Psoriasis et alcoolisme : d’une pierre deux coups

Bien souvent, les découvertes scientifiques sont dues au hasard… Et parfois, un médicament utilisé pour soulager un symptôme ou soigner une pathologie agit sur un autre problème. On connaît l’exemple du minoxidil, une molécule d’abord testée sans succès pour apaiser les ulcères, finalement prescrite en cas d’hypertension artérielle et dont l’un des effets secondaires a fait plaisir à bien des messieurs : elle augmente la pilosité et limite l’alopécie (chute des cheveux) masculine. C’est aujourd’hui encore l’un des traitements les plus efficaces dans ce cas (par voie externe). Cette fois, rien à voir : une molécule utilisée pour traiter le psoriasis, l’aprémilast, fait diminuer de moitié la consommation d’alcool de ses utilisateurs. Elle augmente l’activité neuronale d’une région cérébrale impliquée dans la régulation de la consommation d’alcool. Et une étude menée sur 11 jours de traitement (publiée dans le Journal of Clinical Investigation) montre que cela fonctionne même chez des personnes qui ne manifestent pas de volonté à cesser de boire… Ce médicament, disponible uniquement sur prescription, déjà connu pour ses effets sur le psoriasis et autorisé pour cela, présente par ailleurs peu d’effets secondaires indésirables. Il rappelle le Baclofène®, un myorelaxant utilisé lui aussi dans le sevrage alcoolique, mais ce dernier provoque parfois des effets neuropsychiatriques importants.

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