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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

La maladie de Pompe

La maladie de Pompe est rare. Sa fréquence est estimée à 1 naissance pour 40 000. On en décrit environ 20 nouveaux cas chaque année en France. Du fait de ses symptômes, proches de certaines myopathies, la fréquence de la maladie serait plutôt sous-estimée.

UNE MALADIE RÉCESSIVE

Cette maladie génétique est dite récessive. En clair, pour «extérioriser» la maladie, les parents doivent être chacun porteurs du gène anormal qu’ils vont transmettre à leur enfant. Deux parents porteurs du gène anormal ont un risque sur 4 d’avoir un enfant touché qui va contracter la maladie, un risque sur 2 d’avoir un enfant «porteur sain» d’un gène et enfin une chance sur 4 d’avoir un enfant indemne du gène. La maladie touche indifféremment les deux sexes.

LA GRANDE FAMILLE DES « GLYCOGÉNOSES »

La maladie de Pompe appartient à une famille de maladies appelées «glycogénoses», caractérisées chacune par un déficit particulier en une enzyme. La maladie de Pompe, le type 2 dans la classification, est l’une des glycogénoses les plus graves. Elle est liée à un déficit en alpha-1,4-glucosidase, une enzyme que l’on appelle également «maltase acide», et qui va entraîner l’accumulation de glycogène non dégradé dans les cellules hépatiques et musculaires. Les expressions de la maladie de Pompe sont très variables selon les cas. D’une façon générale, cette maladie est dominée par un affaiblissement musculaire.

GLYCOGÈNE
Le glycogène est une substance composée de nombreuses molécules de sucre attachées les unes aux autres en un grand réseau et qui sert de réserve énergétique pour les muscles à condition d’être dégradé en sa molécule de base : le glucose. On retrouve le glycogène dans les muscles bien sûr, mais aussi dans le foie et dans les reins.
Le glycogène est dégradé à la demande, selon les besoins. Mais voilà, cette dégradation nécessite la participation de nombreuses enzymes, «sécateurs» naturels, qui agissent les unes après les autres, en cascade. Si l’une d’entre elles manque, tout s’arrête… et le glycogène s’accumule en l’état!

DÉBUT PRÉCOCE…

Les formes à début précoce sont les plus graves. La maladie peut se manifester très tôt, dès les premiers mois après la naissance, par une hypotonie, c’est-à-dire une faiblesse musculaire. L’enfant a des difficultés pour redresser sa tête, rester assis, debout, et à plus forte raison pour marcher. Il manque également d’énergie pour la succion et la déglutition, d’où un retard de croissance. Les atteintes cardiaques (gros cœur) et respiratoires (diaphragme inefficace) sont la règle. D’où malheureusement un risque important de décès avant l’âge de 2 ans.

… OU PARFOIS TARDIF

Mais la maladie de Pompe peut se déclarer beaucoup plus tard, pendant l’enfance, l’adolescence ou même à l’âge adulte (des débuts ont été observés à l’âge de 70 ans !). Elle peut se manifester par un déficit musculaire prédominant au tronc, aux racines des membres (myopathie des ceintures) ainsi que par un déficit de force des muscles respiratoires responsable d’une insuffisance respiratoire. La forme adulte simule parfois une myopathie. Tous les degrés sont possibles, des formes discrètes à celles conduisant à l’utilisation d’un fauteuil roulant ou menant à une insuffisance respiratoire. Vous l’aurez compris, le diagnostic n’est pas toujours facile. D’où l’intérêt d’une analyse sanguine poussée qui consiste à doser l’activité enzymatique GAA spécifique. Des biopsies cutanée et musculaire peuvent être nécessaires également.

TRAITEMENT SYMPTOMATIQUE D’ABORD…

Lorsque le déficit respiratoire est important, la ventilation assistée peut s’avérer indispensable. Il existe plusieurs types de machines en fonction de l’insuffisance respiratoire constatée. Les médecins recourent parfois à la sonde gastrique pour nourrir les patients qui ont du mal à s’alimenter. Un régime pauvre en glucides et riche en protéines peut améliorer la maladie. N’oublions pas non plus la kinésithérapie et la pratique d’une activité physique adaptée aux possibilités du malade, destinées à maintenir un certain degré de force musculaire et diaphragmatique. Enfin, la fonction respiratoire étant fragile, les patients doivent veiller à ne pas attraper d’infections respiratoires (prévention) et doivent être pris en charge à temps lors des premiers signes infectieux.

… MAIS AUSSI LE «MYOZYME» !

Bonne nouvelle, un traitement est disponible depuis mars 2006. C’est le Myozyme, des Laboratoires Genzyme. Il s’agit de l’alpha alglucosidase, une molécule (issue de culture de cellules d’ovaire de hamsters chinois !) qui va se substituer à l’enzyme manquante. Ce traitement par voie intraveineuse améliore le pronostic chez l’enfant souffrant d’une forme grave ou chez l’adulte atteint d’une insuffisance respiratoire sévère. Attention, il s’agit d’une thérapie de substitution et non d’une thérapie curative représentée par la thérapie génique dont les essais sont en cours actuellement chez l’animal.

LES AUTRES GLYCOGÉNOSES
Les glycogénoses regroupent de très nombreuses maladies selon l’enzyme qui fait défaut. Des formes s’ajoutent régulièrement à la liste au fur et à mesure des observations.
Parmi les plus fréquentes, on retrouve :
– Le déficit en glycogène synthétase (type 0)
– La maladie de Gierke (type 1)
– La maladie de Pompe (type 2)
– La maladie de Cori (type 3)
– La maladie d’Andersen (type 4)
– La maladie de Mc Ardle (type 5)
– La maladie de Hers (type 6)
– La maladie de Tarui (type 7)

POUR EN SAVOIR +
Association Francophone des Glycogéoses : www.glycogenoses.org

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