La transition agroécologique en pratique

Deux mains dans la terre, de Jacques Caplat et Laëtitia Rouxel
Éditions Actes Sud, 17 x 23 cm, 144 pages, 19 €

Les paysans sont les premières victimes du modèle d’agriculture conventionnelle. Encouragés par des cadres économiques et juridiques qui les poussent toujours plus à s’agrandir, s’endetter et produire, certains ont déjà pris conscience de l’imminence du point de rupture et sont prêts à remettre en cause leurs pratiques face à la destruction des sols et au dérèglement climatique. Pourtant, il n’est pas toujours facile d’amorcer une transition. Jacques Caplat est agronome et anthropologue. Ce fils de paysan bio, cofondateur du Réseau Semences paysannes, s’est associé à la dessinatrice Laëtitia Rouxel pour imaginer en BD l’histoire d’une famille de paysans céréaliers et montrer comment une évolution est concrètement possible. Toutefois, aucune transition n’est envisageable si, collectivement, on ne change pas notre manière de concevoir l’agriculture. Contre le pouvoir de l’agro-industrie et l’idéologie néolibérale, il faut aussi comprendre combien l’agriculture dite « conventionnelle » est l’héritière d’un « réductionnisme scientifique » qui repose sur des modèles de cultures très anciens ne prenant pas en compte la complexité des écosystèmes. Seule une approche systémique qui englobe tous les liens du vivant peut restaurer les équilibres biologiques. Éclairée par un excellent dossier, cette BD offre ainsi la démonstration qu’avec et auprès des paysans, l’Europe pourrait nourrir l’intégralité de sa population en agriculture biologique d’ici 2050.

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