Antidotes et poisons vendus par les mêmes…

Laboratoire récent avec personnel en tenue de protection, espace moderne et sécurisé pour la recherche ou la fabrication de produits pharmaceutiques ou biotechnologiques.

Cet automne, alors que la campagne « Octobre rose » battait son plein, des anciens malades ou proches de malades avaient organisé une manifestation devant l’Institut Curie. Leur association, le collectif Cancer Colère, dénonce la mise en avant des comportements individuels comme cause de la maladie et les injonctions culpabilisatrices récurrentes, tandis que d’autres causes, tout aussi évidentes mais dépendant de décisions politiques, ne sont pas abordées. Certes, l’alcool et le tabac sont des fléaux dont personne ne met plus en doute la toxicité, mais qu’en est-il des pesticides ou des perturbateurs endocriniens ? Leur implication dans la survenue de nombreux cancers est, elle aussi, de plus en plus largement documentée scientifiquement. Pourtant, leur emploi reste le lot commun dans nos modes de production et la moindre loi visant à en réduire l’usage est immédiatement contrée par les lobbies industriels qui les fabriquent. Chaque année, des milliards d’euros sont versés par l’Assurance Maladie aux laboratoires fabriquant les molécules anticancéreuses. Or, ce sont souvent ces mêmes sociétés qui produisent des pesticides reconnus comme cancérogènes et les traitements utilisés pour soigner le cancer. C’est le cas de Bayer, de BASF ou de Syngenta, d’énormes multinationales dont cette « double activité » soulève un vrai débat éthique. En 2024, 17 % du budget de l’Assurance Maladie a été consacré au financement des traitements de chimiothérapie, soit 6,25 milliards d’euros, un poste financier qui augmente d’année en année, les molécules anticancéreuses étant facturées à des prix très élevés (en moyenne, 20 000 € par traitement, mais cela peut monter jusqu’à 300 000 €). Rien de tel que commercialiser le poison et l’antidote pour gagner sur tous les tableaux…

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Les débats sur l’interdiction du glyphosate seraient-ils un leurre ? La molécule n’est sans doute pas la plus toxique parmi les produits qui composent le Roundup de Monsanto, mais c’est le seul déclaré. C’était déjà une des conclusions des recherches du Pr Gilles-Éric Séralini et de son équipe en 2005. À la suite d’une de ses nouvelles études sur les produits cachés dans les herbicides nouvelle génération commercialisés sans glyphosate, neuf associations de défense de l’environnement ont porté plainte le 1er décembre dernier auprès des autorités sanitaires.

La colère non violente

Mal perçue en société, la colère n’est pourtant pas une émotion dont il faut avoir honte. C’est la violence avec laquelle nous l’exprimons qui est négative. À condition d’affirmer son énervement sans blesser l’autre, la colère peut même s’avérer bénéfique et constructive.