Cigarette électronique
La bête noire de l'industrie du tabac

Bien entendu, il n’est pas question d’encourager les non-fumeurs à se lancer dans le vapotage… Mais conseiller la cigarette électronique comme alternative au tabac et pour entamer un sevrage est une idée promue par de grands pneumologues. Pourtant, les pouvoirs publics freinent des quatre fers et refusent que la cigarette électronique soit intégrée à la « panoplie » utilisée par les addictologues pour aider les fumeurs à arrêter. 14 médecins et professeurs de médecine ont même signé une tribune dans Le Monde pour expliquer combien le refus du Haut Conseil de la santé publique de recommander l’usage de la cigarette électronique contre l’addiction au tabac n’était pas justifié et contre-productif.
Comment expliquer tout ça ? Peut-être en regardant du côté de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) dont la rapporteure était la sénatrice Catherine Procaccia… Saisi par la commission des affaires sociales du Sénat, cet organe d’évaluation devait se prononcer sur la dangerosité des alternatives au tabac. Or, l’ancien collaborateur parlementaire de Catherine Procaccia, Kevin Reva, est aujourd’hui lobbyiste pour le compte de Philip Morris France… Et la note scientifique entretient la confusion entre la vapoteuse et le tabac à chauffer, sorte de fausses cigarettes avec du vrai tabac…
De son côté, le Collectif des Professionnels de la Vape (CPV) se réjouit des résultats d’une étude publiée dans le numéro d’octobre dernier de Preventive Medicine Reports qui indique que le vapotage des jeunes ne constitue pas une « passerelle » vers le tabagisme. L’étude a concerné 7950 jeunes de 15 et 16 ans du département de la Loire dont les habitudes ont été observées entre 2018 et 2020. Rappelons que la vente de cigarettes électroniques, tout comme tous les produits du tabac (cigarettes, tabac à rouler, tabac à chauffer…) est interdite aux mineurs (ce qui ne les a malheureusement jamais empêchés de fumer).