Le cheval de mer

hippocampe à long bec

Dans l’Océan, la prudence est un Art. Et le camouflage une seconde nature. Échapper aux plus gourmands, capturer à l’affût les plus juteux. Tout le monde joue.

Les poissons-pierres se déguisent en rocher dans les eaux peu profondes. Le poisson-scorpion et ses voiles de danseuse orientale s’estompent dans les motifs psychédéliques du corail et des anémones. Le turbot-paon et le requin-tapis barbu imitent la moquette des fonds marins. La salpe est transparente, invisible, et la pieuvre mimétique peut, quant à elle, en quelques secondes, se travestir en crabe, en serpent de mer ou en méduse. Un monde furtif. Inventif à souhait.

Parmi tous ces êtres discrets, le cheval de mer ne cesse de me fasciner. Sans doute parce qu’avant d’en saluer dans les prairies sous-marines, enfant, je les ai regardés avec des yeux d’enfant, peints sur des vases grecs, montés par des nymphes aux cheveux entrelacés de perles, ou tirant le char de Poséidon. L’hippocampe ne pouvait nous inspirer que des légendes. Cet animal est improbable. Une chimère. Un monstre fabuleux. Un collage inattendu de cinq autres animaux. Au moins.

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Pas besoin d’être adulte ni même expert pour apprécier l’art. Même si le Musée parfois impressionne, les œuvres sont à portée de tous. C’est pour désinhiber les esprits que, depuis près de 30 ans et 235 numéros, la revue mensuelle Dada* propose ses initiations à l’art dès 8 ans, à la fois exigeantes et accessibles, ludiques et participatives. Indépendante depuis 2008, l’équipe organise aussi des ateliers et collabore avec de nombreux musées dans toute la France.

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