Les réponses cosmétiques à l’inflammaging

L’inflammaging, facteur de vieillissement ? Un des premiers organes du corps humain étant la peau, on se doute que la cosmétique n'a pu que s'intéresser au sujet, et tenter d'y apporter des réponses. Ce qui a donné lieu à la naissance de nouveaux ingrédients, et de nouvelles formules…

Au niveau de la peau, l’hypothèse est aujourd’hui la même que pour l’ensemble de l’organisme : l’inflammation silencieuse (the secret killer – le tueur caché, ou le tueur silencieux – comme disent les Américains) apparaît comme l’une des principales causes d’accélération du vieillissement. Paraître moins que son âge pourrait être le signe que notre organisme est moins sujet à cette inflammation larvée.
Une étude, menée au Danemark en 2009 sur des milliers de jumeaux, le montre : à chaque fois, celui des deux qui faisait le plus jeune physiquement avait aussi la plus longue espérance de vie.
Et le jumeau paraissant le plus jeune avait aussi systématiquement des télomères (l’extrémité des chromosomes) plus longs. Or, plus ils sont courts, plus ils indiquent la présence d’une inflammation chronique.

Oxydation et inflammation : les clés de l’inflammaging

Inflammation et oxydation sont deux phénomènes différents, mais ils sont liés et, en quelque sorte, s’entretiennent : beaucoup de radicaux libres (oxydants) sont aussi des médiateurs d’inflammation, et une réaction inflammatoire provoque la libération de radicaux libres.

Et si le stress oxydatif des cellules peut être prévenu de l’intérieur par le biais d’une alimentation riche en nutriments antioxydants secondée par des compléments alimentaires anti-âge et une bonne hygiène de vie, il peut aussi être combattu au niveau cutané par des cosmétiques aux actifs neutralisant l’inflammaging.

Il faut noter que le terme anti-inflammatoire n’appartient pas au domaine cosmétique, qui n’a le droit, réglementairement parlant, que « d’apaiser ». Mais au fond, les processus d’action ne sont pas si différents, et la cosmétique ne manque pas d’actifs apaisants reconnus, et depuis fort longtemps (Allantoin, Bisabolol, extraits végétaux de camomille, d’hamamélis, de guimauve, d’hélichryse ou de jasmin, pour n’en citer que quelques-uns).

Et à tout cet arsenal « classique », elle a ajouté des actifs spécifiquement conçus pour lutter contre l’inflammaging (et pour communiquer sur ce thème).

Les réponses cosmétiques à l’inflammaging

Le terme inflammaging a beau être encore peu connu des consommateurs, il n’en est pas moins au centre de l’intérêt de nombreux acteurs de la cosmétique, qui travaillent à trouver des solutions pour combattre ses effets.

On peut ainsi citer :

  • l’Épéruline™ PW, un extrait d’écorce de l’arbre Éperua falcata, mis à disposition par le fournisseur d’ingrédients BASF en 2011 ;
  • le Timecode™ de Seppic (autre fournisseur d’ingrédients), un lipoaminoacide biovecteur de glycine, le Palmitoyl glycine, lancé en 2013 et agréé par Ecocert ;
  • la Novaxyline, un extrait d’algue greffé à un prébiotique aux propriétés anti-inflammatoire et antiradicalaire bénéfiques sur les inflammations chroniques, mis au point par la marque NOVExpert en 2007 ;
  • le Glycosea (un actif biotechnologique à base de sucres planctoniques associés à des minéraux et oligo-éléments marins) de la marque Phytomer, introduit en 2014 dans sa gamme de produits destinés aux peaux sensibles et qui revendique une restauration des barrières physique et chimique cutanées tout en stoppant l’inflammation ;
  • les plantes sacrées d’Amazonie dont les propriétés étaient déjà utilisées par les Incas et qui sont intégrées dans les formules de la marque Aïny (comme l’huile de Sacha Inchi, très concentrée en oméga 3), qui neutralisent l’excès de radicaux libres et les micro-inflammations cutanées responsables du vieillissement de la peau ;
  • de nombreuses eaux thermales, comme celle de la marque Eau thermale Jonzac, qui associe ses propriétés régénérantes et anti-inflammatoires aux Poly-Ox (des polysaccharides obtenus à partir de maïs et soja), au sulfate de dextrane (autre apaisant « classique » de la cosmétique) et à un extrait d’alaria pour combattre le cercle vicieux de l’inflammaging, dans sa gamme certifiée bio Sublimative, depuis 2012 ;
  • les cellules souches, comme celles de criste océanique réputées contrer le stress oxydatif, de la gamme Prodigy Powercell d’Helena Rubinstein ;
  • ou encore le complexe de bourgeons (hêtre, pin, cassis, framboisier) riche en cellules natives végétales pour lutter contre les effets du vieillissement cutané dû à l’inflammaging, breveté par Melvita et au cœur des formules de la gamme Bio Excellence Naturalift lancée en 2014…

Tous ces actifs agissent en inhibant dans un premier temps la libération des différents messagers responsables de la réaction inflammatoire silencieuse. Puis ils limitent la dégénérescence cellulaire et renforcent les barrières chimique et physique, le plus souvent à l’aide d’ingrédients complémentaires antioxydants.

L’inflammaging : un créneau qui a de l’avenir

Budgets alloués à la recherche, brevets déposés, innovations tous azimuts venant de la cosmétique conventionnelle comme de la cosmétique bio, lancements, communication… : tous les marqueurs d’un thème « tendance » sont présents lorsqu’on évoque le thème de l’inflammaging.

C’est qu’il est au cœur de l’anti-âge, un des secteurs les plus dynamiques en cosmétique, et peut-être le plus innovant en termes d’actifs mis au point, en tous cas le plus prolifique en ce qui concerne le nombre de produits lancés sur le marché. C’est aussi le segment le plus lucratif, celui des grandes promesses faites par les marques et des attentes toujours plus pointues des consommateurs. Encore peu médiatisé et peu présent dans le discours marketing des marques, l’inflammaging toutefois révèle un nouveau pan du mécanisme du vieillissement cellulaire. Nombreux sont ceux qui considèrent qu’il constitue une approche intéressante pour la prise en charge cosmétique de l’anti-âge. À suivre.

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