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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Les bienfaits de la cure Gerson

Des précisions très intéressantes d’un lecteur qui la suit

J’ai un peu plus de 74 ans. Il y a 2 ans et demi, j’ai consulté mon médecin généraliste pour une bronchite qui s’est révélée ne pas répondre aux antibiotiques. Une radio pulmonaire puis un scanner ont montré une tumeur, sur une bronche, sans métastase. J’ai revu mon médecin généraliste à qui j’ai déclaré que je ne me ferai pas opérer, et que je ne suivrai ni chimiothérapie, ni radiothérapie. « Je n’y survivrai pas ! » lui ai-je dit. C’était bien ce que je ressentais face au traitement médical traditionnel. Après consultation, ensuite, d’un pneumologue, j’ai eu la confirmation qu’il s’agissait bien d’un cancer. Il m’a proposé le  traitement habituel, que je venais de refuser.

Il faut dire que j’avais déjà été opéré, à l’âge de 38 ans, d’un cancer et on m’avait enlevé un rein. À la suite de cette première opération, j’ai dû en subir une seconde, 18 mois plus tard, pour des polypes à la vessie pour lesquels on me laissait envisager des opérations à répétition. C’est à ce moment que j’ai cherché à me soigner par d’autres méthodes. Sur les conseils d’un médecin homéopathe, j’ai suivi pendant 2 ans une cure d’alimentation crue que l’on appelait alors l’instinctothérapie : sans laitages, sans sucre, sans sel, etc. Après cette cure, mes problèmes de polypes ont disparu et j’ai repris une alimentation traditionnelle sans laitage.

Je me suis donc retrouvé dans une situation que je ne savais pas par quel bout prendre… Après une première recherche, j’ai décidé de soigner mon terrain émotionnel avec un naturopathe utilisant une forme d’homéopathie et un travail sur les rêves. Cela m’a été très bénéfique. Après plusieurs mois de recherche, ma femme me dit qu’elle avait trouvé sur internet une méthode utilisant l’alimentation. C’était la méthode Gerson.

J’ai été immédiatement emballé. J’ai su que cela marcherait et j’ai tout de suite voulu commencer. J’ai lu le livre de M. Dogna La pratique de la cure Gerson et Kelley où l’on trouve des renseignements de base même s’il faut rectifier quelques erreurs. Puis j’ai lu tout ce que je pouvais trouver en anglais : les ouvrages de Gerson, lui-même, d’abord, puis ceux de sa fille Charlotte. Ils sont très précieux, car ils donnent des indications plus fines sur la cure. Tout cela me confirmait que cette voie me convenait.

J’ai acheté un extracteur de jus sur internet et j’ai commencé à suivre la cure. Je n’avais pas mesuré à quel point cette cure est difficile à suivre, seul, sans aide extérieure. J’étais débordé, je n’avais plus de temps pour quoi que ce soit. Il faut bien sûr faire les courses au magasin bio pour acheter les fruits et les légumes puisque c’est une cure essentiellement végétalienne. Je comptais environ 1,7 kg de carottes par jour et un peu plus d’un kilo de pommes, plus des salades, poivrons, choux rouges, endives, etc. Tous les 2 jours, il est utile de retourner au magasin bio à moins d’avoir de grandes capacités de stockage. Pourtant, j’avais décidé d’aménager la cure et de ne prendre que 11 jus par jour au lieu de 13, car cela me semblait déjà difficile à suivre.

Durant les premiers mois, je faisais 4 lavements au café par jour comme indiqué. Ces lavements qui me semblaient rebutants, au début, étaient souvent un soulagement, et le sont toujours aujourd’hui. Leur fonction est l’élimination des toxines qui, sinon, seraient recyclées par l’organisme, mais ils ont aussi une fonction calmante et permettent de diminuer ou supprimer les douleurs.

Les 2 premiers mois sont intenses… Mais, en dépit de quelques moments d’énervement ou de découragement, j’étais prêt à continuer, et progressivement, un rythme des tâches s’est imposé et elles sont devenues plus faciles à effectuer. Toutes les expériences le montrent, on ne peut demander à son conjoint d’assumer une part de ce travail considérable, de plus ou moins 8 heures par jour, sous peine de problèmes.

Les Américains estiment qu’à côté du patient, il faudrait au moins 2 personnes. Pourtant, c’est possible d’assumer seul ces tâches, si votre état le permet, puisque c’est ce que j’ai fait, et ma conjointe m’a apporté, par ailleurs, une aide très importante et précieuse sous plusieurs formes. J’ai compris qu’il fallait considérer le travail de la cure comme une méditation spirituelle et cela m’a permis de l’accepter.
Autre obstacle pour certains, la cure a un prix. Les passages au magasin bio (indispensables) pour les légumes coûtent entre 700 et 800 € par mois. L’extracteur de jus se trouve à partir de 300 €, le potassium que l’on prend régulièrement revient à 75 € tous les 3 mois et le CoQ10, qui remplace les extraits de foie qui ne sont plus utilisés, est également coûteux.

On peut aussi débuter la cure dans un établissement spécialisé en Hongrie ou au Mexique. Les Japonais pratiquent également la cure Gerson, en hôpital, à Tokyo et dans d’autres centres, et ils la considèrent comme la meilleure méthode de lutte contre les cancers, mais je n’en sais pas plus (il existe sur internet une vidéo sous-titrée en français sur le sujet).

Changer d’alimentation n’a pas été un sacrifice, même si les débuts sont un peu difficiles à cause des habitudes : pas de sucre, pas de sel, pas d’huile à l’exception d’1 cuillerée à soupe par jour d’huile de lin (bio bien sûr), pas de laitages (sauf après 2 mois, 1 yaourt bio allégé), pas de produits animaux, etc. La liste des interdits est longue. Comme j’étais déjà végétarien et que je mangeais bio et sans laitages, cela ne m’a pas été trop pénible.

Tous les témoignages le montrent, les résultats sont très rapides, pour un grand nombre, dans les premiers 15 jours, y compris et surtout, pour les malades les plus atteints qui voient leur état s’améliorer de façon spectaculaire : malades qui se lèvent de leur lit et recommencent à marcher, douleurs qui diminuent, état général qui s’améliore…

Pour ma part, j’étais moins atteint que d’autres, mon état général s’est amélioré : la cure avait stoppé toute aggravation. J’ai analysé un jour mon pH et j’ai constaté qu’il était devenu alcalin, j’ai appris, après quelque temps, que les cancers ne se développent qu’en milieu acide. Aujourd’hui, après un an de cure, la tumeur semble s’être nécrosée, au moins en partie, mais je ne me considère pas encore comme guéri.
Ainsi, la cure est longue,  toute interruption prématurée est souvent catastrophique. De même, il est fortement déconseillé d’improviser des changements au régime, il doit être suivi à la lettre ou presque (passer de 13 à 11 jus, comme je l’ai fait, n’est pas conseillé en début de cure). Tout est important : manger exclusivement bio, car à quoi bon s’intoxiquer à nouveau avec les pesticides quand on fait un travail de nettoyage. Filtrer l’eau du robinet, pour éliminer le chlore (et le maximum de toxines) et respecter les interdits alimentaires. Après un an ou un an et demi, on peut, si l’état le permet, envisager des assouplissements. Certains sont d’ailleurs prévus dans les emplois du temps annuels.

Les observateurs ne peuvent, bien sûr, donner une durée déterminée de cure qui dépend de l’état de chacun. Elle peut durer un an et demi, mais plutôt deux ans et plus. Les malades qui ont été sous chimio et radiothérapie peuvent mettre plus de temps à se nettoyer des conséquences de ces traitements. Ceux qui utilisent la cure pour soigner d’autres maladies que le cancer peuvent parfois envisager des durées plus courtes. La cure soigne une grande quantité d’affections. Le cancer est la maladie la plus longue à soigner.

Sur les conseils de ma femme, j’ai compris qu’il ne fallait pas parler de la maladie en dehors du cercle des plus intimes : nos enfants. La peur que provoque l’annonce du cancer chez soi-même, dans la famille et chez les amis est contagieuse et dangereuse. Les quelques fois où, au début, j’ai ressenti la peur, je l’ai regardée, accueillie mentalement, et cela a contribué à la faire disparaître. Après quelque temps, la peur ne fit plus d’apparition. Après avoir fait le choix de la cure, il est important de ne plus douter de ses résultats, la confiance doit être totale. Le regard des autres est à ce point important que ma femme proposa, avec mon plein accord, qu’elle et les enfants me considèrent comme non malade ! Ce qu’ils ont fait et cela m’a beaucoup aidé.

J’ai fait tous les jours, et plusieurs fois par jour, des exercices de visualisation. J’avais commencé par visualiser la tumeur attaquée par les lymphocytes, mais je me suis rendu compte un jour que je perpétuais l’image de mon corps malade, et je l’ai transformée  alors en l’image de la muqueuse des poumons guérie que j’ai imposée à mon imaginaire à tout moment. La force du mental est considérable et peut changer totalement l’évolution de la maladie. Dans le même ordre d’idée, j’ai appris à me donner régulièrement de l’amour et j’en ai compris l’importance.

Certains envisagent leur démarche envers le cancer comme une lutte, c’est quelque chose que l’on entend beaucoup dans le public et dans le langage médical. Je pense que ce n’est pas une bonne attitude. Le cancer est une partie de nous-mêmes, quel sens cela a-t-il de lutter contre ce qui est soi ? Mettre de l’énergie de lutte autour du cancer ne fait, à mon sens, que le renforcer. J’ai appris à accepter la situation et à essayer de m’y adapter.

J’aurais aimé, souvent, avoir des conseils, mais en France je n’ai trouvé personne à qui m’adresser. Il existe des groupes de soutien en Angleterre et surtout aux États-Unis. J’ai contacté un groupe anglais, mais la relation n’était pas facile et décevante. Les médecins prêts à accompagner une cure ne sont pas faciles à trouver et ceux que l’on doit normalement voir pour renouveler certains médicaments ou autre ne sont pas encourageants. Mon généraliste n’a jamais eu un mot hostile, mais il m’a prévenu qu’il tenait à ma disposition tous les antidouleurs dont j’aurais besoin, me signifiant par là le peu de crédit qu’il apportait à la cure, tout en semblant rester ouvert… Le radiologue a semblé hostile dès le début et n’a pas varié d’attitude, me prédisant les pires douleurs… J’ai des amis médecins à la retraite qui se sont montrés intéressés ou même franchement favorables. La prudence est de ne rien attendre de la majorité du corps médical qui a été éduqué ainsi et propose une attitude visant à décourager toute tentative sortant de l’orthodoxie médicale, et à faire peur, mais des bonnes surprises peuvent être possibles. Tout ceci n’est pas propre à la France ; aux États-Unis, la cure Gerson a le même genre d’accueil, même si elle est plus connue que chez nous.

Aujourd’hui, je suis prêt à faire partager mon expérience à ceux qui souhaitent parler de cette démarche ou obtenir des informations, par l’intermédiaire du journal qui fera suivre (essentiellement par email).

M. J. des Alpes-Maritimes

Notes
Rectifier : dans le livre de Dogna, il est conseillé 4 comprimés par jour de pancréatine. La posologie de la pancréatine telle qu’elle est donnée par Charlotte Gerson dans son dernier livre : Healing the Gerson Way, est de 12 comprimés par jour durant les 2 premières semaines, puis 8 comprimés par jour répartis au moment des jus.

Dans la cure Gerson, on ne prend qu’un seul jus d’orange par jour, le matin, et non pas 4 par jour comme le propose M. Dogna, les 12 autres jus se répartissent entre 5 jus de carottes/pommes, 3 jus de carottes, et 4 jus verts.

Enfin, pour le potassium, c’est non pas 4 cuillerées à café par jour, mais 10 x 2 par jour durant les 2/3 premières semaines, puis 8 x 2 par jour jusqu’à la 30e semaine, et, plus tard, 6 x 2 par jour.

BIBLIOGRAPHIE
En français :
Dogna, Pratique de la cure Gerson et Kelley, Éd. Trédaniel
Beata Bishop, Guérir l’incurable, mon cancer guéri par la nutrition
YouTube : Charlotte Gerson sur la thérapie Gerson
Dailymotion : http://www.dailymotion.com/video/xe501l_cancer-la-therapie-de-gerson_news

En anglais :
Charlotte Gerson, Healing the Gerson way, 2006
Charlotte Gerson and Morton Walker, The Gerson Therapy, 2001, 2006
Gerson M, The cure of advanced cancer by diet therapy, 1978
Gerson M, A cancer therapy, results of 50 cases, 1999
Gerson Therapy Handbook
YouTube : The Gerson miracle

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