Régression spontanée des cancers
Attention aux traitements inutiles, préviennent plusieurs scientifiques dans une récente édition des Archives of Internal Medicine qui fait état de 22 % de régression spontanée des cancers. Les différents auteurs déplorent le peu de connaissances actuelles sur l’évolution naturelle des cancers non traités. Ainsi, un article intitulé The Natural History of Breast Cancer insiste sur les incertitudes de la mammographie. Et de nombreux médecins pensent toujours qu’une femme laissée sans traitement décédera rapidement. Or, les preuves s’accumulent montrant qu’une « proportion considérable de cancers du sein ne mettent pas en danger la vie des personnes qui en sont porteuses ». Autre exemple, dans le cas de la prostate, beaucoup de tumeurs ne progressent que très lentement, ne mènent pas à des métastases et n’affectent en rien la qualité de vie des patients. Bien entendu, les scientifiques ne vont pas jusqu’à proposer des études en double-aveugle — pour des raisons éthiques, on ne peut pas laisser des cancéreux prendre un placébo ! — , mais ils soulèvent une autre question éthique, celle du surdiagnostic et du surdépistage qui entraînent des traitements très lourds et inutiles dans les cas où les tumeurs régressent spontanément. Malgré les mises en garde répétées des scientifiques, les autorités sanitaires françaises continuent de préconiser le dépistage systématique du cancer du sein et prévoient de l’étendre à celui de la prostate : un simple test urinaire, permettant de détecter ce type de cancer, devrait être prochainement commercialisé.
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