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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Le mythe des antidépresseurs

Ces molécules chimiques que des millions de Français ingurgitent n’auraient qu’un effet de « super-placebo »...

C’est en 1998 qu’Irving Kirsch, professeur de psychologie à l’Université du Connecticut aux États-Unis, a publié une première méta-analyse intitulée : “Listening to Prozac but hearing Placebo” (“Vous dites Prozac, j’entends placebo“). Il y dénonce une faille des essais cliniques en « double aveugle », appelés ainsi parce que ni les médecins, ni les patients ne sont censés savoir si c’est l’antidépresseur ou le placebo qui a été employé. Or, le patient est rapidement renseigné par les effets secondaires s’il a reçu le vrai produit. Ceci provoque un effet de « super-placebo » ! On le prouve par des essais en « triple aveugle » : le produit d’un côté, le placebo de l’autre, et une troisième substance qui produit les effets secondaires de l’antidépresseur sans son effet primaire, c’est-à-dire un « placebo actif ». C’est alors que l’effet placebo monte à 75 %.

IRVING KIRSCH PERSISTE ET SIGNE
La réaction de la profession – et de l’industrie pharmaceutique – ne se fit pas attendre, à l’image des réactions des instances officielles qui ont fait suite à la publication du professeur Séralini sur les OGM.
Douze ans après sa première méta-analyse, Irving Kirsch, alors professeur à l’université de Hull en Angleterre, a présenté la conclusion de ses recherches au grand public dans le livre “The Emperor’s new drugs“, titre qui fait allusion au conte « Les habits neufs de l’empereur » d’Andersen montrant que les évidences finissent par apparaître au grand jour. Le sous-titre annonce la couleur : “Exploding the antidepressant myth.” (“Le mythe des antidépresseurs vole en éclat“).

LE PLACEBO DEUX FOIS PLUS ACTIF QUE LE MÉDICAMENT
D’après la méta-analyse de 1998, si l’effet placebo monte à 75 %, cela veut dire que 25 % seulement des effets sont dus au médicament. Cela veut dire aussi que l’effet placebo est deux fois plus puissant que l’effet du médicament… Ce résultat en soi est déjà incroyable : n’avait-on pas annoncé les antidépresseurs comme l’aube d’une nouvelle ère dans le traitement des troubles psychiques ?

SEUL LE TRIPLE AVEUGLE EST VALABLE
Irving Kirsch et son co-auteur Guy Sapirstein ont porté leur attention sur les effets secondaires des antidépresseurs : identifiés par les patients comme venant de ces molécules, ils en augmentent les effets primaires !
Dans le cas des essais en « double aveugle », le patient est informé du principe de l’essai clinique et il consent à être soit dans le groupe qui reçoit le médicament, soit dans celui qui reçoit le placebo. Or, des études ont montré que 89 % des patients du groupe « médication » devinent à quel groupe ils appartiennent, contre seulement 59 % dans le groupe placebo. Or, chez celui qui sait qu’il reçoit un médicament « actif », « l’attente d’amélioration » augmente. Chez celui qui pense être dans le groupe placebo, au contraire, elle diminue.
D’où l’intérêt du « triple aveugle », où des patients qui prennent le placebo peuvent penser être dans le groupe « substance active ».

LES VRAIS RÉSULTATS
Dans des essais où on compare deux médications, l’amélioration avec les antidépresseurs avoisine les 60 %. Dans les essais contre placebo, cette amélioration n’est que de 46 %. La différence est  explicable par l’attente de résultats chez ceux qui prennent le médicament actif (et qui le devinent presque tous à cause des effets secondaires !). Chez ceux qui prennent le placebo et qui l’ont deviné (plus de la moitié d’entre eux !), la « non attente » des résultats joue aussi, mais à l’inverse !
Quand on tient réellement compte de tous les paramètres, il n’y a plus de différence significative entre le Prozac (ou le Seroxat) et le placebo.

UN SECRET HONTEUX
Intervient alors ce qu’Irving Kirsch appelle « A dirty little secret », un secret honteux : la méta-analyse était basée sur les essais publiés. Or, pour chaque médication, les laboratoires font des séries d’essais cliniques qui ne sont jamais publiées. Vous devinez lesquelles.
Mais une loi aux États-Unis, the « US Freedom of Information Act », oblige l’administration à donner accès à ces essais non publiés. C’est ce qu’a réclamé avec succès Irving Kirsch.
Et il a découvert ainsi qu’en se basant sur la totalité des essais cliniques effectués, l’effet placebo explique 82 % du résultat des antidépresseurs, ne laissant que 18 % au médicament.
CE QUI SIGNIFIE EN CLAIR QU’IL N’Y A PAS DE DIFFÉRENCE SIGNIFICATIVE ENTRE UN TRAITEMENT AVEC UN ANTIDÉPRESSEUR ET UN TRAITEMENT AVEC UN PLACEBO.

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