Sauge (Salvia officinalis)

À l’époque du troc commercial avec les Chinois, ces derniers n’hésitaient pas à échanger deux caisses de leur thé réputé contre une de sauge, dont les noms populaires variaient alors de « thé sacré » à « thé de Provence » en passant par « thé de France ». Car la sauge, depuis l’Antiquité, n’a jamais failli à sa réputation d’herbe sacrée…
La sauge, c’est la salvia, venu de salvare qui, en latin, signifie carrément sauver. Car cette plante a de tous temps été considérée comme un véritable trésor de santé. Avec elle, on a fait naître les bébés et le sourire sur le visage des déprimés, on soigne les rhumes et l’eczéma… Chacun devrait en avoir un pied dans son jardin !
Comment la reconnaître ?
Rares sont ceux qui ne connaissent pas la sauge car si elle pousse à l’état naturel dans les rocailles du Midi et de l’Europe méridionale, elle s’est acclimatée dans les jardins au nord de la Loire. Il suffit d’en planter un pied et de la laisser proliférer. C’est un petit buisson de 30 à 60 cm de haut aux feuilles ovales et allongées, gris verdâtre, et dont les petites fleurs bleuviolet s’épanouissent en juin ou juillet. C’est d’ailleurs le meilleur moment pour récolter les feuilles (mais comme elles restent vertes toute l’année, il ne faut pas se priver de les prélever en fonction de ses besoins). Si vous frottez une feuille au creux de votre main, vous sentirez immédiatement l’arôme de la sauge, puissant. Et cet arôme, il faut le préserver avec les qualités médicinales de la plante lorsque vous la faites sécher. Pour cela, étalez les feuilles à l’ombre, à une température inférieure à 35 °c (pas en plein soleil !).
Quand la légende a raison…
Les Romains qui considéraient déjà la sauge comme une plante sacrée ne la ramassaient que selon un rituel empli de respect : en tunique blanche, les pieds nus et bien lavés et, surtout, en n’employant jamais d’ustensile en fer. On sait aujourd’hui que, justement, les sels de fer sont incompatibles avec la sauge : le cérémonial romain n’était donc pas dénué de bon sens ! Et quand vous préparez votre tisane, pensez-y : utilisez casserole émaillée et cuillère en bois. Idem pour la conservation des feuilles séchées : gardez-les dans un sachet de papier ou une boîte en carton, jamais dans un récipient métallique (ce conseil vaut d’ailleurs pour toutes les plantes médicinales !).
Et quand elle se trompe…
Les Romains étaient également persuadés que la sauge était favorable à la grossesse et affirmaient : « Elle retient ce qui est conçu et le vivifie« . Cette croyance s’est révélée peu fiable car, au contraire, on s’est aperçu que la sauge pouvait avoir des effets abortifs selon la période de grossesse pendant laquelle on l’utilise. Mieux vaut donc éviter, même si certains médecins préconisent de prendre régulièrement de l’infusion le dernier mois de la grossesse pour limiter les douleurs de l’accouchement.
De multiples indications
Excellent tonique, la sauge est à la fois digestive, stimulante du foie et de l’estomac, réputée pour calmer les douleurs des rhumatisants, combattre la fatigue nerveuse, l’excès de transpiration, la dépression, les infections respiratoires et les irrégularités menstruelles… Bref, il est peu de domaines sur lesquels elle ne soit pas bénéfique et c’est sans doute pour cela qu’au fil des siècles, elle a toujours conservé la réputation justifiée de « reine des plantes médicinales« .
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