5G : est-ce vraiment nécessaire ?

Près de 70 élus, dont des maires écologistes de grandes villes comme Lyon ou Marseille, ont publié une tribune dans Le Journal du Dimanche du 13 septembre dernier pour demander un moratoire sur le déploiement de la 5G en France. Dès le lendemain, le Président de la République leur a rétorqué que leur tribune ne changerait rien aux projets en cours et n’a pas hésité à ironiser en parlant de « modèle amish » et de « retour à la lampe à huile », qui sont des arguments tellement faciles à brandir dès que l’on met en cause un modèle technologique nouveau. 

Pourtant, les signataires de la tribune ne sont pas des « ayatollahs écologistes » comme on veut bien le faire croire et leur demande s’appuie sur de solides arguments.

Tout d’abord, il n’y a pas eu d’étude d’impact environnemental et écologique de ce déploiement. 

L’objectif, avec la 5G, c’est que nos téléphones captent mieux, partout, et qu’on puisse s’échanger des données lourdes très rapidement, regarder des films, télécharger, etc. Et qu’on soit connecté à tout et tout le temps. Certes, les utilisatrices et utilisateurs peuvent y voir un progrès alléchant. Mais voilà, à quel prix ? Il va falloir s’équiper de nouveaux smartphones (dont on sait que la fabrication a une empreinte écologique et sociale énorme). Selon l’Ademe : « Pour produire un appareil électronique, il faut entre 50 et 350 fois son poids en matières premières, soit 800 kilos pour un ordinateur portable. Un smartphone contient 70 matériaux différents, dont quelque 50 métaux, qu’il faut extraire au prix d’une forte pollution. ». Et des dizaines de millions d’appareils seront remplacés. Les nouvelles antennes vont, par ailleurs, consommer 3 fois plus que les antennes 4G. Quant aux hypersensibles aux ondes électromagnétiques, ils vont devoir souffrir encore davantage avec ce déploiement de deux nouvelles bandes de fréquences.

Et la 5G, c’est aussi le projet de généraliser la connexion des objets du quotidien : les poubelles, les voitures, l’électroménager… Après les compteurs « intelligents », sous prétexte de nous faciliter la vie, de plus en plus de données personnelles seront ainsi recueillies ; c’est assez effrayant, non ?

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La transition écologique appliquée au territoire

C’est à Puy-Saint-André, un village perché dans les Hautes-Alpes au milieu des forêts de mélèzes, que Pierre Leroy a élu domicile avant de devenir maire de 2008 à 2020, puis vice-président de la communauté de communes du Briançonnais et président de l’Association du Pays du Grand Briançonnais, des Écrins au Queyras. Dans Passage délicat, penser et panser le territoire*, l’ancien élu retrace son parcours et montre comment il a pu transformer cette petite commune de 500 habitants en laboratoire modèle de la transition écologique et solidaire.