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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Place aux légumes feuilles !

Découvrez la diversité des légumes feuilles qui réjouiront vos papilles cet automne et installez-les au jardin dès maintenant.

Impossible d’échapper aux légumes feuilles ! Ces légumes que l’on cultive pour consommer leurs feuilles sont partout ; du pot de basilic logé sur le rebord d’une fenêtre au potager où se cultivent les traditionnelles laitues ou chicorées, les blettes, les poireaux… Intéressants sur le plan gustatif et nutritionnel, ils sont, pour la plupart, plutôt consommés crus et peu faciles à conserver, la production mérite donc d’être échelonnée tout au long de l’année. Voyons de plus près comment avoir une récolte pour l’automne qui arrive.

Une pratique très répandue et ancienne 

On retrouve des traces de consommation de feuilles quasiment dans tous les pays et ce, depuis des millénaires. Longtemps, les légumes feuilles seront des herbes cueillies puis, progressivement, certains seront domestiqués, cultivés dans les jardins et sélectionnés pour donner la diversité de cultivars que l’on connaît aujourd’hui.

Une diversité de légumes étonnante 

Quelles sont les espèces classées en légumes feuilles ? Ce sont les légumes dont on consomme les feuilles en totalité (limbe et pétiole). 

Cette définition assez large permet de compter dans cette catégorie diverses plantes dont certaines de plus en plus utilisées comme légumes feuilles : les feuilles de betterave, de bourrache, de plantain, de rue… 

Et la liste s’allonge avec les espèces en provenance d’Asie et d’Afrique (pet saï, pak choï, mizuna, brède mafane, le sukuma…) et les plantes aromatiques : aneth, cerfeuil, ci-boulette, citronnelle, estragon, hysope, livèche, marjolaine, mélisse, menthe, origan, persil, pimprenelle, romarin, sarriette, sauges, thyms, verveines… 

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Ajoutons les plantes consommées pour leur pétiole : angélique, cardon, céleri-branche, poirée, rhubarbe, et quelques légumes oubliés : amarante, arroche, baselle, pourpier…

Quand les cultiver

Pour une récolte entre septembre et novembre (selon les climats), installez-les entre juillet et septembre (sauf indication contraire entre parenthèses). 

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Aneth, angélique (semis), arroche (semis en juillet), betterave, blette, carvi (semis), céleri-branche (planter en juillet), cerfeuil (semis), cerfeuil musqué (semis fin août-septembre, récolte un an après),  chénopode, chicorée (semis juillet-août), chou frisé ou pommé (à planter en juillet), chou de Chine (semis juillet-août), coriandre (semis août-septembre), claytone de Cuba (semis jusqu’à fin juillet), cresson alénois ou cresson de fontaine, épinards d’hiver (semis à partir d’août), estragon (bouture en août), fenouil officinal (semis août), ficoïde glaciale (semis juillet), laitue d’hiver, livèche, maceron (semis mi-août), mâche, moutarde de Chine (semis août), persil (semis jusqu’en août), pissenlit (juillet-août, récolte un an après), pourpier, radis (jusque fin juillet), radis d’hiver, rhubarbe (semis août-septembre récolte dans deux ans),  roquette…

Les légumes feuilles sont des aliments de santé  

Pauvres en calories, ils sont riches en fibres, en éléments minéraux (fer, calcium, magnésium, zinc, sélénium…), en vitamines (C, provitamine A…, folate, tocophérol…), en antioxydants et en composés aromatiques qui leur donnent un goût spécifique (exemple de la roquette…).

Ils se consomment crus ou cuits, et trouvent leur place dans de nombreuses recettes.

Une culture facile

Globalement, toutes les espèces s’accommodent d’une bonne terre de jardin, meuble, perméable et assez riche en humus pour que le sol retienne mieux l’eau en période sèche. 

Les légumes feuilles apprécient une exposition ensoleillée, ce ne sont pas des cultures « gourmandes », les reliquats d’éléments nutritifs dans le sol leur suffisent et elles s’intercalent bien entre deux cultures, notamment pour une production d’automne. 

Votre terre n’est pas idéale ?  

Terre argileuse : limitez les risques d’excès d’humidité en cultivant sur buttes, ou mieux sur buttes-lasagnes*

Terre sableuse : apportez du fumier l’hiver précédent (3 Kg/m²) ou du fumier décomposé au printemps (2 Kg/m²), ou du compost au printemps et en début d’été (2 Kg/m²)

Terre limoneuse : ameublissez en profondeur (20-30 cm) avant la mise en place, installez vos plants et paillez.

*Les lasagnes, c’est quoi ? 

Une superposition de couches de matériaux : des cartons sans encre découpés et humidifiés, puis des déchets « verts » provenant du désherbage, de la tonte ou de la cuisine, puis étalez des matériaux plus ligneux : paille, herbes sèches, BRF, fumier décomposé, feuilles mortes, compost mûr. 

Le tout sur une épaisseur d’au moins 30-40 cm : l’évolution des matériaux dégage de la chaleur, idéale pour installer au printemps les cultures frileuses et gourmandes, et en été vos légumes feuilles. 

En fin d’automne, la zone en lasagnes peut être enrichie avec un petit mélange de déchets et offrir un substrat pour d’autres cultures… les légumes feuilles de printemps, par exemple !

Des pistes pour produire de beaux et bons légumes feuilles

⇒ En principe, la floraison a pour conséquence de réduire la production de feuilles, donc, pour avoir une bonne production, le jardinier tiendra compte des facteurs qui induisent ou favorisent la floraison, comme :

– la durée du jour : choisissez des variétés dites d’automne

– la chaleur, qu’elle dure une longue période ou qu’il s’agisse d’un coup de chaud : choisissez des variétés qui supportent la chaleur, arrosez et faites de l’ombre. Notez que les graines de certaines espèces (laitue, mâche, épinards) ne germent pas ou mal lorsqu’il fait chaud (température > 25 °C)

– le stress hydrique, excès ou manque d’eau, périodique ou permanent : drainage, plantation sur butte pour l’excès d’eau et arrosage régulier sans à-coups, paillage… 

⇒ Le désherbage est essentiel, il assure à vos légumes l’accès à la lumière, favorise la circulation de l’air, ce qui limite le risque fongique. 

Ajoutons que les adventices maintiennent l’humidité à la surface du sol, servent d’abri et attirent les limaces et les escargots qui vont parfois trouver, là aussi, un lieu de reproduction.  

⇒ L’excès d’engrais azoté : l’azote, apporté en quantité pendant la croissance, favorise le stockage d’eau dans les feuilles qui sont plus fragiles, fanent plus vite, se conservent moins bien et sont moins « goûteuses ».

Les maladies fongiques

Elles sont à redouter car elles rendent les feuilles impropres à la consommation et se propagent assez rapidement. 

Pour les prévenir

• choisissez des variétés résistantes, 

• favorisez l’espacement entre les plants, 

• tous les 15 jours, dès le stade 3-4 feuilles, traitez-les avec une décoction de prêle (additionnée d’1/2 c. à café de savon noir/litre dans laquelle vous diluez 3 gouttes d’huile essentielle de clou de girofle).

Les traitements curatifs ont une efficacité limitée, hormis ceux à base de cuivre que l’on cherche à éviter pour préserver la faune du sol. 

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