L’art pour guérir

L’art-thérapie : un outil extraordinaire qui permet aux personnes en difficulté de s’exprimer.

Une jeune artiste qui utilise la peinture, le mime, les mandalas et bien d’autres techniques artistiques pour aider les personnes fragiles. Un bel atelier clair et chaleureux qui accueille des patients psychotiques … Ils font de l’art-thérapie.

MIME ET MANDALAS
Durant une année de stage dans un centre médical infantile où elle travaille avec des enfants atteints de troubles physiques et mentaux, l’art-thérapeute se rend à l’évidence : grâce aux différentes techniques artistiques qu’elle maîtrise parfaitement, les résultats sont là, très concrets.
C’est à la suite d’un colloque international d’art-thérapie organisé par l’hôpital Sainte-Marie à Clermont-Ferrand en 2010 qu’elle décide de franchir le pas et de s’installer à son compte. Ses patients sont aussi bien des personnes handicapées physiquement (à la suite d’un accident, par exemple) ou moralement (autisme, anorexie), que des blessés de la vie (alcooliques, femmes battues, SDF).

CERVEAU DROIT, CERVEAU GAUCHE…
« Ma curiosité m’a conduite à la lecture du livre de Lucien Israël sur le cerveau gauche et le cerveau droit », précise encore Julia. « Les deux hémisphères du cerveau sont responsables de fonctions spécifiques : du côté gauche dépend le langage, l’analyse, la mémoire verbale, les aspects numériques du calcul, la dissection logique d’un problème, tandis que le droit perçoit et comprend les émotions, les relations visuelles, spatiales. Il traite les informations de façon globale, synthétique et a une connaissance plus intuitive qu’analytique. Notre éducation favorise plutôt le développement du cerveau gauche au détriment du droit. Or, les enfants ayant des difficultés scolaires ont le cerveau droit plus réceptif ; c’est probablement aussi la partie la plus impliquée dans l’activité artistique. D’où le rééquilibrage important des deux hémisphères par le travail que je propose à mes patients », conclut la jeune art-thérapeute.

L’ATELIER SAINTE-MARIE
Au centre hospitalier Sainte-Marie, au cœur de Clermont-Ferrand, l’approche est différente. Plus pragmatique. Ici, les patients, « tous psychotiques » selon Jean-Philippe Mangeon, psychiatre et art-thérapeute, bénéficient d’un véritable atelier d’art-thérapie ouvert tous les jours de l’année, de 9 h à 17 h. Un bel endroit animé par Franck et Michèle, deux passionnés à l’origine de cette « aventure artistique » au cœur de l’hôpital.
« C’est en 1988 que nous avons créé cet atelier » raconte le Dr Françoise Poncet, médecin chef. Aujourd’hui, les activités proposées vont de la peinture à l’écriture, en passant par la photo. Il y a même une chorale qui donne régulièrement des concerts dans la capitale auvergnate !

« En juin 2010, nous avons organisé un colloque national sur le thème des effets thérapeutiques de l’art », se souvient le psychiatre, qui constate que « ses patients ont tendance à s’apaiser dans ce lieu paisible, ce havre de paix qui leur permet d’exister et de se sentir utiles ».
Ce que confirme le Dr Poncet : « Nous n’avons pas la prétention de soigner, mais nous avons mis en place des moyens pour qu’ils aillent mieux, et le fait est que certains s’épanouissent alors que d’autres arrivent à se réinsérer socialement. Nous remarquons également une diminution du taux d’hospitalisation… »
Un succès indéniable dû à une équipe motivée qui a réussi ce que Platon et Aristote écrivaient déjà dans l’Antiquité – à savoir que « l’art entraîne et apaise les hommes ».

Alors, plus d’hésitation : tous à nos pinceaux !

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Les mandalas

Généralement, prononcer le mot « mandala » nous fait nous projeter dans une autre culture, avec notamment comme référence les traditions tibétaine et hindoue. Or, depuis des temps immémoriaux, tous les peuples pratiquent cet « art », ce mode d’expression symbolique qu’est la représentation autour d’un centre, qu’il s’exprime par de simples cercles ou sous forme de figures géométriques complexes et élaborées. Mais que sont au juste les mandalas et à quoi servent-ils ? S’agit-il d’art, de rituels, d’expression du sacré ?

Par Angela David et Elisabeth Le Berre