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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

La colère non violente

Une manière saine d’exprimer son mécontentement !

Mal perçue en société, la colère n’est pourtant pas une émotion dont il faut avoir honte. C’est la violence avec laquelle nous l’exprimons qui est négative. À condition d’affirmer son énervement sans blesser l’autre, la colère peut même s’avérer bénéfique et constructive.

Mais enfin… colère et violence sont indissociables“, pensez-vous peut-être. Et bien non, pas du tout ! Difficile à imaginer, certes, mais on peut très bien “exploser” sans faire trembler le monde entier. Bien sûr, apprivoiser la colère et se réconcilier avec elle implique une modification des comportements. Cela ne se fait pas du jour au lendemain.

BIEN SE METTRE EN COLÈRE, CELA S’APPREND !
Personne n’est à l’abri de la colère. Nous explosons tous à un moment ou un autre, exprimant nos griefs avec plus ou moins de véhémence, plus ou moins de cris, plus ou moins de violence… Certains sont colériques et s’emportent pour un oui ou pour un non. D’autres se refusent à tout éclat, ne prononçant jamais un mot plus haut que l’autre. Mais rares sont ceux d’entre nous qui sont capables de se mettre en colère sans violence aucune. Ne me comprenez pas mal, je ne parle pas de violence physique, heureusement, mais bien de violence verbale, parfois aussi blessante que les coups.
Combien de fois ne balançons-nous pas à la figure des autres des mots très durs que, bien entendu, nous ne pensons pas réellement. Ces mots, crachés sous le coup de l’émotion et rapidement oubliés, peuvent par contre laisser des traces chez ceux qui les reçoivent. Réfléchissez, n’avez-vous jamais demandé, avec inquiétude, à un proche : “Ce que tu m’as dit tout à l’heure, tu le pensais ?

En effet, la colère est une émotion, au même titre que la tristesse, la peur, la joie… Et, à ce titre, elle est soudaine et difficilement contrôlable. Nous “explosons” littéralement et nos mots dépassent notre pensée. Inconsciemment, nous tenons l’autre pour responsable de notre état émotionnel et nous voulons “le faire payer” en le blessant. Pourtant, l’expression le dit bien, c’est nous qui nous mettons nous-mêmes en colère, car nous sommes seuls responsables de nos émotions. En réalité, la “chose” qui provoque notre colère n’est qu’un déclencheur. Les causes réelles se trouvent ailleurs… Découvrons-les ensemble.

LES CAUSES DE LA COLÈRE
À l’origine, la colère est une réaction primitive de défense face au danger, une manière d’intimider l’agresseur et de le faire fuir. Mais la colère est aussi un moyen de faire comprendre à son entourage ce que l’on ressent. C’est une manière de se faire respecter, de dire “J’existe !“. À la base, il y a toujours une frustration, mais celle-ci peut être de différentes natures.

La crainte. Cela vous surprend ? Pourtant de nombreuses peurs sont tapies derrière notre colère : la peur de ne pas être respecté, de ne pas être compris, d’être négligé, d’être abandonné…
L’invasion de votre territoire. Celui-ci comprend bien entendu notre corps, notre maison, ce que nous possédons, mais aussi notre système de valeurs. Par conséquent, si quelqu’un viole ce territoire, dans quelque domaine que ce soit, nous allons réagir par la colère.
Le surmenage et le stress. Stressés, fatigués, nous avons trop souvent l’impression de manquer de temps pour boucler tout ce que nous avons à faire. La pression s’accumule alors, telle une cocotte-minute, jusqu’à l’explosion.

Nous ne sommes pas tous égaux devant la colère. Face au même événement déclencheur, nous allons réagir de manière différente en fonction de notre caractère et de notre vécu. Certains hurleront et gesticuleront, d’autres seront irrités, d’autres encore ne seront pas même troublés. Exprimer violemment sa colère ou, à l’inverse, la réprimer est néfaste pour soi et pour les autres. Dans un cas comme dans l’autre, il nous faut l’apprivoiser.

Vous êtes colérique depuis toujours et votre entourage redoute vos éclats légendaires? Avant toute chose, vous devez en assumer la responsabilité. Pour dompter ce trait de caractère, vous devrez apprendre à utiliser le “je” plutôt que, comme nous avons toujours tendance à le faire, le “tu”. Vous pouvez faire passer votre message différemment, en disant par exemple : “Je suis en colère“, “Je ne peux pas tolérer cette situation“, “Je ne veux pas être traité(e) de la sorte“, etc. En vous exprimant ainsi, non seulement vous n’agresserez pas l’autre, mais vous affirmerez votre identité, votre volonté, vos revendications, vos besoins…

Si, au lieu d’attendre la “goutte qui fait déborder le vase”, vous exprimez clairement ce que vous ressentez avant que le vase ne soit plein, vous éviterez le débordement et, par conséquent, la violence. Vous en ressentirez rapidement les bénéfices dans votre vie et vos relations avec les autres.

Si, à l’inverse, vous ne vous mettez jamais en colère, si l’on vous admire pour votre calme olympien, votre approche devra être tout à fait différente. Vous évitez les éclats et vous vous contentez de lancer à l’objet de votre irritation un regard de glace ou une petite réflexion cynique. Il s’agit là aussi d’une forme de violence. En outre, vous vous faites également violence à vous-même. Vous devez apprendre à reconnaître la colère en vous et à l’exprimer. Comme le colérique, observez-vous. Passez votre journée en revue et essayez de déceler les événements qui vous ont énervé, même furtivement. Lorsque vous les aurez identifiés, apprenez à admettre simplement que vous êtes en colère, puis à l’exprimer à haute voix : “Oui, je suis en colère !“. N’hésitez pas à hausser le ton, c’est normal. Par contre, il n’est pas pour autant nécessaire de hurler ! Petit à petit, il vous sera de plus en plus facile d’exprimer vos désaccords clairement, mais sans violence.

Par ailleurs, que vous soyez colérique ou pas, n’hésitez pas à parler avec vos proches de votre manière d’exprimer (ou de votre difficulté à exprimer) et de gérer votre mécontentement, de ce que vous aimeriez changer, etc.

POUR EN SAVOIR +
La colère : cette émotion mal-aimée. Exprimer sa colère sans violence, de Serge et Carolle Vidal-Graff aux éditions Jouvence. 7,50 €
81 façons de ne plus se mettre en colère, de Marie Borrel aux éditions Guy Trédaniel. 6 €
Le pouvoir créateur de la colère, de Harriet Lerner aux éditions de l’Homme. 18,20 €

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