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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Le récit de la déesse guérisseuse

Cela fait deux ans maintenant, depuis la première fois où j’ai pris la plume pour écrire ma première rubrique pour Rebelle-Santé, que j’ai envie de vous raconter cette histoire.

Je veux vous montrer mes sources d’influence, celles qui me ren­dent rebelle et qui me poussent vers d’autres rebelles.
Depuis mes 21 ans, cette légende anatolienne me suit partout. Les photos de Shahmaran, cette créature mythique à tête de femme sur un corps de serpent, sont sur les murs de toutes mes maisons vagabondes, sur mes cahiers, dans mon sac…

J’AIME SHAHMARAN, JE LA FAIS VIVRE. VOUS ALLEZ VOIR POURQUOI…
Shahmaran est une sage, UNE médecin, une résistante. Elle a résisté contre la férocité de l’être humain. Il y a de longs siècles, toutes les populations d’Anatolie et de Mésopotamie, qui rassemblaient de nombreux groupes ethniques, se transmettaient cette légende. C’est pour cela qu’il y a différentes versions de ce récit. La différence est dans les détails. Je vais vous raconter celle d’un troubadour kurde, j’avais 21 ans quand elle m’a été contée.

SHAHMARAN EST UNE DÉESSE GUÉRISSEUSE, MI-SERPENT, MI-HUMAINE
Elle habite dans les tréfonds de la terre, là où les serpents vivent en harmonie. Elle passe donc ses journées au milieu d’une multitude de serpents, mais elle est aussi amie avec tous les êtres qui habitent dans le monde naturel  et qui la considèrent comme un symbole de sagesse. Quand un des oiseaux, des souris, des renards, des lions, des gazelles tombe malade, il consulte Shahmaran, car elle connaît les recettes des médicaments naturels capables de guérir toutes les maladies. Elle connaît tous les secrets de la terre. Son savoir n’a pas de limite. Ni le langage des animaux, ni l’histoire de chaque pierre ne lui sont inconnus. Elle est sage, car jamais elle ne met à profit son immense connaissance pour dominer et elle est amie avec tous les vivants.

ET LES HUMAINS ?
Ah, ça, c’est difficile… C’est le point faible de Shahmaran, qui est immortelle, ou presque…
Elle vit depuis des siècles, parce qu’elle a résisté à toutes les maladies, parce qu’aucun animal ne la blesse. Leurs dents, leurs griffes deviennent des fleurs devant elle. Seul l’humain détient le pouvoir de la tuer. Elle doit donc s’en protéger. Si l’être humain ne la tue pas, elle pourrait vivre jusqu’à l’éternité.

POURQUOI LES HUMAINS TUERAIENT-ILS CETTE DÉESSE GUÉRISSEUSE ?
Parce qu’elle alimente les rêves de bien des ambitieux qui savent que celui qui boit le bouillon de Shahmaran hérite de ses connaissances et de sa quasi-immortalité. Il n’est pas question d’hériter de sa sagesse, ni de sa générosité, ni de son amitié innée pour les êtres qui l’entourent. Non, il s’agit de s’emparer de son savoir, des secrets de la nature pour dominer, pour dominer, et encore dominer. Des hommes veulent donc la peau de Shahmaran. Je dis « homme » parce que, dans cette légende, il n’est pas question des femmes. Peut-être est-ce parce qu’elle ne quitte jamais les forêts et que son chemin ne croise pas celui des femmes.
Le récit, qui dure sept nuits, raconte les essais infructueux de la déesse pour tisser des liens d’amitié avec les hommes.

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