrĂ©sidente ASCO 2019. C’était aussi l’avis du Dr Frieden, partagĂ© dans un Ă©ditorial du prestigieux New England Journal of Medicine : “Il y a toujours un argument pour plus de recherches et de meilleures Ă©tudes, mais attendre plus d’études est souvent une dĂ©cision implicite pour ne pas agir ou pour agir sur la base de la pratique antĂ©rieure plutĂ´t que sur la base des meilleures preuves disponibles.2 

Ainsi, notre étude3 montre qu’il est possible de proposer un soutien psychosocial structuré efficace aux personnes touchées par le cancer, même en situation métastatique.

Et elle confirme les rĂ©sultats attendus, Ă  savoir que la qualitĂ© de vie s’amĂ©liore alors que les patients vivent avec un cancer mĂ©tastatique depuis plus de 2 ans et demi, avec une espĂ©rance de vie observĂ©e qui semble effectivement supĂ©rieure Ă  celle attendue (57 % Ă  5 ans, contre 50 % Ă  2-3 ans attendus). Bien sĂ»r, cela concerne des personnes “sĂ©lectionnĂ©es”. Mais cette espĂ©rance de vie augmentĂ©e est cohĂ©rente avec l’analyse des Ă©tudes scientifiques publiĂ©es auparavant, faites avec des personnes “non sĂ©lectionnĂ©es”, et que le Pr David Spiegel4, notre Grand TĂ©moin de ce jour (le Pr David Spiegel assistait au Congrès oĂą Jean-Loup Mouysset a lu cette lettre, NDLR), a prĂ©sentĂ©e : + 29 % d’amĂ©lioration en moyenne sur la survie lorsque l’on propose – en sus des soins anticancĂ©reux conventionnels – une intervention psychosociale structurĂ©e efficace pour amĂ©liorer la qualitĂ© de vie. 

Nous sommes fiers de proposer une nouvelle ressource pour les personnes touchées par le cancer. Une ressource qui transforme l’approche des soins en redonnant une place centrale à l’humain : pour les personnes malades, la possibilité de devenir maître d’œuvre de leur santé ; pour les soignants, la possibilité d’entrer en Alliance Thérapeutique avec les malades. Et pas de perte de chance : cela est proposé dans une démarche intégrative. Au contraire : un gain de chance ! Pas de promesse… mais nous proposons un traitement avec la certitude de donner les meilleures chances pour une meilleure qualité de vie et les meilleures chances de guérison.

Merci Ă  tous ceux qui ont pris part Ă  l’aventure humaine “Ressource”,

Et merci à tous ceux qui rejoindront notre Cause ! »

*

Dr Jean-Loup Mouysset
Oncologue médical
PrĂ©sident fondateur de la FĂ©dĂ©ration des Centres Ressource
Entrepreneur social Ashoka

 * Devenir acteur de sa guĂ©rison
de Jean-Loup Mouysset
éditions Mosaïque-Santé

1 Hors approches uni thématiques type programme d’activité physique, gestion du stress ou programmes de retour à l’emploi (ne concernant hors exceptions que les personnes en rémission).
2 « There will always be an argument for more research and for better data, but waiting for more data is often an implicit decision not to act or to act on the basis of past practice rather than best available evidence ». Evidence for Health Decision Making – Beyond Randomized, Controlled Trials ; Frieden TR, N Engl J Med. 2017 ; 377(5):465-475.
3  Structured Psychosocial Intervention for French Patients with Metastatic Cancer is possible in real life », acceptée pour publication en juillet 2020 dans le Journal of Cancer Rehabilitation, par Mouysset JL, Spiegel D, Andersen B, Kinne E, Caillat P, Dewolf L, Zedet Saunders C, Rosati N, Bouillet T, Demonceaux A, Orts P, Blay JY.
4 irosevic S, Jo B, Kraemer HC, Ershadi M, Neri E, Spiegel D. « Not just another meta-analysis » : sources of heterogeneity in psychosocial treatment effect on cancer survival. Cancer Med. 2019 ; 8(1):363-73.

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Le Dr Jean-Loup Mouysset est cancĂ©rologue Ă  Aix-en-Provence. C’est Ă  cet endroit qu’il a fait naĂ®tre le premier Centre Ressource : un endroit oĂą l’on redevient acteur de sa santĂ©, oĂą l’on porte un « autre regard sur le cancer » et oĂą la vie prend un sens nouveau. Ces jours-ci sortent deux livres de ce mĂ©decin hors du commun.