Dépakine® : pas pendant la grossesse !
Le valproate de sodium, molécule du médicament Dépakine® (mais aussi Dépakote®, Dépamide®, Micropakine® et génériques) vendu pour traiter l’épilepsie et les troubles bipolaires, ne devrait pas être prescrit aux femmes enceintes. On sait depuis les années 1980 qu’il présente des risques pour le fœtus : malformations, retards neuro-développementaux. Ces informations, rappelées par l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS), ne sont pas toujours données aux futures mamans, et l’IGAS dénonce aujourd’hui le manque de réactivité des Autorités sanitaires et appelle à une information des patientes en cas de maintien du traitement durant la grossesse.
La responsabilité de la Dépakine a été documentée dans les malformations congénitales, le retard intellectuel ou moteur et les troubles du spectre autistique, et l’IGAS considère, qu’à compter de 2004, les preuves de ces effets secondaires graves étaient suffisantes pour justifier des mesures d’information des prescripteurs et de leurs patientes. Il a fallu attendre 2010, pourtant, pour que les graves effets secondaires soient pris en compte sérieusement, et l’IGAS met ainsi en cause le retard des Autorités sanitaires à prendre en compte ces données scientifiques et à uniformiser l’information pour les différents médicaments à base de valproate de sodium.
Les fœtus exposés au valproate présentent un risque élevé de troubles graves du développement (jusqu’à 30 à 40 % des cas) et/ou de malformations congénitales. Plus la dose est élevée, plus les risques sont importants.
On estime à plus de 400 le nombre de naissances touchées entre 2006 et 2014.
Le valproate ne devrait pas être prescrit aux femmes en âge de procréer, ni aux femmes enceintes, sauf en cas d’inefficacité ou d’intolérance à toutes les autres alternatives médicamenteuses et après une étude approfondie du rapport bénéfice/risque du traitement.
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