Les monstres des abysses

C’est la saison des frissons et des masques grimaçants. Ici, dans nos rues et nos jardins.
Beaucoup de nos vilains légendaires ont donné leurs noms à d’extraordinaires créatures vivant dans le noir sans fin des profondeurs sous-marines.

Les abysses me fascinent, ces montagnes, ces falaises et ces gouffres immergés sous une masse d’eau pesante et grouillante de vies prodigieuses, celles des « monstres » des abysses.

Sous les vagues, il y a cinq étages. La lumière baigne encore suffisamment le premier pour permettre aux plantes et aux algues de vivre la photosynthèse. La zone littorale s’enfonce 200 m sous la surface. C’est la partie immergée des continents. Plus bas, jusqu’à 1000 mètres de profondeur, la zone crépusculaire s’obscurcit progressivement. On parle d’océan profond. C’est l’antichambre des abysses. Plus bas, jusqu’à 4000 m, la nuit est totale. La zone de minuit est froide et les pressions énormes. Ici surgissent furtivement des créatures bioluminescentes et gélatineuses. Parfois un cachalot ou un calmar majestueux. Puis s’étendent les abysses, jusqu’à 6000 m. La pression devient colossale. Ici ne survivent que des êtres étranges aux corps et aux métabolismes adaptés à ces contraintes extrêmes. Alors que nous pensions avoir imaginé le pire, il existe encore un territoire plus profond, occupant moins d’1 % de la surface des océans. Le plus connu sans doute est celui qui se cache dans la fosse des Mariannes à 10 984 m. Un abîme. Parmi toutes les merveilles qui peuplent les profondeurs, j’avais envie d’en réhabiliter quatre à la veille d’Halloween. Un fantôme, un vampire, un dragon et des vers zombies.

Pour lire la suite

Déjà abonné·e ?

Abonnement 1 an

Magazine

À lire aussi

La protection de la nuit, un enjeu pour l’ensemble du vivant

Éteignez les lumières ! En France, la production de lumière artificielle a quasiment doublé en vingt ans. La pollution lumineuse devient un problème sérieux qui concerne l’ensemble du vivant. Médecins, scientifiques, biologistes, astronomes tirent la sonnette d’alarme pour faire valoir les bienfaits de la nuit. La lutte pour l’obscurité est devenue essentielle mais s’oppose à des traditions millénaires de culte de la lumière.