Les graines, on les aime…

coquelicots

Ces petites merveilles, nées il y a environ 380 millions d’années, permettent aux plantes de franchir les frontières de l’espace et du temps. De l’espace car grâce au vent, à l’eau ou aux animaux, de nouvelles plantes peuvent grandir parfois bien loin de leurs parents bien enracinés dans le sol. Du temps car en gardant l’embryon au sec, bien à l’abri du gel ou de la chaleur, elles peuvent attendre des années, ou même des siècles, le moment propice pour germer.

Les chasseurs-cueilleurs nomades de la Préhistoire dispersaient déjà des graines ou des tubercules afin que les plantes qu’ils aimaient se reproduisent en abondance. Puis on les a cultivées, reproduites, sélectionnées… afin qu’elles fournissent la nourriture nécessaire aux communautés humaines.

Génération après génération, dans le monde entier, les paysans ont produit eux-mêmes des semences adaptées à leur environnement et au sol qu’ils cultivaient… jusqu’au 20 siècle et à l’industrialisation de l’agriculture. Catalogue officiel des espèces, hybrides F1 non reproductibles, OGM, NGT, brevets… Aujourd’hui, le marché mondial des semences agricoles est largement dominé par une poignée de multinationales, au détriment des semences paysannes et de leur libre-échange.

Les enjeux sont essentiels : autonomie alimentaire, préservation de la biodiversité, lutte contre le dérèglement climatique et l’appauvrissement des sols… et la bataille est rude. Vous connaissez bien l’association Kokopelli et son long combat pour libérer les semences paysannes. Partout, d’autres acteurs, nombreux, se mobilisent pour informer, échanger, engager des batailles politiques et/ou juridiques.

Par exemple le projet Seeds4All, soutenu par l’association ARC2020, vise à sensibiliser sur le rôle central des graines paysannes dans la transition agroécologique et dans le développement d’une agriculture capable de s’adapter aux effets du changement climatique. Son site propose (en anglais) les récits de diverses expériences en Europe : agriculteurs, sélectionneurs, artisans semenciers, associations et réseaux de conservation, mais aussi brasseurs ou boulangers.

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