Antibiotiques : des pratiques bien surprenantes dans l’élevage
Après nous avoir enfin expliqué que « Les antibiotiques n’étaient pas automatiques », les pouvoirs publics viennent d’interdire l’usage « préventif » d’une cinquantaine d’antibiotiques d’importance critique dans l’élevage : entendez par là des médicaments que l’on utilise en dernier recours, en particulier en milieu hospitalier, pour traiter les infections dues à des bactéries multirésistantes. C’est dire si leur efficacité est précieuse.
Et chacun sait qu’un antibiotique efficace doit être utilisé avec parcimonie si l’on veut qu’il le reste (sinon, les bactéries s’y habituent très vite…).
Mais ce que vous ne saviez pas, et moi non plus, c’est que, jusqu’à maintenant, eh bien, ces mêmes antibiotiques précieux étaient donnés régulièrement aux animaux d’élevage pour les protéger de maladies éventuelles… Au risque qu’ils ne fassent plus aucun effet tellement ils sont disséminés partout dans la nature.
Vous avez bien lu, leur utilisation « curative » n’est pas limitée, non, non, on en interdit juste l’usage « préventif ». Eh bien oui, chez les animaux d’élevage, jusqu’à présent, on ne se trompait pas seulement en donnant des antibiotiques (y compris les plus précieux) pour soigner les virus (comme chez les humains), on leur en donnait même systématiquement, sans qu’ils soient malades, des fois qu’une vilaine bactérie se balade à proximité…
Bref, depuis le 1er avril, et ce n’est pas une blague, cette pratique ne sera plus possible pour 50 antibiotiques d’importance critique dont l’usage sera réservé pour soigner seulement et la prescription limitée à un mois.
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