Téléphones mobiles : des médecins contre leur académie
L’Académie de Médecine est une institution surprenante… Elle trouve qu’il n’y a aucun danger avec les OGM, pas plus qu’avec les ondes électromagnétiques ! Certes, il ne faut pas nous laisser gagner par la peur, mais n’oublions pas le principe de réalité. Du temps de Tchernobyl, les autorités nous ont longtemps garanti que la radioactivité n’avait pas franchi nos frontières. Pour les ondes électromagnétiques, il semblerait que la France, encore une fois, soit immunisée… Bien sûr, il ne s’agit pas de jeter son téléphone mobile par terre et de le piétiner. Simplement de réfléchir et de faire preuve de discernement parmi toutes les informations et désinformations que nous recevons.
L’Académie de Médecine, le 12 janvier dernier, a réaffirmé que les antennes-relais étaient sans danger. Pour les téléphones mobiles, c’est tout pareil. On ne craindrait pas grand-chose… Sauf que, de l’autre côté des frontières, c’est différent : la Cour Suprême d’Italie vient de reconnaître que les téléphones mobiles pouvaient provoquer des tumeurs au cerveau. Bref, c’est beaucoup plus dangereux de téléphoner avec son portable en Italie qu’en France.
L’Association Santé Environnement France, qui rassemble aujourd’hui près de 2500 médecins en France, travaille sur tous les sujets en lien avec la santé et l’environnement : qualité de l’air, ondes électromagnétiques, biodiversité, alimentation… Elle répond à la dernière prise de position de l’Académie en manifestant sa colère : « Faire comme si les problèmes n’existaient pas ne contribue pas à les résoudre, ni à les faire oublier de la population qui les vit et les subit au quotidien. L’Académie a eu beau affirmer en 1996, que l’amiante n’était pas vraiment problématique si on l’utilisait avec précaution. Le produit, déjà classé cancérigène depuis 20 ans, a tout de même été interdit en France l’année suivante. » conclut le Dr Patrice Halimi, qui se bat au quotidien pour que le doute légitime en cas de débat scientifique profite aux patients.
Pourquoi le principe de précaution s’applique-t-il toujours au gré des intérêts économiques ? C’est sans doute la bonne question à se poser…
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