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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Parkinson et nutrithérapie

Cinq pistes prometteuses

En France, environ 200 000 personnes souffrent de la maladie de Parkinson. Pour rappel, il s’agit d’une affection neurodégénérative d’origine multifactorielle dont le diagnostic se fait hélas trop tard, c’est-à-dire une fois que la destruction massive des cellules nerveuses dans les zones du cerveau responsables des mouvements – en particulier dans une zone appelée « substance noire » – a fini par provoquer l’apparition des troubles moteurs caractéristiques de la maladie : tremblements, difficulté du mouvement, rigidité musculaire.  

Dans cet article, je mets en avant cinq substances très différentes les unes des autres partageant pourtant une faculté commune, celle d’améliorer de manière plus ou moins marquée la qualité de vie des personnes touchées par la maladie. Certaines de ces substances sont déjà connues d’un large public, alors que d’autres ne le sont que très peu ou pas du tout. Partons à leur découverte.

La thiamine (vitamine B1)

En 2013, des chercheurs ont injecté de fortes doses de thiamine à trois patients venant de recevoir un diagnostic de Parkinson, et il en a résulté une amélioration considérable de leurs troubles moteurs. En 2015, d’autres chercheurs ont, cette fois, recruté cinquante patients touchés par la maladie depuis sept ans en moyenne. L’administration de 100 mg de thiamine par voie intramusculaire deux fois par semaine a abouti à une amélioration significative des symptômes moteurs et non moteurs – en particulier la fatigue. Certains patients atteints d’une forme légère de la maladie ont même vu la totalité de leurs symptômes disparaître !

Posologie : à définir avec son thérapeute. À titre indicatif, on peut en prendre jusqu’à 600 mg par jour pendant un an si nécessaire.

Les triglycérides à chaîne moyenne (TCM)

Ces dernières années, le Dr Mary Newport a contribué à populariser l’huile de coco, alertant à la fois le grand public et les professionnels de santé sur le potentiel thérapeutique de cette huile, notamment sa capacité à améliorer la qualité de vie de personnes atteintes d’une forme légère à modérée de la maladie d’Alzheimer. À l’occasion d’une conférence donnée à Paris en 2015, elle a relaté qu’elle avait déjà reçu une trentaine de témoignages attestant des effets bénéfiques de l’huile de coco chez des personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Leurs symptômes physiques se sont améliorés grâce à cet « alicament » dont on connaît parfaitement le secret. Il tient en trois lettres : TCM.

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L’huile de coco se distingue en effet par son étonnante richesse en triglycérides à chaîne moyenne ou TCM. Ces acides gras très particuliers sont facilement digérés puis convertis par le foie en corps cétoniques qui peuvent être utilisés par l’organisme – notamment par le cerveau, très gourmand en énergie – comme carburant de substitution au glucose. D’où leur intérêt en cas de baisse d’utilisation du glucose par certaines régions du cerveau. Et comme on l’a déjà souligné auparavant, c’est exactement ce qui se produit dans les maladies neurodégénératives de type Alzheimer ou Parkinson.

En pratique, ingérer quotidiennement un minimum de 20 g de TCM pour espérer obtenir un effet thérapeutique. On y parvient en consommant un peu plus de deux cuillerées à soupe rases d’huile de coco. Dans un livre témoignage publié en début d’année, Jean-Claude Prévost relate son expérience de la maladie et la stratégie de soins qu’il a mise en œuvre pour la tenir en respect. Parmi ses initiatives, celle d’intégrer l’huile de coco dans son alimentation. Résultat, « trois mois plus tard, j’ai pu constater un grand progrès de mémorisation et de dynamisme » (1).

Hericium erinaceus

Il existe un champignon médicinal capable de stimuler la synthèse endogène du NGF. Son nom : Hericium erinaceus. La médecine traditionnelle chinoise (MTC) le connaît et l’utilise depuis plus de 2 000 ans ! Il se révèle d’un grand secours en cas de douleurs neuropathiques périphériques notamment causées par un diabète ou une chimiothérapie.

En pratique : 300 mg 3 fois par jour avant les repas.

Les fibres alimentaires

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Encore hypothétique au début des années 2000, la théorie selon laquelle l’origine lointaine de la maladie de Parkinson se situerait dans l’intestin rencontre un écho de plus en plus favorable au sein de la communauté scientifique (2). Des modifications tant quantitatives que qualitatives du microbiote intestinal semblent contribuer à la genèse et à la progression de la maladie de Parkinson. L’analyse des selles de patients souffrant de la maladie a notamment fait apparaître une diminution des niveaux de butyrate, un acide gras à chaîne courte issu de la fermentation de glucides complexes non digestibles dans le côlon. Un déficit prolongé en butyrate a pour effet de fragiliser la barrière intestinale et partant de là, d’affecter à terme la santé cérébrale via l’axe intestin-cerveau.

En pratique : les autorités sanitaires françaises recommandent de consommer quotidiennement au moins 25 g de fibres alimentaires – et si possible d’atteindre le seuil optimal de 30 g. En 2012, l’étude NutriNet-Santé a mis en évidence qu’en France, les apports alimentaires en fibres se situent en moyenne autour de 19 g par jour. Et que dire du seuil des 30 g par jour, uniquement atteint par 10 % des hommes et 4 % des femmes ! Bref, n’hésitez pas à davantage « verdir » votre alimentation. Votre cerveau vous en remerciera !

(1) Ma victoire sur Parkinson de Jean-Claude Prévost, aux éditions Mosaïque-Santé.
(2) Pour tout savoir sur cette théorie, reportez-vous à mes articles sur Parkinson publiés en mai et juin 2014 dans
Rebelle-Santé.

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