La beauté de la ménopause

La ménopause n’est pas une maladie, mais un évènement naturel, l’évolution normale du cycle de vie féminin. Cette étape clé dans la vie des femmes, synonyme de grands bouleversements hormonaux, entraîne aussi des répercussions sur la peau.
Au fil des années, les niveaux de collagène et de fibrilline diminuent, provoquant l’apparition de ridules et de rides. Mais ce mouvement s’accélère avec la ménopause, période de perturbations durant laquelle les hormones féminines deviennent moins actives.
Que se passe-t-il à la ménopause pour la peau ?
La chute des taux d’œstrogènes ralentit le renouvellement des différentes cellules qui composent notre peau. Conséquences visibles : notre épiderme perd de sa densité, s’affine, et les rides s’installent plus aisément. Sécheresse, fragilité, irrégularité du teint, éclat en berne, taches brunes… sont aussi quelques-unes des modifications qu’engendrent ces changements hormonaux sur les épidermes matures.
Toutes les peaux ne sont pas égales face à la ménopause. Celles à tendance grasse résistent mieux alors que les plus sèches se marquent davantage. Mais toutes subissent des altérations à plusieurs niveaux.
Ralentissement du renouvellement des kératinocytes
Le renouvellement des kératinocytes, qui représentent environ 90 % des cellules de l’épiderme, se ralentit. Or, comme ce sont elles qui produisent les molécules constitutives et protectrices de la barrière cutanée, dont les lipides et les céramides, la peau tend à se dessécher, à perdre de sa luminosité et de son éclat.
Baisse des fibroblastes
Ces cellules présentes dans le tissu conjonctif appelées, à juste titre, cellules de soutien, produisent les quatre protéines matricielles de la peau. Leur altération et le ralentissement de leur activité provoquent une perte de souplesse et un manque de fermeté.
Apparition des taches brunes
Les mélanocytes qui pigmentent la peau sont activés tout au long de la vie par les rayons UV du soleil. Avec la baisse des kératinocytes, ces cellules provoquent l’apparition de taches brunes sur le visage, le cou, les mains et parfois le décolleté. Si les expositions prolongées au soleil doivent être évitées pour limiter ce phénomène cutané, elles n’en sont pas moins pourvoyeuses de vitamine D, si précieuse à la ménopause pour combattre l’ostéoporose. Le tout étant affaire de dosage et de protection de ces zones sensibles avec une crème solaire adaptée.
La beauté de l’intérieur
Plus que jamais, la nutrition joue son rôle, passée la cinquantaine, pour maintenir la jouvence de la peau. Il faut veiller à manger varié et moins sucré. Une alimentation trop riche en sucres rapides favorise le processus de glycation, une réaction chimique qui se produit lorsque des sucres se lient de manière irréversible à des protéines. Elle contribue à la formation des rides, au dessèchement et au relâchement cutané.
Au menu
Antioxydants, acides gras essentiels, lipides, protéines… soit autant de nutriments indispensables pour régénérer et reconstituer les différents tissus de la peau, aider l’épiderme à lutter contre la sécheresse, la perte d’éclat et de densité, et l’accentuation des rides.
Sans oublier les indispensables vitamines et minéraux, apportés par une alimentation variée et/ou des compléments alimentaires :
- La vitamine A contribue à la bonne santé de la peau et des muqueuses en intervenant dans le processus de renouvellement des cellules cutanées. Le foie, le beurre, les œufs, les abats de volailles, le hareng mariné en sont de bonnes sources.
- Les vitamines B jouent un rôle dans la formation de la peau et des cheveux ainsi qu’en cas de cicatrisation. La vitamine B1 contribue à l’élasticité de la peau, la B3 améliore la circulation des micro-capillaires cutanés, la B9 joue un rôle capital dans la production et la croissance de nouvelles cellules ainsi qu’en cas de cicatrisation. Dans l’assiette, on les retrouve dans la levure de bière, les œufs durs, le saumon, la morue, les graines de lin…
- La vitamine C est très antioxydante. Elle accélère le processus de renouvellement des cellules cutanées et stimule la formation du collagène. Elle est contenue dans de nombreux fruits (acérola, kiwi, fraise, orange…) et légumes (brocoli, chou de Bruxelles…).
- La vitamine E est aussi la bienvenue au moment de la ménopause. Très antioxydante, elle protège les cellules cutanées des atteintes des radicaux libres, accélérateurs du vieillissement. Les céréales complètes, les fruits à coque et les poissons gras en sont de bons fournisseurs.
- Le sélénium est un puissant actif anti-vieillissement cutané présent dans les noix du Brésil, les huîtres, les poissons et fruits de mer, les abats, les œufs, les champignons de Paris, les céréales complètes comme le seigle…
- Et… l’eau. Pour combler la déshydratation, il faut boire de l’eau en quantité tous les jours.
Les gestes préventifs
Pour activer la microcirculation cutanée, réduire l’affaissement des tissus et des volumes et redynamiser la production de collagène, la gymnastique faciale ou le massage du visage sont les bienvenus. À l’heure du démaquillage, de l’application de son huile ou de sa crème hydratante ou à tout moment, les gestes réconciliants et stimulants de l’automassage, tel un rituel de bienvenue pour soi-même, stimulent l’épiderme et l’aident à résister au temps qui passe. Faciles, économiques et si bénéfiques, ils sont à pratiquer sur soi avec douceur, ou à recevoir sans modération.