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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Jardinières de l’été…

...fleuries et écoresponsables !

Cultiver des fleurs en pot ou en bac sur les terrasses et les balcons, c’est un peu faire de la culture hors sol ! Est-ce compatible avec une gestion écologique ?

C’est en ce moment qu’on achète ou qu’on installe les jardinières, les pots, les bacs qui vont accueillir pour plusieurs mois des plantes fleuries et, parfois même, des légumes pour recréer sur nos terrasses et balcons les plaisirs du jardin et du jardinage. Profitons-en pour questionner l’impact écologique de cet espace et voir comment raisonner son aménagement et son entretien pour profiter encore plus sereinement des floraisons estivales.

Gestion écologique, gestion écoresponsable ?

Dans les deux cas, il s’agit bien de se préoccuper de respecter au maximum la nature et l’environnement. Cependant, souvent le terme « écoresponsable » renvoie à celui de développement durable qui intègre l’impact sur les ressources (empreinte écologique) et les conséquences économiques et/ou sociales de certaines pratiques.

Éléments à prendre en compte pour écojardiner sur un balcon ou une terrasse

Ces éléments sont : le substrat (le milieu dans lequel les racines se développent et se protègent de la lumière), l’eau, la flore, la faune, le matériel et l’intégration des installations et des plantations dans l’environnement.
Pour chacun d’eux, quelques critères peuvent vous aider à faire vos choix et gérer « écologiquement » le fleurissement estival de votre balcon ou de votre terrasse. Ne perdez jamais de vue qu’il ne s’agit pas de tout « bien faire », mais de trouver les compromis qui vous correspondent le mieux !

Le Substrat de culture

Un bon choix réduit la consommation d’eau et le risque de maladies.

=> Faible tendance au compactage

La terre restant en place au moins une saison, il faut anticiper pour maintenir une aération maximum.

Pour préparer le substrat soi-même :
à un terreau pour plantes en pot ou à un terreau universel, ajoutez 15 % de terre franche (ou terre de jardin qui apporte de l’argile), 5 % de sable de rivière, 5 % de tourbe blonde et 10 % environ de vermiculite ou de billes d’argile expansée. Si vous utilisez du terreau pur « spécial jardinières », ajoutez 10 % de vermiculite.

=> Masse volumique réduite

L’introduction de vermiculite, de billes d’argile ou de tourbe allège le mélange.

=> Bonne rétention d’eau

Elle est assurée par la présence de matière organique et d’un peu d’argile. Pour les substrats du commerce, comparez les pourcentages de matière organique indiqués sur l’étiquette. Attention, ce pourcentage est calculé soit sur le produit brut, soit sur la matière sèche. Pour info, un bon terreau contient au moins 25 % de matière organique par rapport au produit brut, et 65 % par rapport à la matière sèche.
La capacité à retenir l’eau (exemple 700 ml d’eau par litre de substrat) est parfois mentionnée. Il est conseillé de ne pas descendre en dessous de 600 ml d’eau par litre de terreau, surtout si vous prévoyez des absences ou si vous habitez en zones chaudes et sèches ! Dans ce cas, recherchez systématiquement la valeur la plus forte du marché.

L’Eau

La réduction de la consommation est un point crucial de l’attitude écoresponsable.

=> Évaluation des besoins en eau en fonction du climat, des espèces cultivées et du stade de développement des plantes

Pour limiter la consommation d’eau et avoir une stratégie de plantation économe, tenez compte :
♦ du climat (température, ensoleillement, vent) et du microclimat (exposition du balcon)
♦ de la morphologie des plantes (les espèces à éviter : plantes à feuilles larges, fines, sans cuticule, sans poils, qui ont davantage de besoins en eau)
♦ de la vitesse de croissance (une plante dont la croissance rapide a lieu en été demande un arrosage plus copieux)
♦ de la taille et du stade de développement (les besoins en eau augmentent avec la croissance et atteignent un maximum au moment du grossissement des fruits ou graines, puis diminuent en phase de sénescence. Modulez vos apports d’eau en fonction de ces stades de développement).

=> Arrosage ciblé et différencié selon les espèces et le stade des plantes

Pour tirer parti de ce dispositif économe, regroupez les espèces ayant les mêmes besoins en eau.
Par exemple, constituez une jardinière avec des alpines, des bugles, des lychnis, du thym, de l’origan, des sedums, des cactées, des dianthus, des asters aromatiques, des Liatris aspera, Echinacea pallida…
Et dans cette jardinière « arrosage modéré », vous pouvez également mettre la plupart des espèces citées dans le paragraphe La flore.

=> Dispositif d’arrosage économique

Organisez la récupération des eaux de gouttières ou des toits pour arroser vos jardinières. 1 m² de toit, c’est entre 700 et 1300 litres d’eau récupérés par an, donc largement de quoi alimenter vos plantations.
Prévoyez un système d’arrosage par goutte-à-goutte. Celui alimenté par une bouteille est simple et économique.

La flore

Trouver le compromis entre esthétique, biodiversité, espèces adaptées et locales.

=> La biodiversité

En plantant diverses espèces et variétés, les maladies sont moins fréquentes, et c’est aussi la condition de la diversité de la faune et notamment des insectes.

=> Les espèces et variétés locales, indigènes

Adaptées au climat, elles nécessitent moins d’apport en eau et engrais, et sont aussi, en principe, souvent plus résistantes aux maladies. Ces plantes sont donc plus faciles à cultiver en gestion écologique.
Rapprochez-vous d’un pépiniériste spécialisé ou recherchez vous-même les belles indigènes.

Quelques exemples : reine-des-prés, nielle des blés, bugle de Genève, alchemilles, euphorbes, géraniums, lin vivace, lunaires, lysimaques, mauves, sauges, sanguisorbes, saponaires, saxifrages, scabieuses, véroniques…

=> Des semences et plants bio

Un incontournable pour s’inscrire dans la démarche écoresponsable. En faisant ce choix, vos plantes ont une empreinte écologique plus réduite que des plantes produites en système conventionnel.

La faune

Indispensable pour recréer un petit écosystème équilibré.

=> Une faune variée

L’attractivité des plantes participe à l’existence de corridors écologiques, les insectes trouvent dans vos jardinières habitat et nourriture, leur population se maintient ou se développe et assure son rôle dans la chaîne alimentaire.
Pour les pollinisateurs, c’est crucial, car ils contribuent à la reproduction des plantes sur des distances parfois importantes.

=> Des mesures pour préserver la faune

Pas d’utilisation de produits phytosanitaires issus de la chimie de synthèse, utilisez les traitements réalisés à partir de produits bio.

Intégration dans l’environnement

Quelques règles à connaître avant d’installer vos plantations…

=> Sécurité

Utilisez des systèmes adaptés et de qualité, car votre responsabilité est engagée en cas de chute.
♦ Renforcez les attaches ou décrochez vos jardinières en cas de coup de vent.
♦ Pour accrocher les jardinières, deux systèmes qui facilitent les choses : le pot qui se pose à califourchon sur la rambarde ou un support de jardinière constitué de deux sangles ajustables avec crochets de fixation sur la rambarde. Avantage : c’est adaptable à différentes dimensions de jardinières.
♦ Poids des contenants et de la terre. Globalement, les constructions modernes supportent 350 kg/m² et les anciennes, moins. Dans le calcul, pensez au poids de la terre, des pots, des cache-pots et de l’eau.

(1) L’unité est le microsiemens/mètre
(2) Voir Rebelle-Santé n° 173 :
“Hébergez les insectes et jardinez encore plus naturel !”

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