60 ans que l’agriculture se trompe de chemin

Dans le cadre d’un projet visant à améliorer la génétique des prairies semées (financé par l’Agence nationale de la recherche), les scientifiques ont pu constater que les méthodes utilisées ces dernières décennies en agriculture « conventionnelle » étaient tout à fait contre productives : «

Pendant un an, nous avons cultivé sur 120 mini-parcelles de 1,20 m sur 1,30, cinq espèces fourragères (luzerne, trèfle blanc, ray-grass, dactyle, fétuque), explique Cyrille Violle, chercheur à l’université de Montpellier. Des parcelles ont accueilli une seule plante en monoculture, d’autres les 5 en polyculture, et nous avons également fait varier la diversité génétique, certaines parcelles n’abritant qu’un seul type, d’autres cinq ou dix génotypes. »

E­t un an et demi plus tard, les scientifiques ont analysé les résultats, mettant en avant les meilleures récoltes en polyculture, surtout en période de sécheresse : 200 grammes par m2, soit 2 tonnes de plus par hectare quand on mélange les plantes. En situation de sécheresse, la différence est de 8 tonnes par hectare.

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