communauteSans
Communauté
boutiqueSans
Boutique
Image décorative. En cliquant dessus, on découvre les différents abonnements proposés par Rebelle-Santé
S’ABONNER

La santé naturelle avec Sophie Lacoste

En mai, jardinez comme il vous plaît !

En cette saison, tout est possible et tout est à faire. Les travaux ne manquent pas, mais quel plaisir d’être au jardin ! 

Pourtant, l’impression de courir après le temps peut vite s’installer. Limiter le travail du sol, apporter régulièrement de la matière organique sur la terre, associer et diversifier au maximum les espèces, ne planter que ce dont on a vraiment besoin, pailler systématiquement, irriguer avec des systèmes « doux » (tuyaux percés, goutte à goutte)… sont autant de pratiques qui devraient vous permettre de dégager un peu de temps pour apprécier les moments passés au jardin.

*

Préparez la terre : si elle est tassée, aérez la terre sans la retourner ou griffez directement la surface sur 4 à 5 cm de profondeur, puis étalez : 

– soit l’herbe du désherbage ou de la tonte sur 3-5 cm d’épaisseur pour relancer l’activité des vers de terre proches de la surface ; dès que les chaleurs arrivent, recouvrez de paille,

– soit du Bois Raméal Fragmenté issu de la taille que vous venez de faire (ou de celle de vos voisins !) ; passez au broyeur pour avoir des morceaux de 2-3 cm.

Semez sous abri chaud ou sur couche chaude les concombres, céleris, courges, melons… pour envisager un repiquage sans risque de coup de froid.

Semez sous abri froid les choux (brocoli, chou-rave, chou-fleur), le thym, le rutabaga, les scaroles, les chicorées…

Semer en place donne des plantes un peu plus lentes à croître, mais cela améliore l’enracinement, ce qui est un atout pour les étés chauds. Si l’arrosage est difficile, c’est une solution à envisager pour de nombreux légumes : betteraves, blettes, cardons, carottes, épinards, haricots (verts, mange-tout et à grains), laitues d’été et d’automne, navets, panais, poirées, pois, radis. Pensez à éclaircir ensuite !

Plantez choux, laitues, poireaux, pommes de terre, frisées, scaroles. Dans une zone bien exposée, plantez mi-mai le basilic, les poivrons, aubergines et tomates. En zone à fort risque de maladies fongiques, couvrez les tomates dès qu’il pleut.

Achetez vos plants bio pour gagner du temps et avoir, pour certaines variétés, des garanties sanitaires : plantes indemnes de viroses et bactérioses, et résistantes à certaines maladies ou parasites. Si une variété vous intéresse et qu’elle n’est pas résistante aux maladies et parasites, greffez-la ou achetez des plants greffés. C’est une bonne alternative aux traitements car les porte-greffes sont choisis pour conférer aux greffons des résistances à certaines maladies ou parasites.

Plantez des plants endurcis : tous les plants élevés sous abri chaud doivent “être endurcis”, c’est-à-dire  bénéficier d’un temps d’acclimatation progressif à des températures plus fraîches, notamment les températures nocturnes.

Limitez au strict minimum les apports d’azote (terre pauvre ou culture exigeante). Si le printemps est chaud et humide, une croissance rapide fragilise les plants.

Surveillez l’arrivée d’éventuels parasites et tenez-vous prêt à intervenir. Continuez à préparer purins et décoctions.

*

Désherbez le pied des jeunes arbres, arrosez copieusement et paillez ; afin d’arroser tout au long de l’été, installez une bouteille et un tuyau pour apporter l’eau au niveau des racines.

Anticipez les vols de mouches de la cerise en surveillant l’apparition des adultes. Dès les premiers vols, installez des pièges jaunes englués dans la couronne des cerisiers.

Protégez-vous des vers de framboises ou des larves d’un petit coléoptère (Byturus tomentosus) qui pond entre mai et juillet dans les fleurs de framboisiers, faisant d’importants dégâts : boutons floraux perforés, framboises avortées, décolorées ou déformées. Il faut intervenir tôt en saison pour limiter ce risque : pulvérisez tous les 15 jours du purin de tanaisie sur les framboisiers, installez des pièges du commerce.

Traitez la vigne en cas de mildiou, évitez le cuivre dans la mesure du possible en raison de sa toxicité pour la faune du sol. Les autres solutions sont l’infusion de tanaisie (100 g de fleurs pour 1 L d’eau) ou la pulvérisation d’huile essentielle d’origan, 20 gouttes diluées dans un verre d’eau additionné d’1 cuillère à café de savon noir, le tout à mélanger dans du lait d’argile (1 cuillère à café d’argile blanche ou verte + 1 L d’eau).

*

Coupez la pelouse à 8-10 cm, vous augmenterez la hauteur de coupe si la sécheresse s’annonce. Si votre pelouse accueille des « ronds » de marguerites, de centaurées, d’orchidées, contournez-les pour laisser fleurir ces îlots.

Complétez vos massifs avec les plants issus de vos semis ou achetés, pensez aux bulbeuses originales ou pas : dahlia à petits pompons qui dure jusqu’aux gelées, nigelle de Damas, verge d’or, cosmos bipinnatus et sulphureus, et aussi caltha, cierges d’argent (en fond de massif), Heliopsis et galtonia (bulbeuses d’été), lavatère, valériane, lobélia, molène, muflier, œillet d’Inde, pélargonium, pétunia, souci, scabieuse, reine-marguerite… et le sarrasin qui offre une subtile floraison au printemps et un feuillage rouge lumineux en automne. 

Intégrez les aromatiques dans les massifs de vivaces, elles constituent de belles bordures, limitent le désherbage, valorisent les floraisons. Des exemples : lavande et rosier, sauges officinales et rudbeckia ou cosmos ou pied d’alouettes ou lupins… Le romarin, en rampant, apporte du volume dans une rocaille, l’origan doré et l’armoise absinthe au feuillage argenté éclairent les massifs.

Plantez des grimpantes, pour peu qu’elles aient un support, elles donnent de l’ombre au jardin comme sur les balcons ou les terrasses, elles peuvent cacher un coin un peu en désordre ou peu élégant. Certaines ont une croissance rapide comme le haricot d’Espagne ou les volubilis, le Thunbergia alata, le houblon doré, la cobée…

Taillez les arbustes et les arbres qui ont fleuri, récupérez quelques beaux rameaux pour faire des boutures : spirée, forsythia, deutzia, weigelia…

*

Installez ou terminez l’installation des pots, jardinières et suspensions diverses ; pensez à l’alimentation en eau. Il ne faut pas que cela devienne une corvée ou que toute absence vous fasse craindre pour vos fleurs. Avec une réserve d’eau, une petite pompe et un minuteur, il est possible d’installer une irrigation efficace et peu coûteuse.

Surfacez les jardinières accueillant des plantes pérennes, apportez de l’engrais et taillez ou pincez selon les espèces.

Magazine

À lire aussi

Des poireaux en hiver

Légume des régions tempérées, il a l’avantage d’être disponible presque toute l’année, sur les étals comme au jardin. Il se cultive un peu partout. Le facteur limitant est souvent l’eau dont il est gourmand, au moins à la plantation.