L’ode bucolique du jardin d’Uppsala

Un roman poétique sur la vie de Carl Von Linné. L’illustre botaniste suédois avait recensé au XVIIIe siècle, 6000 espèces végétales et 4400 espèces animales dans son Systema naturae. Après La Pharmacie, le directeur artistique du Théâtre dramatique royal de Stockholm, Magnus Florin, nous promène comme dans le jardin intime de Carl Linnæus, le jardin de sa pensée. Sa nomenclature élaborée à partir de la théorie fixiste de la création, reste un standard jusqu’au XIXe siècle.
Il n’y a plus de création, la vie continue telle qu’elle a été donnée. Aujourd’hui, il n’y a pas davantage d’espèces qu’il y en avait jadis. »
Les arguments ont été balayés, mais à l’époque, Carl en est persuadé. Il se partage le monde avec son ami Peter Artedi, qui étudiera les poissons, les reptiles et les ombellifères, il garde le reste avec les pierres. L’écrivain se balade comme dans un poème, une valse se joue à Uppsala entraînée par les refrains, la ronde des étudiants, les livraisons du jeudi, l’arrosoir vert, et les blagues du jardinier. Linnæus ne comprend pas, le sens de l’homme sensible lui échappe avec la philosophie du râteau. Classificateur et constructeur de système, Carl est emporté malgré lui, dans le mouvement qui accélère la cadence, déstabilise la routine au gré des saisons. Les pierres ne poussent pas sur les murs qui s’écroulent, déréglant à jamais l’horloge du monde, à laquelle le savant avait consacré sa vie.
L. S
- Le jardin. Magnus Florin. Éditions Cambourakis – Format 11 x 21 cm – 96 pages – 16 €
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