Un drame pour 30 millions de personnes
L’empoisonnement collectif le plus important de toute l’histoire de l’humanité a lieu au Bangladesh. 30 millions de personnes sont contaminées à l’arsenic. Ce poison provoque des lésions cutanées et des cancers. Le pire, c’est que cette catastrophe est d’origine humaine.
Dans les années 1970, l’Unicef, soutenue par la Banque mondiale, a lancé un vaste programme de construction de pompes pour exploiter les eaux souterraines. Cette initiative généreuse était destinée à éliminer les maladies liées à la mauvaise qualité des eaux de surface. Son succès, avec près de 10 millions de pompes, a été un exemple de la coordination de l’aide humanitaire. À l’époque, les nappes phréatiques étaient de bonne qualité car l’arsenic, présent naturellement dans la région, était prisonnier dans les sédiments. Serge Lallier, du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), explique ce qui s’est produit par la suite : « Le creusement des puits pour l’eau potable et l’irrigation a déstabilisé l’équilibre chimique naturel du milieu souterrain. L’arsenic est devenu mobile. » Actuellement, 20 % des pompes du pays fournissent de l’eau contaminée. Et, dans 8 000 villages, tous les puits sont empoisonnés. L’Unicef travaille à solutionner le problème : utilisation de filtres, traitement des eaux de surface, creusement de puits encore plus profonds…
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