La France encourage la filière « sale » de l’Angleterre
Le charbon est à l’origine de 30 % des émissions mondiales de CO2. Greenpeace dénonce un projet de terminal charbonnier à Cherbourg. Des navires provenant des pays extracteurs, notamment de Colombie, déchargeront leurs cargaisons qui seront ensuite expédiées en Grande-Bretagne. Emilie Johann, de Greenpeace France, affirme : « Au lendemain des engagements de l’Union Européenne à réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’au moins 20 % d’ici 2020, et à la veille des négociations internationales cruciales sur le climat qui auront lieu en décembre à Copenhague, investir dans la filière du charbon est tout simplement incohérent ». Les 4,5 millions de tonnes de charbon qui transiteront annuellement par le port de Cherbourg représentent l’équivalent de 10 à 11 millions de tonnes de CO2. La filière « charbon » a des impacts environnementaux, sanitaires et sociaux terrifiants. L’extraction — souvent dans des pays en voie de développement — se pratique dans des conditions humaines désastreuses. En plus des quantités astronomiques de CO2, les centrales émettent du mercure et du dioxyde de sulfure. À Cherbourg, ce terminal va occasionner des nuisances avec les poussières générées par les millions de tonnes de charbon stockées et transbordées ; surtout, ce charbon va perpétuer un système énergétique suranné. « C’est un bond de 50 ans en arrière pour Cherbourg et la France en général ! », s’indigne Emilie Johann.
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