Après le covid, la grippe aviaire

Lors de l’épidémie de covid, on avait abattu 4 millions de visons au Danemark dans des élevages « d’animaux à fourrure » pour éviter les contaminations, ces animaux pouvant transmettre le virus. Depuis, le Danemark a légiféré et, dès 2024, il n’y aura plus là-bas d’élevages d’animaux pour leur fourrure. Mais en ce moment, c’est en Finlande qu’on fait un carnage en abattant près de 120 000 renards et visons touchés par la grippe aviaire. Pourvu que la Finlande interdise aussi ce genre d’élevages… Plusieurs pays l’ont déjà fait : le Royaume-Uni en 2003, l’Autriche en 2004, la Slovénie en 2013, le Luxembourg en 2018, la Croatie en 2019 ; en Norvège, il n’y aura plus de fermes de visons d’ici 2025… Et en France ? J’ai eu l’idée de demander à ChatGPT, vous savez, le logiciel d’intelligence artificiel qui sait tout sur tout. A suivi une « discussion » passionnante !

Il m’a d’abord répondu que l’élevage d’animaux à fourrure était interdit en France depuis 2016. Je me suis donc étonnée qu’en 2020, après avoir sacrifié 2000 visons dans l’Eure-et-Loir pour cause de covid, le gouvernement se soit engagé à faire disparaître les 4 fermes à visons françaises en aidant les 2500 personnes employées dans la filière « fourrure » à se reconvertir. ChatGPT s’est excusé platement pour son erreur. Oui, la France a bien interdit l’élevage des animaux à fourrure depuis 2016, mais, en même temps, a donné des dérogations pour que l’élevage continue. Ce serait intéressant de savoir où en sont les fameux élevages aujourd’hui. Disparus ou toujours là, avec de nouvelles dérogations ? ChatGPT ne peut rien dire, il n’est pas actualisé depuis 2021… Mais, a priori, les dernières fermes auraient disparu.

En revanche, les marques de luxe ont trouvé une nouvelle source de douceur : le lapin Orylag©, une « souche » créée par l’Inra (recherche financée par des fonds publics, donc), qui ne possède que du « sous-poil », par conséquent d’une douceur extrême. Dans la mesure où ce lapin est transformé en pâté sous l’appellation « Rex du Poitou », il n’entre plus dans la catégorie des animaux à fourrure.

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Pour nous prémunir du risque de nouvelles pandémies…

« Voir un lien entre la pollution de l’air, la biodiversité et la Covid-19 relève du surréalisme, pas de la science », déclarait Luc Ferry dans L’Express du 30 mars 2020, contredisant ce qu’affirme pourtant la soixantaine de scientifiques du monde entier que Marie-Monique Robin a pu interroger pendant le premier confinement. Son livre La Fabrique des pandémies réunit ces entretiens dans une enquête passionnante qui explique comment la déforestation, l’extension des monocultures, l’élevage industriel et la globalisation favorisent l’émergence et la propagation de nouvelles maladies. Non seulement la pandémie de Sars-CoV-2 était prévisible, mais elle en annonce d’autres.