La musique des plantes, une alternative aux pesticides

chant des plantes

Et si la musique des plantes pouvait remplacer les pesticides et les engrais dans l’agriculture ? Cette idée un peu folle est pourtant devenue réalité grâce à l’obstination et la curiosité d’un pépiniériste amoureux des plantes. Jean Thoby est le premier en France à développer ces techniques issues
de la musique des plantes.

Les plantes chantent ! Comme les baleines ou les chauves-souris, elles émettent des vibrations inaudibles à notre oreille, mais que des appareils adaptés peuvent capter. Ces vibrations révèlent l’état de santé de la plante et possèdent d’incroyables vertus qui ont fasciné Jean Thoby. Pépiniériste exigeant depuis plus de 40 ans, il est producteur exclusif des camélias pour Chanel. Étant asthmatique, il s’est tourné vers une culture en bio et en biodynamie. Sans cesse attiré par la nouveauté, il a découvert le rayonnement électrique des végétaux et s’est lancé dans l’expérimentation de la musique des plantes sur ses propres cultures. Résultat : les végétaux émettent des rayonnements qui sont bénéfiques à tout être vivant en leur présence. Le pépiniériste passionné a lancé des protocoles de tests dans tous les domaines : amélioration des cultures, soin des animaux, des humains et il organise même des concerts de plantes… Aujourd’hui, il nous parle de l’impact de ces rayonnements sur l’agriculture.

Comment vous êtes-vous intéressé aux rayonnements électriques des plantes ?

En cherchant à développer un arbre très difficile à multiplier, je me suis aperçu que le taux de levée des graines était lié à mon humeur : meilleure était mon humeur, plus grand était le taux de levée des semis. J’ai alors cherché des scientifiques pour m’aider à comprendre cela. J’ai rencontré un groupe de recherche de la communauté de Damanhur, en Italie. Ils avaient fabriqué des appareils pour comprendre l’activité d’une plante en observant son champ électrique. Il y avait bien un lien entre le rayonnement électrique d’une plante, son espèce, son évolution, la manière dont elle est cultivée…

Qu’est-ce qui impacte son rayonnement ?

Plus une plante est ancienne dans son évolution, plus son activité électrique est importante. Les fougères, avec 450 millions d’années d’évolution, ont une activité électrique très forte. Les plantes hybridées ont une activité électrique qui baisse à partir de la 2e génération. Si on donne de la chimie à une plante, c’est un peu comme de l’alcool pour nous, la plante perd son côté cognitif. Elle ne peut plus gérer son environnement (champignons, bactéries, virus…) et se fait « grignoter ». Le rayonnement de la plante indique vraiment son état de santé naturelle.

Comment transformez-vous le champ électrique en musique ?

On met une sonde sur la racine et une sonde sur une feuille ou une fleur. Un boîtier capte la différence de potentiel et génère une courbe de fréquences liée au rayonnement de la plante. On fait correspondre ces variations de fréquences à des notes de musique, puis on associe ces notes à un instrument. Cette musique, qu’on peut appeler chlorophyllienne, est bâtie exactement comme les fondamentaux musicaux de Bach ou de Mozart !

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Marc Dufumier…

L’agroécologie peut être considérée comme une discipline scientifique dont les pratiques agricoles pourraient s’inspirer pour l’équilibre des écosystèmes. Marc Dufumier a passé sa vie à voyager et à étudier les agricultures du monde entier. Président du collectif Commerce Équitable France, aujourd’hui à la retraite, il milite pour développer des systèmes agraires productifs et durables en circuits courts.