Des statistiques trompeuses pour promouvoir la mammographie
Le fameux ruban rose – inauguré pour la première fois en matière de santé par Susan G. Kome, spécialiste du cancer du sein – et qui devint rouge le jour où le Sida s’en empara à son tour, est un parfait auxiliaire des labos.
Lisa Schwartz et Steven Woloshin du Dartmouth Institute viennent de dévoiler dans le British Medical Journal (BMJ) – repris par Psychomédia – que la puissante fondation américaine “Susan G. Komen for the Cure” utilise des statistiques trompeuses afin de promouvoir la mammographie pour le dépistage du cancer du sein tout en ignorant complètement les risques pourtant très importants que cet examen génère. Les deux chercheurs affirment que la campagne de 2011 a exagéré le bénéfice de la mammographie, car elle citait un taux de survie 5 ans après le diagnostic de 98 % pour une tumeur décelée suffisamment tôt, contre 23 % pour un diagnostic tardif.
Or, comme je l’écris depuis des années – et je ne suis pas la seule, loin de là – les Docteurs Schwartz et Woloshin confirment que le dépistage a très peu d’impact sur la mortalité. Les essais cliniques montrent que 0,53 % des femmes non dépistées meurent d’un cancer du sein dans les 10 ans, comparativement à 0,46 % qui subissent un dépistage.
La fondation néglige aussi d’informer les femmes des inconvénients du dépistage, disent-ils, les empêchant ainsi de pouvoir prendre une décision éclairée. 20 à 50 % des femmes dépistées annuellement sur une décennie sont victimes d’une fausse alerte entraînant une biopsie. L’inconvénient le plus grave est toutefois celui du surdiagnostic qui entraîne un sur-traitement pour un cancer qui ne se serait jamais manifesté.
Cette importante fondation “roule” sans hésitation pour l’industrie du cancer ; la semaine dernière, la très médiatisée Sidaction volait au secours du Gardasil (en conseillant de vacciner de toute urgence les hommes…), tous affirmant n’importe quoi, et nos pouvoirs publics déclarent que la transparence est enfin de retour ! Qui pourrait les croire ? »
Sylvie Simon
Retour au sommaire de Rebelle-Santé n° 149