Intoxiqué aux pesticides, demandez une indemnisation

Intoxiqué aux pesticides

En 2023, 523 personnes ont été indemnisées par le Fonds d’indemnisation des victimes de pesticides (FIVP), un fonds créé en 2020 pour examiner les cas d’intoxications dues à une exposition aux pesticides dans le cadre professionnel. Le nombre de victimes en arboriculture fruitière a beaucoup augmenté, sans aucun doute parce que depuis le 1er janvier 2022, les salariés des Antilles bénéficient enfin des mêmes dispositions législatives que les métropolitains. Or, c’est aux Antilles, dans les bananeraies, qu’a été utilisé durant des années le chlordécone, un insecticide dont l’extrême toxicité était connue depuis les années 1970, et que la France a enfin interdit en 1990 (mais qui a continué à être autorisé aux Antilles jusqu’en 1993 grâce à des dérogations…) et dont la persistance continue à polluer largement Guadeloupe et Martinique. Aujourd’hui, de nombreuses personnes pourraient prétendre à une indemnisation, mais ne savent pas que c’est possible. Même si des salariés antillais commencent à faire valoir leurs droits, pour Laurent Habert, président du conseil de gestion du FIVP, « la connaissance de l’existence et de l’action du Fonds est toutefois encore insuffisante, comme en témoignent les disparités géographiques dans les taux de recours. Il nous faut améliorer encore l’information des bénéficiaires potentiels, qu’il s’agisse des professionnels ou des enfants exposés, en métropole comme dans les Outre-Mer.« 

Si vous êtes concerné, vous pouvez contacter le fonds d’indemnisation par téléphone pour toute demande d’information générale sur les démarches à effectuer ou les délais : 0 800 08 43 26 (numéro vert, appel gratuit) du lundi au vendredi de 8 h 30 à 12 h et de 13 h 30 à 16 h 30. Si vous résidez en DOM TOM, vous pouvez appeler de 15 h à 16 h 30 (heure de Paris).

Magazine

À lire aussi

Oui, les herbicides sans glyphosate sont aussi des poisons !

Les débats sur l’interdiction du glyphosate seraient-ils un leurre ? La molécule n’est sans doute pas la plus toxique parmi les produits qui composent le Roundup de Monsanto, mais c’est le seul déclaré. C’était déjà une des conclusions des recherches du Pr Gilles-Éric Séralini et de son équipe en 2005. À la suite d’une de ses nouvelles études sur les produits cachés dans les herbicides nouvelle génération commercialisés sans glyphosate, neuf associations de défense de l’environnement ont porté plainte le 1er décembre dernier auprès des autorités sanitaires.