Ingrédients : E476
Suite de notre voyage dans les E… des listes d’ingrédients des aliments que nous mangeons chaque jour, sans toujours savoir exactement ce qu’ils représentent. Ainsi, ce E476, qui apparaît sur certaines boîtes de chocolat, peut avoir des allures gourmandes. Est-ce que le Polyricinoléate de polyglycérol vous semblera aussi doux à avaler ?
Qu’est-ce que c’est ?
Le E476 ou Polyricinoléate de polyglycérol (PGPR pour les intimes) désigne un ester polyglycérique d’acides gras polycondensés d’huile de ricin, un composé d’acides gras et de plusieurs types de glycérols. Un beau mélange, dont une partie (le ricin) peut être d’origine végétale (parfois OGM), le reste étant constitué par un ou plusieurs glycérols, obtenus par la synthèse de dérivés pétrochimiques, mais parfois également d’origine végétale ou animale (le plus souvent porcine). Le tout avec encore un peu de synthèse pour que l’ensemble produise le résultat recherché.
À quoi ça sert ?
Le E476, un liquide transparent et très visqueux, est un additif qui remplit les fonctions d’émulsifiant et de stabilisateur. Il est utilisé très fréquemment pour réduire la viscosité du chocolat et augmenter sa fluidité, généralement en association avec un autre émulsifiant, la lécithine de soja. Plus homogène (et plus longtemps), plus souple aussi, la pâte de cacao peut ainsi être plus facilement moulée industriellement pour prendre la forme désirée : tablettes en carrés, petites bouchées, barres…
C’est bon ou c’est mauvais ?
Toutes les études (et elles sont nombreuses) menées sur le PGPR concluent à une absence de toxicité pour l’homme, au moins à court terme, même quand il est ingéré à des doses dix fois supérieures à ce qu’une alimentation normale peut apporter.
Certaines sources lui attribuent cependant un caractère allergisant.
Mais s’il ne semble pas poser de réel problème pour la santé, il en pose tout de même un… pour les chocolats ! Car ce E476 a une autre propriété. Il permet en particulier de diminuer le pourcentage de beurre de cacao (matière première très onéreuse) au profit d’autres graisses végétales de bien moins bonne qualité, sans que cela se sente trop, ni au goût, ni à la texture. Évidemment, cette caractéristique, largement revendiquée par les fabricants de polyricinoléate de polyglycérol dans leurs argumentaires de vente à destination des industriels du chocolat, ne se retrouve jamais sur l’étiquette de la jolie boîte de douceurs que vous achetez pour Pâques ! À moins de regarder de près les tout petits caractères de la liste des ingrédients où le E476 côtoie bien souvent ces fameuses “graisses végétales”…
Où le trouve-t-on ?
Le E476 n’est admis que dans des catégories bien définies de denrées alimentaires :
– Les matières grasses tartinables et les produits tartinables analogues d’une teneur en matières grasses inférieure à 10 %
– Les sauces pour salades
– Les confiseries à base de cacao, y compris le chocolat.