La compassion du vampire

oreillard

Dès la nuit tombée, le vampire prend son envol. La chauve-souris a faim. Sa face grimaçante, ses yeux minuscules, son nez retroussé, ses dents trop pointues et ses oreilles en forme de cornes démoniaques, tout chez cette créature nous invite à la méfiance. Pauvres fous !

Et si je vous disais que les vrais vampires, les chiroptères hématophages ont plus de compassion que beaucoup d’entre nous ?

Il était une fois des chauves-souris. Sur les 1400 espèces connues, 1100 sont menacées d’extinction. La plus petite pèse à peine deux grammes, la plus grande mesure 1,70 m, la plus rapide vole à 100 km/h. Les chauves-souris sont des créatures pleines de surprises. Elles pollinisent, démoustiquent, jardinent et préviennent des typhons. Elles incarnent des divinités et inspirent l’aéronautique. Ces sentinelles de l’environnement nous alertent sur les déséquilibres de nos milieux. Elles sont capables de contenir de terribles virus grâce à un extraordinaire système immunitaire, mais elles peuvent aussi les libérer en situation de stress. Certains, parmi les 150 virus identifiés, ont déjà franchi la barrière inter espèces et provoqué des pandémies au rythme de nos échanges mondialisés. Ces virus émergents, on le sait, sont l’une des conséquences de la destruction de notre Terre. Ne diabolisons pas les chauves-souris, car elles pourraient bien nous sauver. C’est ce que pensent les virologues qui étudient aujourd’hui leur immunité.

Mais à quoi ressemblent vraiment les vampires ? On pourrait être tenté de parier sur les trognes les plus théâtrales pour incarner nos fantasmes gothiques.

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