Plus fréquentes chez le chien que chez le chat, les crises épileptiques, pourtant connues depuis longtemps, n’ont pas encore livré tous leurs secrets…
Un nouveau symptôme a été mis sur le compte de l’épilepsie du chien
Ce que l’on savait déjà
Ce qui est nouveau
Le plus souvent, le chien commence par pousser un cri avant de tomber à terre, sur le côté. Puis, il se met à trembler de tous ses membres. Il salive, perd ses urines, avant de commencer à convulser. Très rapidement, la crise s’arrête, mais l’animal reste hagard une trentaine de minutes avant de retrouver ses esprits. Sauf traumatisme lors de sa chute, il n’en garde aucune séquelle.
Le fly biting ou fly snapping, qui correspondent à un comportement de gobage de mouches imaginaires, est désormais mis sur le compte de l’épilepsie, même si d’autres causes sont également possibles. D’ailleurs, lorsque le vétérinaire les traite par antiépileptique, certains de ces comportements stéréotypés disparaissent.
Un nouveau symptôme a été mis sur le compte de l’épilepsie du chat
Ce que l’on savait déjà
Ce qui est nouveau
Chez le chat, la crise d’épilepsie peut prendre des formes un peu plus étonnantes que chez le chien. Par exemple, il peut se mettre à miauler de façon intempestive, à se gratter, à faire une course folle, etc. La suite – chute, convulsions, confusion post crise – suit à peu près le même scénario que chez le chien.
Des accès d’hyperesthésie, c’est-à-dire de sensibilité exacerbée de la peau, pourraient traduire d’authentiques crises d’épilepsie, même si d’autres causes sont également envisageables. En pratique, cela se traduit par des spasmes de la peau au niveau du dos (rolling skin syndrome) et des mouvements saccadés de la queue. Le chat a les pupilles dilatées et se sauve brutalement comme s’il était poursuivi !
Petit à petit, la recherche fondamentale progresse…
Ce que l’on savait déjà
Ce qui est nouveau
Les vétérinaires ont déjà observé des crises d’épilepsie chez bon nombre de mammifères.
En 2014, des chercheurs de Marseille ont découvert que les principes qui régissent l’entrée, l’expression et la fin de la crise d’épilepsie ne varient pas entre les espèces. Autrement dit, la crise d’épilepsie se présente de façon similaire, que ce soit dans le cerveau d’une mouche, d’un poisson zèbre, d’un rat ou d’un homme, etc. De quoi faciliter la suite des recherches…
Une nouvelle cause d’épilepsie a été identifiée chez le chat
Ce que l’on savait déjà
Ce qui est nouveau
La majorité des épilepsies survient sans explication particulière chez le chien. Un contexte favorable est parfois retrouvé comme un orage ou un coup de stress. Une petite lésion au niveau du cerveau peut aussi être en cause (épilepsies secondaires), y compris chez le chat.
Un nouveau syndrome appelé syndrome de Tom & Jerry a été décrit récemment chez des vieux chats de plus de dix ans. Les crises sont déclenchées par des bruits aigus (comme le cri d’une souris) ou des bruits métalliques, sans que l’on sache expliquer pourquoi. Les anticonvulsivants permettent de réduire la fréquence de ces crises.
Les insecticides peuvent provoquer de fausses épilepsies chez le chat
Ce que l’on savait déjà
Ce qui est nouveau
Les insecticides à base de perméthrine et de pyréthrinoïdes, utilisés pour détruire les insectes, les poux, la gale ainsi que les puces du chien, sont connus pour être dangereux pour les animaux à sang froid.
L’impact de ces produits chez les chats a longtemps été sous-estimé. Pourtant, ils pourraient provoquer convulsions, hyperthermie, hypersalivation, pertes d’équilibre et parfois le décès de l’animal. C’est surtout lorsque le propriétaire utilise une pipette antipuces destinée au chien, sur son chat, qu’il y a danger (10 % de décès), mais parfois, un simple contact du chat avec un chien récemment traité suffit à le rendre malade. Le problème est que trop rares sont les propriétaires qui font le lien : beaucoup pensent que leur chat fait juste une crise d’épilepsie et ne s’en inquiètent pas, alors que dans ce cas, les convulsions traduisent une intoxication grave.
Il y a du nouveau dans la prise en charge
Ce que l’on savait déjà
Ce qui est nouveau
Une crise unique, sans cause retrouvée, ne nécessite pas de traitement. Mais si les crises reviennent, les épilepsies sont parfois traitées avec de vieux médicaments comme le diazepam ou le phénobarbital.
La Commission européenne a accordé l’autorisation de commercialiser l’imépitoïne, premier traitement ciblé de l’épilepsie canine sans cause retrouvée. C’est donc une arme de plus. Par ailleurs, les chercheurs s’intéressent aux triglycérides à chaîne moyenne (TCM) : dans une étude réalisée chez 21 chiens (ce qui demande à être vérifié à plus grande échelle), 70 % des chiens soumis à un régime riche en TCM ont été améliorés. Enfin les animaux épileptiques ont désormais leur site : www.mon-animal-epileptique.fr qui fourmille d’informations utiles sur le sujet.
Les chiens peuvent anticiper la survenue d’une crise chez leur maître
Ce que l’on savait déjà
Ce qui est nouveau
Grâce à leur odorat très développé, les chiens peuvent repérer un cancer de la peau (mélanome) chez leur maître et/ou l’avertir de l’imminence d’une hypoglycémie s’il est diabétique.
Plusieurs cas de chiens capables d’anticiper une crise d’épilepsie chez leur maître ont été rapportés. Sachant que la chute au moment de la crise d’épilepsie peut être une source de traumatisme, pouvoir être averti avant la crise par son chien, laisse le temps d’aller s’allonger tranquillement. Des chiens d’assistance pour épileptiques, éduqués à cet effet, commencent donc à être proposés dans le monde (Assistance Dogs International).
Médecin urgentiste, journaliste, Nathalie Szapiro-Manoukian est aussi une grande amie des animaux. Elle leur consacre chaque mois une rubrique dans Rebelle-Santé.
C’est surtout la première fois que cela étonne et inquiète. Car lorsqu’il s’agit d’une épilepsie simple, sans cause retrouvée – cas le plus fréquent – les propriétaires apprennent vite les bons réflexes…
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