Le spermogramme
Essentiel dans l'analyse de la fertilité masculine
Nombreux sont les couples qui s’inquiètent lorsque l’enfant ne paraît pas et ce, malgré tous leurs « efforts ».
Selon les statistiques de l’INSEE (septembre 2005), 45 % des naissances ne sont pas programmées. Et la probabilité de concevoir un enfant pendant un cycle menstruel n’est en moyenne que de 15 à 25 %. En d’autres termes, vouloir un enfant « tout de suite et maintenant » peut prendre des mois, voire des années ! D’une manière générale, les médecins commencent à évoquer un problème de stérilité – ou plutôt d’infertilité – lorsqu’une femme âgée de moins de 35 ans et vivant en couple n’a pas réussi à être enceinte durant l’année précédente, et ce, malgré des rapports réguliers et suffisamment fréquents. En clair, on ne peut commencer à envisager un bilan de fertilité qu’après un an d’une vie sexuelle suffisante. Rappelons que 1 à 5 % des couples sont stériles.
Quels examens ?
De nombreux examens sont nécessaires afin d’étudier la fertilité d’un couple : courbe de température chez la femme, test post-coïtal de Huhner (analyse du comportement des spermatozoïdes dans la glaire cervicale, 8 à 10 heures après un rapport), hystérosalpingographie (examen radiographique des voies génitales féminines), dosages hormonaux, échographie pelvienne et enfin, chez l’homme, le spermogramme, ou spermocytogramme, décisif parfois.
Infertilité d’origine masculine
10 à 20 % des stérilités sont attribuées à l’homme. Le spermogramme permet d’analyser le sperme : les spermatozoïdes, mais aussi le liquide dans lequel ils baignent. Un spermogramme peut être demandé même lorsque l’homme a déjà eu des enfants par le passé, car la fertilité masculine diminue avec l’âge. Précisons toutefois qu’un seul spermogramme anormal ne permet pas toujours de conclure de façon définitive. En effet, la production de spermatozoïdes peut fluctuer en fonction de certaines circonstances (stress, fièvre, infection…). Un second spermogramme s’avère donc nécessaire 3 mois plus tard (temps nécessaire au renouvellement des spermatozoïdes) pour confirmer la persistance d’une anomalie.
Le recueil
L’analyse s’effectue sur un sperme dont l’émission doit être récente, de moins de deux heures. D’où l’obligation d’un recueil dans un laboratoire spécialisé. Le sperme est recueilli par masturbation, après une abstinence sexuelle de 3 jours, et déposé dans un flacon stérile. Un acte qui peut être pratiqué en présence de la femme, comme le proposent la plupart des laboratoires. L’intimité est bien entendu la règle.
Les critères étudiés
Le spermogramme comporte le calcul de la quantité de sperme émise, la composition du liquide spermatique (pH, zinc, fructose, carnitine, leucocytes…), le nombre et la concentration de spermatozoïdes, leurs vitalité et leur mobilité, leur forme, le pourcentage de spermatozoïdes morts ou anormaux. Dans certains cas, on peut rechercher l’existence d’anticorps dirigés contre les spermatozoïdes. Toute modification d’un ou de plusieurs paramètres peut compromettre la fertilité.
Les résultats normaux
En reprenant chacun des paramètres, on peut dessiner le profil de normalité d’un sperme qui va rendre possible la fécondation :
• Quantité de sperme émise : entre 2 à 6 ml.
• Concentration en spermatozoïdes : 40 à 200 millions/ml.
• Pourcentage de spermatozoïdes vivants : supérieur à 80 %.
• Pourcentage de spermatozoïdes anormaux : inférieur à 30 %.
• Mobilité : 1 heure après le recueil, la mobilité doit être supérieure à 50 %. Après 3 heures, elle doit être supérieure à 30 %.
• pH du liquide spermatique : entre 7,2 et 8.
• Leucocytes (globules blancs) inférieurs à 1 million par ml.