Aspirine et grippe ne font pas bon ménage

Concernant une éventuelle épidémie de grippe, la campagne de sensibilisation justifie son argumentation par les millions de morts de la grippe de 1918. Le virus H1N1 serait un cousin de celui de la grippe qui a marqué la fin de la Grande Guerre. Publié dans Clinical Infectious Diseases, un article donne une information restée inaperçue de tous les médias : le véritable coupable ne serait pas le virus lui-même, mais l’aspirine !
En 1918, l’industrie pharmaceutique fait une promotion jamais vue sur ce nouveau médicament synthétisé. À la recherche d’un remède efficace et radical, les médecins et les institutions prescrivent l’aspirine à tour de bras. La pharmacologie du médicament étant peu connue, d’importantes doses sont administrées. Or, les scientifiques savent aujourd’hui qu’une haute dose d’aspirine peut causer une dangereuse accumulation de liquide dans les poumons, ce qui démultiplie les contaminations microbiennes. Karen Starko, l’auteur de cet article, rappelle que « les médicaments peuvent sauver des personnes et améliorer nos vies. Encore faut-il être toujours attentif à l’importance du dosage, à l’équilibre entre les avantages et les risques et aux limites de nos connaissances ».

Retour au sommaire de Belle-Santé n° 121

Magazine

À lire aussi

Pour nous prémunir du risque de nouvelles pandémies…

« Voir un lien entre la pollution de l’air, la biodiversité et la Covid-19 relève du surréalisme, pas de la science », déclarait Luc Ferry dans L’Express du 30 mars 2020, contredisant ce qu’affirme pourtant la soixantaine de scientifiques du monde entier que Marie-Monique Robin a pu interroger pendant le premier confinement. Son livre La Fabrique des pandémies réunit ces entretiens dans une enquête passionnante qui explique comment la déforestation, l’extension des monocultures, l’élevage industriel et la globalisation favorisent l’émergence et la propagation de nouvelles maladies. Non seulement la pandémie de Sars-CoV-2 était prévisible, mais elle en annonce d’autres.