Croisières : petits bénéfices cognitifs versus catastrophe écologique

« Les 57 navires de croisière qui ont fait escale à Marseille en 2017, en tout pendant 3342 heures, ont émis autant de NOx (oxydes d’azote) que le quart des 340 000 voitures qui composent toute la flotte automobile de la ville« , indique une étude publiée par l’organisation non gouvernementale Transport & Environnement en 2019. Les chiffres concernant la pollution émise par les navires de croisière sont édifiants et, quels que soient les progrès sur leurs émissions de gaz à effet de serre, la réalité c’est : + 17 % d’émission de CO2 entre 2019 et 2022 et autant de méthane relargué par un bateau que par 10 000 vaches. Par ailleurs, même si les polluants émanant des moteurs sont de mieux en mieux filtrés, les émissions de SOX (oxyde de soufre responsable des pluies acides et de troubles respiratoires) ont augmenté de 9 % en 3 ans et représentent ce qu’émettent un milliard de voitures. Quant aux eaux déversées par les paquebots de croisière, elles polluent gravement les océans. L’impact de ce type de tourisme sur le milieu marin est catastrophique. Pendant ce temps, une étude neuroscientifique internationale menée sur 40 personnes – qui m’a été transmise par la compagnie de croisières de luxe Cunard – a montré qu’une croisière de 5 jours en mer a permis à ces passagers d’augmenter leurs capacités cognitives de 26 % et de 158 % leur sensation de « relaxation perçue ». Tout cela paraît bien cynique.