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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Infection par un virus

L'importance de connaître la charge virale

On entend souvent parler de charge virale en matière de virus, et notamment du coronavirus ou du Sida. Mais de quoi s’agit-il exactement ?

Les virus se répliquent et colonisent les organismes qu’ils infectent. Ils se multiplient ainsi jusqu’à menacer la vie lorsqu’ils sont particulièrement virulents (Sida, coronavirus, hépatite, grippe, fièvres hémorragiques…). On dispose de plusieurs techniques pour les mettre en évidence, comme la PCR (détection de fragments d’ADN ou d’ARN) ou encore la sérologie (détection des anticorps). Certaines de ces techniques, la PCR notamment, permettent de quantifier la charge virale.

De quoi s’agit-il exactement ?

La charge virale détermine le nombre de copies d’un virus, autrement dit le nombre de réplications du virus circulant dans le fluide biologique prélevé. Il peut s’agir de sang (plasma), de salive, d’urine, de sperme… On l’exprime donc en nombre de copies par millilitre. Plus exactement, ce ne sont pas les virus qui sont directement comptabilisés, mais la quantité d’ARN retrouvée (ou d’ADN, pour les virus à ADN).

À quoi ça sert ?

La charge virale est l’un des paramètres importants dans l’appréciation d’une maladie virale. En pratique, elle va avoir plusieurs intérêts :

Déterminer la sévérité d’une contamination. En général, plus la charge virale est élevée, plus le risque de développer les symptômes de la maladie est grand, a fortiori lorsqu’il s’agit d’un virus dangereux à la base.

Déterminer la vitesse de propagation de l’infection. La répétition des analyses de charge virale permet de déterminer la vitesse de progression de la maladie.

Suivre les effets d’un traitement. La baisse de la charge virale et sa vitesse permettent d’évaluer l’efficacité d’un traitement.

Repérer une résurgence de la maladie, avec l’élévation de la charge virale après un traitement.

Du sida…

Dans le cas du Sida, le traitement vise à atteindre une charge virale inférieure à 50 voire 40 copies par millilitre, seuil où elle devient indétectable. Même s’il y a encore du virus, les techniques actuelles de détection ne permettent pas de retrouver lesdites copies. En deçà de 50, on estime que le risque de transmission est très faible et proche de 0. Pour autant, on ne peut pas parler de guérison car le virus est peut-être encore présent. La prudence est donc de règle. La charge virale du Sida en phase active peut dépasser le million de copies par millilitre ! On estime qu’au-delà de 100 000 copies, la maladie est considérée comme très active.

… au coronavirus

La connaissance du coronavirus responsable de la Covid-19 (Sars-CoV-2) est encore balbutiante et certains résultats s’avèrent discordants. Rien n’est certain, mais il semble qu’une charge virale élevée soit liée à la sévérité de l’infection. Selon une étude chinoise, elle serait 50 à 60 fois plus importante chez les patients atteints de forme grave de Covid-19, par rapport à ceux atteints d’une forme plus légère. Par ailleurs, nombreux sont les spécialistes qui estiment qu’une charge virale élevée prédisposerait à une contagiosité accrue, même chez des patients asymptomatiques ou peu symptomatiques. D’autres considèrent que le pic de charge virale précède souvent l’apparition des symptômes. D’où l’intérêt d’un dosage à titre préventif qui pourrait permettre de mieux cibler les personnes pour lesquelles la quarantaine est indispensable.

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Pour nous prémunir du risque de nouvelles pandémies…

« Voir un lien entre la pollution de l’air, la biodiversité et la Covid-19 relève du surréalisme, pas de la science », déclarait Luc Ferry dans L’Express du 30 mars 2020, contredisant ce qu’affirme pourtant la soixantaine de scientifiques du monde entier que Marie-Monique Robin a pu interroger pendant le premier confinement. Son livre La Fabrique des pandémies réunit ces entretiens dans une enquête passionnante qui explique comment la déforestation, l’extension des monocultures, l’élevage industriel et la globalisation favorisent l’émergence et la propagation de nouvelles maladies. Non seulement la pandémie de Sars-CoV-2 était prévisible, mais elle en annonce d’autres.