Le traumatisme testiculaire…
...ou comment éviter la fin de la partie
Le traumatisme testiculaire fait partie des douleurs syncopales. Derrière la douleur initiale atroce se cache un risque de fracture et de nécrose.
Accidents de sport (choc sur barre du vélo, football, sports de combat, sports extrêmes…), de moto (choc sur le réservoir), de travail (chute) ou tout simplement coup de pied lors d’une agression… les causes des traumatismes du ou des testicules, qu’on appelle aussi traumatismes des organes génitaux externes, ne manquent pas. Les conséquences peuvent être graves et ne se limitent pas à la douleur syncopale qui « cloue » la victime (ou l’agresseur !) au sol. À moins d’en avoir déjà été victime, impossible de définir exactement la nature de la douleur. Une chose est sûre, la marche devient très difficile, de même que la station debout complète dans les minutes ou les heures qui suivent.
Petit rappel anatomique
Le testicule est constitué d’un tissu spécifique à l’origine de la fabrication des spermatozoïdes. Le testicule est limité par une membrane fine mais assez rigide appelée albuginée. Le tout est appendu au cordon spermatique constitué d’une veine, d’une artère, d’un nerf et d’un vaisseau spermatique appelé canal déférent, qui véhicule le liquide spermatique.
Mécanisme
Le traumatisme correspond à un écrasement des testicules, mous, pressés vers le haut contre la symphyse pubienne osseuse ou les branches ischio-pubiennes. La sévérité de la lésion dépend de la violence du choc et de sa cause.
L’importance de l’examen clinique
L’examen clinique permet d’apprécier la gravité. Attention : un examen précoce, dans les secondes qui suivent le traumatisme, ne permet pas toujours de préjuger de la gravité, et notamment d’apprécier le développement d’un hématome. Un examen à distance du choc est souvent nécessaire. Dans tous les cas, consulter un médecin s’avère indispensable.
Les femmes aussi !
Bien que nettement moins douloureux et sans risque pour la fertilité, le traumatisme des organes génitaux extérieurs féminins existe également, d’où le port, à l’instar des hommes, d’une coquille de protection destinée aux femmes lors de la pratique des sports de combat.
Trois degrés de gravité
Il y a plusieurs atteintes possibles, de gravité différente :
• Simple choc – certes douloureux – mais sans hématome visible, même quelque temps après le traumatisme. Le ou les testicules sont indemnes, de même que l’albuginée. Il n’y a pas de sang dans le scrotum.
• Présence d’un hématome au niveau de la peau des bourses qui apparaissent tuméfiées et gonflées. Il peut déborder sur l’intérieur des cuisses.
• Présence d’un hématome dans le scrotum (hématocèle). Le testicule n’est plus palpable.
L’albuginée peut être intacte ou rompue, laissant craindre une rupture du testicule suivie d’une possible nécrose.
Échographie
Si l’examen clinique des bourses est essentiel, ne serait-ce que pour éliminer une lésion du pénis ou de l’urèthre, l’échographie va préciser la lésion, en montrant par exemple une lésion de l’albuginée ou du testicule. On la réserve aux traumatismes testiculaires qui apparaissent comme bénins, sans hématocèle.
Exploration chirurgicale
Si le traumatisme est simple, autrement dit sans atteinte testiculaire, l’abstention thérapeutique est la règle et la prise en charge se cantonne à la prescription d’antalgiques et à la surveillance. En cas d’hématocèle ou d’hématome important des bourses, l’exploration chirurgicale précoce est importante afin de préciser les lésions (rupture de l’albuginée, lésion du cordon…) et d’y remédier (suture de l’albuginée) afin d’éviter une nécrose, synonyme de castration.