Jean-Pierre, passionné de  cactus

Il a hérité de la passion de son père et de son grand-père. Cela fait en effet 72 ans que la famille de Jean-Pierre Bouzaires cultive, bichonne et vend cactus et succulentes entre Gannat et Vichy, au cœur de l’Allier. Rencontre avec un cultivateur qui ne manque pas de… piquant  !

C’est sûr, il fallait oser. On n’imagine pas, a priori, que le Massif Central soit une terre à cactées. « Tout est parti de la passion que vouait mon grand-père à ces plantes, raconte Jean-Pierre Bouzaires. À l’époque, en 1936, elles étaient rares. Donc très chères, bien sûr. Et plutôt réservées aux botanistes de retour d’expédition. » Qu’à cela ne tienne ! Le grand-père, installé à Gannat, au cœur de l’Allier, voue une véritable passion à ces curieuses plantes piquantes, originales et plutôt mal-aimées. Il commence à en vendre sur le marché, comme ça, histoire de s’amuser. Mais cela passe vite d’un second métier à son activité principale.

CACTERIUM
Puis, c’est son gendre, Albert Bouzaires qui attrape à son tour le « virus du cactus » et développe l’affaire. Il le fait si bien « qu’en 1969, nous avons raflé tous les premiers prix des Floralies Internationales de Paris », se rappelle fièrement Jean-Pierre Bouzaires.
Dans les années 1980, la famille s’installe à Cognat-Lyonne, à une dizaine de kilomètres de Vichy, et commence à produire, dans son « cacterium », toutes sortes de cactées et autres succulentes pour les jardineries. La mode est lancée  ! Mais c’est sans compter sur la rudesse du climat auvergnat… La rigueur des hivers oblige le petit-fils du pionnier à mettre sa production en culture – aux Canaries principalement. Les plantes arrivent donc dans ses immenses serres – chauffées entre 8 et 14 °C, suivant les variétés – où elles sont chouchoutées par les six employés de l’entreprise, unique en France.

CEREUS PERUVIANUS
Parmi ces rangées de plantes grasses, l’une d’entre elles a la cote depuis quelques années. C’est un drôle de cactus monstrueux à la floraison nocturne, et pourtant bien utile. « Voyez, j’en ai mis près de chaque ordinateur  ! » remarque le cultivateur. En effet, ce fameux Cereus peruvanius, car tel est son nom scientifique, a la particularité de corriger les modifications entraînées par les ondes électromagnétiques…
Et, comment le sait-on  ? « C’est simple, explique-t-il avec enthousiasme, les Péruviens avaient déjà observé il y a 200 ans que parmi les enfants qui travaillaient, ceux qui faisaient la sieste sous ce cactus (qui peut atteindre 15 m de haut dans ces contrées) étaient moins fatigués que les autres », répond l’intarissable amoureux des cactées. On a trouvé, depuis, l’explication de ce phénomène grâce à la géobiologie : cette plante se plaît tout particulièrement sur les nœuds de Hartmann, ces murs de radiations verticaux et invisibles qui surgissent de la terre. Des recherches plus poussées ont été menées, notamment par des géobiologues. Sans compter les travaux de Blanche Mertz(1), de l’Institut d’investigation de géobiologie de Chardonne, en Suisse. « Et puis, conclut-il en souriant, le meilleur moyen n’est-il pas de tester soi-même  ? ».

(1) Dans son livre édité par Dervy, L’Âme du lieu, Blanche Mertz écrit « que les Monstruosus possèdent la faculté de maîtriser les dommages causés par le rayonnement des écrans ».

LIRE
Des cactus en Auvergne, de Gabriel Bayssat ; on y découvre que, du côté de Brioude, dans les gorges de l’Allier, il existe une montagne singulière, la Margeride, qui est la seule en France à porter, dans sa partie basse, des cactus d’origine subtropicale et, sur ses hauteurs, des plantes spécifiques des zones arctiques.
Cactées : cactus et succulentes, d’Elisabeth Manke (éditions Artémis). 
L’aloès, la plante qui guérit, de Marc Schweizer (éditions APB-Paris). 
Cactées, succulentes et autres plantes grasses, hors-série de l’Ami des jardins et de la maison.

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