Glaucome chronique, la complémenthérapie à mettre en œuvre

En France, 800 000 personnes sont suivies pour un glaucome chronique, et on estime à 200 000 le nombre de celles qui n’ont pas encore été dépistées. Un chiffre relativement important qui s’explique par le fait que le glaucome chronique s’installe et évolue de façon silencieuse pendant 10 à 20 ans. D’où la nécessité d’un suivi ophtalmologique régulier à partir de 50 ans au plus tard.

Le jeu en vaut la chandelle, sachant que la maladie entraîne une diminution irrémédiable du champ de vision, voire une perte totale de la vue en l’absence de soins adéquats. Le glaucome constitue la seconde cause de cécité dans les pays développés, derrière la DMLA.

C’est quoi, le glaucome ?

Le glaucome est une affection se caractérisant le plus souvent, mais non systématiquement, par une augmentation de la pression du liquide contenu à l’intérieur de l’œil (hypertonie oculaire). Cela a pour redoutable conséquence de comprimer le nerf optique, qui finit par être sérieusement endommagé. On explique l’augmentation de la pression intraoculaire par un ralentissement de l’écoulement de l’humeur aqueuse, dénomination médicale du liquide présent à l’intérieur de l’œil.

Envisagé dans une perspective plus large, le glaucome s’apparente à une maladie neurodégénérative dans laquelle la dégénérescence des cellules nerveuses rétiniennes s’étend jusqu’au cortex visuel en passant par le noyau géniculé latéral, chargé d’assurer le lien entre le nerf optique et le cortex visuel (1). Une altération du circuit cérébral permettant la synchronisation des rythmes circadiens a également été mise en évidence – d’où les troubles du sommeil fréquemment observés chez les personnes atteintes de glaucome (2). Enfin, une étude récente formule l’hypothèse d’un lien entre glaucome et diabète du cerveau (3).

EN SAVOIR PLUS
– La pression intraoculaire (PIO) normale se situe entre 8 mmHg et 21 mmHg, la moyenne se situant autour de 16 mmHg. On entre donc dans la zone rouge au-dessus de 21 mmHg. La PIO est considérée comme très élevée quand elle dépasse 30 mmHg.
– Pour traiter un glaucome chronique avec PIO élevée, des gouttes ophtalmiques sont généralement prescrites en première intention. Les collyres bêta-bloquants diminuent la sécrétion d’humeur aqueuse et les collyres à base de prostaglandines augmentent l’élimination d’humeur aqueuse. Une fois entamé, ce traitement local doit être poursuivi jusqu’à la fin de ses jours. Il y a bien entendu des risques d’effets indésirables (possiblement sévères avec les collyres bêta-bloquants).
– Consulter d’URGENCE en cas de douleurs oculaires intenses et de vision soudainement floue, car ces symptômes évoquent un glaucome aigu à angle fermé.

Facteurs de risque

  • Antécédent familial (environ 30 % des glaucomes chroniques ont un caractère héréditaire)
  • Myopie forte
  • Travail intensif sur écran associé à une myopie
  • Diabète de type 2 (la résistance à l’insuline contribue à accroître la tension oculaire)
  • Diabète du cerveau, encore appelé « diabète de type 3 » (au même titre qu’Alzheimer, le glaucome chronique pourrait se présenter comme l’une des possibles « complications » d’un diabète du cerveau) (4)
  • Hypotension artérielle
  • Prise de corticostéroïdes sous forme de gouttes oculaires ou par voie orale
  • Tabagisme et alcoolisme

Les compléments phyto-nutritionnels anti-glaucome

Dans le cadre de la prévention ou d’un traitement de soutien d’un glaucome chronique, quels sont les micronutriments et ingrédients « verts » de toute première importance ?

Pour les connaître, il vous suffit de vous reporter au tableau ci-dessous dans lequel je les recense et détaille leurs vertus, sans oublier de préciser les doses journalières à prendre pour espérer obtenir un effet thérapeutique.

Vitamine C– Capable de réduire la pression intraoculaire de manière significative, à condition de la prendre en continu.
– Aide à diminuer la production d’humeur aqueuse et à en améliorer l’écoulement.
– Aide à mieux préserver l’intégrité des vaisseaux capillaires.
– Dose conseillée : jusqu’à 1 à 2 g/j si nécessaire.
– Choisir de préférence une vitamine C d’origine naturelle car ses flavonoïdes – dont la rutine – la protègent de l’oxydation et la rendent plus efficiente.
Rutine– Flavonoïde appartenant à la famille des « vitamines C2 », très présentes dans les baies et les fruits rouges et violets.
– Très utile en cas de troubles du champ visuel possiblement liés à une insuffisance vasculaire affectant les vaisseaux capillaires de la rétine.
– Dose conseillée : 500 mg/j.
– On peut aussi recourir à un complexe spécial « vitamines C2 » formulé autour d’une sélection de fruits tels que myrtille, mûre, cassis et canneberge.
Dihydroquercétine– Ce flavonoïde est un antioxydant plus puissant que la rutine.
– Potentialise les effets de la vitamine C.
– Aide à renforcer le flux sanguin dans la rétine.
– Le naturothérapeute Michel Dogna rapporte le cas d’un homme de 87 ans atteint de cécité suite à un glaucome, qui a commencé à recouvrer la vue après quelques semaines d’un traitement à base de dihydroquercétine.
– Dose conseillée : jusqu’à 60 mg/j.
Acide
alpha-lipoïque
– Surnommé l’antioxydant universel.
– Recycle la vitamine C.
– Capable d’améliorer la fonction visuelle des patients atteints de glaucome chronique.
– Dose conseillée : de 150 à 400 mg/j.
Forskoline– Terpène extrait du Coleus forskohlii, une plante traditionnellement utilisée en médecine ayurvédique.
– Appliqué en topique sur l’œil, permet de faire baisser la pression intraoculaire en activant la production d’AMP cyclique.
– Un complément alimentaire commercialisé en Italie, à base de forskoline et de rutine, a permis d’accentuer la diminution de la pression intraoculaire chez des patients traités par gouttes ophtalmiques (5). Il a aussi prouvé son efficacité chez des patients en attente d’une intervention chirurgicale à cause d’un glaucome résistant aux traitements locaux (collyres) (6).
– Dose conseillée : au moins 200 mg/j d’extrait de Coleus forshohlii standardisé à 10 % de forskoline.
Ginkgo biloba– Contient de nombreux flavonoïdes.
– Améliore la circulation du sang vers le nerf optique.
– Améliore les troubles du champ visuel.
– Dose conseillée : au moins 160 mg/j d’extrait standardisé.
Magnésium– En complément au ginkgo en cas d’insuffisance circulatoire (cette dernière peut être liée à des spasmes vasculaires transitoires).
– Dose conseillée : 300 à 600 mg/j.
Oméga-3– Le suivi de plus de 110 000 sujets sur une longue période a permis de mettre en évidence que consommer trop d’oméga-6 et trop peu d’oméga-3 était associé à une augmentation du risque de développer un glaucome chronique avec PIO très élevé (7).
Sources alimentaires d’oméga-3 : poissons gras (sardine, maquereau, hareng, flétan, thon, truite de mer, saumon sauvage…), noix, graines de lin, huiles de colza, cameline, lin…
– Au besoin, apport complémentaire en oméga-3 EPA/DHA (EPA : environ 400 mg/j ; DHA : environ 250 mg/j).
– Parallèlement, veiller à réduire sa consommation d’huiles végétales riches en oméga-6 : tournesol, maïs, soja, pépins de raisin…
Coenzyme Q10– Réduit de façon significative les effets indésirables du collyre bêta-bloquant classiquement utilisé pour abaisser la pression intraoculaire.
– Dose conseillée : 100 mg/j.

De l’huile de coco contre le glaucome ?

Voici des extraits d’une lettre d’octobre 2009 adressée à son médecin par une femme atteinte de glaucome (le Dr Newport, qui a popularisé l’emploi de l’huile de coco en cas de maladie d’Alzheimer, en a reçu copie) :

« Dr Robert : je suis une patiente atteinte d’un glaucome en soins dans votre établissement médical (…) Mon époux (sa mère est décédée de la maladie d’Alzheimer) et moi, nous avons commencé à prendre de l’huile la première semaine de septembre. J’ai commencé par quelques cuillerées à soupe, une le matin, une autre à midi et la dernière le soir. La deuxième soirée, alors que j’étais assise devant l’ordinateur, je me suis soudain rendu compte que l’ordinateur me paraissait beaucoup plus net et plus facile à lire, avec un contraste et une résolution améliorée. J’ai trouvé cela très étrange à ce moment de la soirée, où mes yeux fatigués et ma vue brouillée m’indiquent généralement qu’il est temps d’aller me coucher. J’ai aussi remarqué que la barre d’outils en haut de l’écran, que j’avais toujours cru gris-blanc, était soudainement rose. En fait, je percevais les couleurs rose clair et bleu clair dans plusieurs blocs sur l’écran, ce que je n’avais jamais vu auparavant ! (…) Je suis maintenant en mesure de conduire la nuit et de mieux voir au crépuscule. Mes yeux s’accoutument plus vite de la pénombre à la lumière et vice versa. »

Dix mois plus tard, cette dame redonne de ses nouvelles au Dr Newport : « Mon glaucome s’est stabilisé, aucune autre détérioration à ce stade ».

Source : Maladie d’Alzheimer – Et s’il existait un traitement ? du Dr Mary Newport (Ed. Josette Lyon, 2014).


Notes
(1) Gupta N, Curr Opin Ophtalmol, 2007 Mar
(2) Chiquet C, Journal Français d’Ophtalmologie, 2006 Sept
(3) Faiq MA, Med Hypotheses, 2014 Feb
(4) Pour en apprendre plus sur le diabète du cerveau, les corps cétoniques et l’huile de coco, reportez-vous à mon article en deux parties sur Alzheimer publié dans les n° 169 et 170 de Rebelle-Santé
(5) Pescosolido N, Clin Ter, 2010
(6) Vetrugno M, J Ocul Pharmacol Ther, 2012 Oct
(7) Kang JH, Am J Clin Nutr, 2004 May – L’alimentation ordinaire actuelle introduit un méchant déséquilibre dans le rapport oméga-6/oméga-3. Alors que le ratio devrait, au pire, être de 5 pour 1, il tourne plutôt autour de 20 pour 1, quand ce n’est pas plus ! Les oméga-3 ont la propriété de diminuer les phénomènes inflammatoires tandis que les oméga-6 les favorisent

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