communauteSans
Communauté
boutiqueSans
Boutique
Image décorative. En cliquant dessus, on découvre les différents abonnements proposés par Rebelle-Santé
S’ABONNER

La santé naturelle avec Sophie Lacoste

La vérité sur les cosmétiques

Des crèmes extrêmement chères contenant des agents actifs révolutionnaires sont censées faire des miracles. Qu’en est-il exactement ? Dans La Vérité sur les Cosmétiques, Rita Stiens nous dit tout sur les magouilles des laboratoires de cosmétiques.

Extraits du livre
Par J-L. L.

En faisant régulièrement passer le message qu’à partir de 25 ans, la peau commence lentement à décliner, on réussit à contaminer les jeunes femmes par le virus «angoisse du vieillissement». Il ne reste plus qu’à lancer l’appât «produit anti-âge» pour entraîner cette clientèle dans le sillon de la peur de voir vieillir sa peau. Pourtant, rares sont les 20-25 ans qui ont des problèmes de peau, à condition de bénéficier d’un apport bien équilibré en lipides et en éléments hydratants. Le secret de la jeunesse du corps et de l’esprit, c’est aussi une vie active et saine. Les études menées aux USA conduisent au constat que chacun de nous a déjà fait : une personne triste ou abattue a l’air fatigué et peu attirant. Les soucis laissent des traces, sous forme de rides. Et, bien que les cosmétiques soient un moyen de se faire plaisir, la peur de vieillir qui les accompagne va à l’encontre de leur bienfait psychologique.

MATRAQUAGE PUBLICITAIRE ET SECRETS DE FABRICATION
Pour que les fabricants conservent ou augmentent leurs parts de marché, le consommateur est enseveli sous une avalanche de marchandises et de grands mots. Les fabricants utilisent constamment des substances non autorisées et profitent de la zone d’ombre entre le permis et le pratiqué. Dans les cas les plus positifs, il peut s’agir de conservateurs doux, dans les cas plus critiques, ce sont des substances qui se révèlent nocives pour la santé. Placées devant le fait accompli, les autorités commencent par accorder une autorisation provisoire, puis le processus de recherche de données scientifiques se met en marche avant que l’autorisation définitive puisse être délivrée.
On insiste beaucoup sur la «haute technologie», mais, en réalité, de nombreux cosmétiques ne sont que le fruit d’une banale revalorisation des déchets. Que faire avec les tonnes de produits résiduels provenant du raffinage du pétrole ? La chimie propose des procédés pour les utiliser avec profit, par exemple la transformation de l’huile lubrifiante en Paraffinum liquidum, l’un des principaux composants de nombreux produits de beauté.

L’EFFICACITÉ N’EST PAS DANS LES PRINCIPES ACTIFS !
K.-P. Wittern, chef du développement chez Beiersdorf pendant de nombreuses années, souligne que : «L’excipient joue un rôle primordial dans le résultat escompté. Un excipient de qualité permet d’atteindre 80 % de la performance recherchée. Les principes actifs, aussi extraordinaires soient-ils, ne représentent que les 20 % restants. Les nombreuses études scientifiques que nous avons menées montrent clairement que même les agents actifs les plus performants ne servent pas à grand-chose dans un excipient de mauvaise qualité.» Ce qui fait la richesse d’un excipient (une émulsion par exemple), c’est la qualité des huiles, des cires et des émulsifiants qui le constituent. Certains excipients sont une mine de substances actives alors que les autres n’apportent rien à la peau.

QU’Y A-T-IL DANS UN COSMÉTIQUE ?

=> L’excipient : on entend par excipient, ou base, la partie la plus importante du point de vue quantitatif : eau, huile, cires et émulsifiants pour une émulsion ; eau, tensioactifs et épaississants pour les shampooings ou gels douches ; mélange d’alcools gras, de cires et d’huiles pour les rouges à lèvres.
=> Les principes ou agents actifs : ce sont eux qui confèrent leurs propriétés soignantes aux cosmétiques. Les substances hydratantes ou les filtres solaires protecteurs sont des agents actifs, tout comme les vitamines.
=> Les substances auxiliaires (additifs) : elles stabilisent les préparations cosmétiques. On compte parmi elles les conservateurs et les antioxydants.
=> Les parfums : un produit de beauté n’aurait pas forcément besoin d’être parfumé, mais comme on achète aussi avec le nez, l’odeur joue un rôle prépondérant dans la prise de décision.

LA LISTE DES BONS ET DES MAUVAIS INGRÉDIENTS
Une bonne partie du livre de Rita Stiens est consacrée aux ingrédients : près de 1 200 composants naturels ou chimiques sont répertoriés de A à Z. Pour chacun d’entre eux, une appréciation est attribuée.
Quelques composants notés “Très Bien” : la plupart des plantes ou des substances naturelles (acides aminés, vitamines, huiles végétales…), acide acétique, acide alginique, acide folique, colorants naturels (code commençant par CI 75.. ou CI 77…, par exemple le CI 75100 jaune ou le CI 77820 argent), Damar, Inositol, Lanoline, famille des Lauryl (sauf Laury Methyl Gluceth-10 Hydroxypropyldimonium Chloride), levures, famille des polyglycéyl (sauf polyglyceryl-2-PEG-4stearate), dérivés de sucre (sucrose), de potassium ou de sodium.
Quelques composants notés “Déconseillés” : aluminium (et ses dérivés), Amines, BHT, Bropomol, colorants azoïques (la plupart commencent par le code CI 1…, par exemple le CI 14270 jaune), DMDM, Disodium, EDTA, Formaldéhyde, Glyoxal, quats (CTAC, DSDMAC), Hydantoïne, Iodopropynyl Butylcarbanate, Isothiazolinon, Phenoxyethanol, p-Phenylediamine, Phenyl Mercuric acetate (& borate), tous les PEG.
Dans les tests-produits, des produits des marques Avène, Dior, Gemey, L’Oréal, Sisley, Schwartzkopf, Nuxe, Petit Marseillais, Ushuaïa sont épinglés comme nocifs : les produits analysés contiennent entre 2 et 7 composants insuffisants ou déconseillés.
En revanche, les produits avec un label Bio ou Cosmebio reçoivent l’appréciation positive maximale.

À LIRE
La Vérité sur les cosmétiques, de Rita Stiens — Éditions Leduc.S — 23 €

Pour lire la suite

Déjà abonné·e, connectez-vous !

Magazine

À lire aussi

Pour nous prémunir du risque de nouvelles pandémies…

« Voir un lien entre la pollution de l’air, la biodiversité et la Covid-19 relève du surréalisme, pas de la science », déclarait Luc Ferry dans L’Express du 30 mars 2020, contredisant ce qu’affirme pourtant la soixantaine de scientifiques du monde entier que Marie-Monique Robin a pu interroger pendant le premier confinement. Son livre La Fabrique des pandémies réunit ces entretiens dans une enquête passionnante qui explique comment la déforestation, l’extension des monocultures, l’élevage industriel et la globalisation favorisent l’émergence et la propagation de nouvelles maladies. Non seulement la pandémie de Sars-CoV-2 était prévisible, mais elle en annonce d’autres.

Inscrivez-vous à
Pour ne rien rater
Notre lettre info
1 à 2 envois par mois