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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Accueillez les abeilles et sauvez-les grâce au bournat !

Nous en parlons tous, il est essentiel que ce monde des abeilles réussisse à survivre dans cet univers qui leur est devenu hostile (pesticides, pollutions diverses et frelon asiatique entre autres). Il est bien vrai que nous, les humains, ne survivrons guère si cette espèce animale disparaissait. Il nous faut donc agir et tenter d’enrayer cette descente ou non retour ; c’est pourquoi je vous propose, à l’échelle de chaque individu, d’agir, oui agir, ne pas se contenter d’écrire, de dénoncer, mais agir ! Comment ?

En installant dans chaque foyer possédant un petit coin de terre (jardin, pelouse, bois, terrasse…) une sorte de refuge pour les abeilles ; nous l’appellerons le « bournat ». Ce n’est pas une ruche classique mais un abri où les abeilles vivront à leur rythme, sans rien vous demander et en ne vous apportant que du bonheur !

Maintenant, les questions. Installer un bournat, une ruche ? Impossible, me direz-vous. Trop risqué, je n’y connais rien ! Mes voisins ! Mes enfants, les piqûres ! L’administration, ai-je le droit ? Et en fin de compte, je n’ai pas le temps.

Je n’ai pas le temps !

Le débat, l’enjeu dépasse largement notre pauvre temps quotidien. L’enjeu est vital, demain il sera sans doute trop tard. Des abeilles, oui, de simples insectes. Mais analysez tout ce qu’elles vous apportent : le miel et les produits de la ruche sont secondaires. L’essentiel, c’est qu’elles sont les témoins, les marqueurs de notre devenir. Et elles sont un modèle de société dont on pourrait fort bien s’inspirer par les temps qui courent.

Je n’y connais rien !

Il vous suffira de les regarder vivre, d’aller les voir, les observer, leur parler (elles s’habitueront très vite à vous, à votre odeur). Pas de manipulations, rien à faire, vous choisirez un endroit tranquille, dans un coin exposé au soleil levant (est, sud-est) et vous les laisserez vivre naturellement ; elles travailleront toutes seules ; feront leurs provisions pour l’hiver suivant, elles essaimeront ; vous laisserez partir les essaims qui donneront de nouvelles colonies et multiplieront ainsi les chances de survie de l’espèce. Parlons aussi du tout bénéfice pour votre verger, vos arbres fruitiers, vous verrez ainsi vos récoltes de fruits augmenter grâce à une meilleure pollinisation.

Vos voisins ?

Vous ferez en sorte de planter ou de placer un grand pot avec un buisson, un massif de fleurs ou un arbuste (oranger, par exemple) à 2 ou 3 mètres devant la planche d’envol du bournat. Ainsi, les abeilles prendront leur essor en montant et passeront au-dessus de vous et alors, vous ne risquerez aucune piqûre (une abeille ne pique que si elle se sent agressée, coincée, bloquée). Il faut aussi éviter de trop les approcher par temps d’orage, chaleur lourde, pesante. Et puis, entre nous, vous qui lisez Rebelle-Santé, quelques piqûres soulagent efficacement des rhumatismes, un mieux pour les articulations douloureuses (à condition de ne pas être allergique, NDLR).

Le temps à passer à vous en occuper

Aucun, laissez-les vivre, allez les voir et vous verrez ; vous irez sentir au printemps et en été cette odeur toute fraîche et stimulante des miellées ; vous écouterez le bourdonnement incessant de ces infatigables amies qui œuvrent pour tous. Aucune contrainte, de bonnes compagnes, et vous permettrez à ce monde merveilleux de poursuivre son aventure terrestre. Vous montrerez aux autres que l’on peut agir, chacun à son niveau et vous en serez fier. Si, par malheur, votre essaim venait à mourir dans le bournat, vous sauriez cependant que vous avez permis à d’autres essaims d’exister, de perpétuer.

Participer à sauver l’espèce

À réaliser avec vos enfants. Il ne s’agit pas de construire une ruche. Une ruche de bois avec cadres est faite, conçue pour les apiculteurs, les professionnels ou amateurs, ceux qui veulent récupérer du miel. Vous y viendrez peut-être… mais ici, ce n’est pas l’objectif. Nous voulons ici, sauver l’espèce et faire en sorte qu’elle se multiplie. Nous voulons agir à notre niveau, laissons aux professionnels de l’apiculture, leurs méthodes, les projections d’un avenir qu’ils conçoivent. Nous, nous voulons des abeilles libres de construire les rayons de leur habitation comme elles l’entendent, libres d’essaimer à leur gré, d’aller butiner de fleur en fleur (…).

J’ai 82 ans et je connais un essaim dans un trou, un tronc d’arbre, en bordure de route, au ras du sol, il est là depuis plus de 50 ans. Ailleurs, une cavité dans le mur de l’église, des abeilles s’y sont installées il y a environ 500 ans, elles sont toujours là. Le village a pris le nom de “À l’essaim” devenu Alexain (en Mayenne) !

Venons-en à la construction, à la concrétisation de tout cela.

Matériel

– 4 parpaings de 20 x 20 x 50 cm
– 1 m² de grillage à poules
– un plateau de bois (50 x 50 cm)
– un gros bouchon de liège (ou bois)
– une botte de rameaux souples et fins d’osier ou de saule
– 7 ou 8 rameaux de noisetier ou saule ou osier – 55 cm de long et 1,5 cm de diamètre
– 4 sacs de 2,5 kg de mortier bâtard (chaux + ciment)
– éventuellement un colorant pour le ciment
– 2 cordelettes pour faciliter le portage – 30 cm de long et 1 cm de diamètre.

Mise en œuvre

⇒ Réaliser l’ossature avec le grillage à poules.
⇒ Faire un cylindre d’environ 40 cm de diamètre, 40 cm de hauteur en le coiffant en arrondi. Ménager au sommet un trou pour y placer le bouchon.
⇒ Tresser les rameaux avec l’osier ou le saule dans les mailles du grillage de manière à créer une sorte de support suffisamment dense et serré pour le mortier.
⇒ Traverser de part en part avec les rameaux plus gros de noisetier (ou saule ou osier) le cylindre de grillage, en tout sens sur toute la hauteur. Ces rameaux permettront aux abeilles de construire les rayons de cire qui se trouveront mêlés à l’ensemble et formeront l’assise.
⇒ Réaliser l’enduit avec le mortier bâtard (consistance d’un yaourt).
L’enduit doit imprégner toute l’ossature. Ménager l’entrée (environ 7 x 1 cm).
⇒ Positionner le bouchon (veiller à ce qu’il tourne). Laisser sécher à l’ombre 2 à 3 jours.
⇒ Réaliser de la même manière une sorte de galette de 60 cm de diamètre environ, coiffant le bournat. Cela va empêcher la pluie d’arriver sur la base du bournat.
⇒ À l’intérieur du bournat, coincer, attacher en le ligotant sur les gros rameaux traversiers, un morceau de vieille cire issu d’un vieux rayon d’une ruche « chiné » auprès d’un apiculteur (si vous lui achetez un pot de miel, il ne saura vous refuser ce petit plaisir).
⇒ Centrer le tout sur le plateau de bois, l’entrée du bournat orientée sud/sud-est.

Le tout doit être opérationnel mi-avril/mai. Si vous n’avez pas pu vous procurer ce morceau de vieille cire, vous pourrez trouver de l’attire essaim vendu en coopérative agricole. Il est à base de citronnelle, mais est très nettement moins efficace que la vieille cire qui, elle, est très odorante.

Quelques jours plus tard, votre bournat sera visité par une, puis deux et plusieurs abeilles. C’est bon signe. Elles entrent, ressortent, repartent, reviennent. À chaque fois, elles sont de plus en plus nombreuses et un beau jour… c’est l’essaim avec sa reine qui arrive !

Terminé, le bournat est habité, il faut les laisser vivre, en profiter, aller les voir, observer les pelotes de pollen qu’elles rentrent dans leur nouvelle demeure…

Mission accomplie, que du bonheur ! Nous en reparlerons peut-être ?

Gérard Meslier des Côtes-d’Armor

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