communauteSans
Communauté
boutiqueSans
Boutique
Image décorative. En cliquant dessus, on découvre les différents abonnements proposés par Rebelle-Santé
S’ABONNER

La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Herbier d’empreintes végétales : cueillez, exprimez, rassemblez !

Joli mois de mai !!! Ça donne envie de soleil et de fleurs… Alors, un bel herbier en tissu, ça vous dit ? Mais pour réaliser cet herbier-là, contrairement aux herbiers classiques, les végétaux doivent être fraîchement cueillis et utilisés immédiatement.

– Galet rond, petite masse en plastique, ou petit marteau
– Planchette en bois
– Divers tissus de récupération, unis, blancs ou clairs, plutôt en coton ou en lin, le synthétique n’est pas très convaincant pour absorber les pigments 
– Un stylo
– De la cordelette
– Du bois léger du style balsa ou bois de cagette (facultatif) – prévoir une perceuse si le bois est trop dur
– Une perforeuse (facultatif) ou des ciseaux.

Matières premières

Des végétaux de toutes sortes, mais pas n’importe lesquels.

– Certains sont trop « glacés » et trop lisses, comme le lierre, par exemple ; si la feuille est cueillie un jour où il fait très chaud et très sec, on va avoir du mal à l’imprimer sur le tissu, les pigments ne seront pas assez humides pour être extraits.
– Par contre, si l’hygrométrie est élevée comme juste après la pluie, on peut réussir à avoir un joli rendu.
– De la même façon, une feuille de lierre jeune sera plus à même de donner le maximum de pigments pour une jolie empreinte.
– Mais, par exemple, le laurier, lui, sera difficilement « imprimable », humide ou pas. Plus le végétal sera épais et dur, plus ce sera difficile, avec cette technique, d’en extraire les pigments.
– D’ailleurs, ça ne fonctionne absolument pas avec les végétaux trop durs, comme l’écorce ou le bois.
– De la même façon, on ne pourra pas imprimer des plantes sèches, puisqu’elles sont… sèches, et n’ont donc plus aucun pigment humide à fournir.
– Les végétaux dites « plantes grasses » sont, par définition, trop grasses et le résultat fait plus bouillie que plante.
– La saison aussi est importante : l’hiver, on a peu de végétaux, mais l’été, le temps est plus sec et c’est parfois moins facile d’obtenir quelque chose de joli. Dans tous les cas, il faut les travailler vite après la cueillette, quand ils sont frais.

Principe

On va donc cueillir toutes sortes de végétaux et, au lieu de les faire sécher sous presse, on va les « imprimer » sur du tissu… sans machine, sans imprimante, sans encre. En réalité, on ne va pas les imprimer, on va en « exprimer » les pigments pour déposer leur empreinte sur le tissu…
Pour cela, on va utiliser nos petites menottes (mais vous avez le droit d’avoir des grosses paluches, ça marche aussi), nos biscottos et aussi un petit « outil » pour presser les végétaux et en extraire les pigments : on a le choix entre une petite masse, un petit marteau ou un galet, quelque chose qui soit assez lourd pour écraser, mais pas trop pour ne pas faire de bouillie. Si on tape comme un âne, on va écrabouiller les pigments et l’empreinte finale ne sera pas suffisamment fine pour pouvoir reconnaître le végétal.

Mise en œuvre

Découper aux mêmes dimensions les morceaux de tissu uni choisi. En préparer autant de morceaux qu’on a de plantes à « imprimer » (M) avec en plus un morceau deux fois plus large pour faire la couverture (Mc). Prévoir un grand morceau de tissu qui va venir s’intercaler entre le végétal et l’outil tapeur (Mt).

Faire une infusion de thé (noir, vert ou rooïbos) ou de café très fort et y tremper la couverture. Laisser sécher.

Poser une planchette sur un endroit dur, plutôt sur le sol ou sur une table solide (parce que ça bouge quand on tape dessus). Dehors, c’est l’idéal puisque ça fait du bruit et que ça peut vraiment déranger (enfin ceux qui sont restés à l’intérieur !). Par contre, éviter les supports fragiles, comme le carrelage ou une table en verre… (ou alors c’est une excuse pour en changer !).

Sur la planchette, poser un des morceaux de tissu M.

Cueillir les végétaux juste avant la mise en place. Si manque de temps, prévoir juste la quantité à travailler, les végétaux fanés sont inutilisables.

Placer le végétal à l’envers sur le tissu M, c’est-à-dire que la plante montre ses nervures (photo 1).

*

Maintenir le végétal bien à plat et poser par-dessus le grand morceau de tissu Mt (photo 2).

*

Avec le galet ou la petite masse en plastique, tapoter doucement en tenant fermement le végétal sous le tissu. Pour cela, poser la main bien à plat et tapoter autour (photo 3). Attention ! Si on rate, ça fait drôlement mal, hein ? Il faut trouver le bon rythme, ni trop fort, ni trop doucement, sinon soit c’est de la bouillie, soit c’est à peine visible. Le mieux est de tapoter et de regarder régulièrement en soulevant doucement le tissu Mt sur le côté sans tout enlever, autrement on ne réussira jamais à remettre le végétal à la bonne place !

*

Bien tapoter comme il faut, partout sur le végétal ; en transparence, on peut voir au fur et à mesure se dessiner les contours du végétal sur le tissu du dessus Mt (photo 4). Il vaut mieux prendre le temps de bien faire plutôt que se dépêcher et taper comme un demeuré et avoir un résultat vraiment médiocre…

*

Une fois l’empreinte complète, enlever tout doucement le grand tissu Mt.

Essayer de décoller le végétal (photo 5) mais ne pas frotter, sous peine de voir le pigment s’étaler. Si ça ne se décolle pas bien, on peut attendre que le végétal sèche un peu, ce sera plus facile à enlever.

*

Faire la même chose avec tous les végétaux, autant de fois sur autant de petits morceaux de tissu qu’on le souhaite – on utilise le même tissu du dessus Mt, c’est pour cette raison qu’il vaut mieux le prévoir bien grand.

Une fois tous les tissus M « imprimés » avec les pigments naturels des végétaux, on peut écrire au stylo-bille le nom de la plante à l’origine du transfert (photo 6).

*

Faire des trous avec une perforeuse ou des ciseaux sur un des côtés des tissus M et Mc (photo 7).

*

Pour faire la tranche de l’herbier, découper un petit morceau de cagette étroit et de la même hauteur que le tissu puis faire des trous aux mêmes endroits que les trous du tissu (photo 8). Si le bois est trop dur, prendre sa perceuse et s’en donner à cœur joie (facultatif) !

*

Passer la cordelette dans les trous et faire un nœud (photo 9).

*

C’est terminé ! C’est joli non ?

Alors, évidemment, on peut ne pas mettre de bois, faire des trous… On fait ce qu’on en veut, si on préfère coudre, on coud !
L’idéal, avec ce modèle-là, c’est qu’on peut rajouter des tissus au fur et à mesure des saisons, puisque, évidemment, on n’aura pas tous les végétaux en même temps. On peut aussi faire des trous, mais le petit morceau de bois est bien pratique : l’herbier se tient et on peut le feuilleter plus facilement.

La technique d’impression semble facile à première vue, mais il faut vraiment attraper le coup de main, apprendre à doser notre force pour poser les pigments correctement sur le support. Bon, la bonne nouvelle, c’est qu’après quelques essais, on arrive toujours à un joli résultat.

*

La récup’ est le maître-mot ici. Pour les tissus, on peut prendre des vieux draps, on en trouve même encore en lin chez Emmaüs. Les planchettes sur lesquelles on pose les tissus peuvent être récupérées chez un copain bricoleur si on ne l’est pas soi-même. On trouve des cagettes assez facilement sur les marchés (il en faut un tout petit bout), et pour le galet rond qui tient dans la main (si on n’a pas envie de se servir d’un marteau), on peut aller traîner du côté de l’océan, mais on en trouve aussi dans certaines rivières !

Voilà ! On peut imaginer différents herbiers : plantes médicinales, du jardin, tinctoriales, de saison (fleurs de printemps, d’été…). Mais soyez prudent.e, certaines plantes peuvent être nocives, ne cueillez que celles que vous connaissez et ne vous léchez pas les doigts après.

Si vous avez un doute, une question, je suis là : lateliereconaturel.net
Et n’oubliez pas, on est en mai, faites ce qui vous plaît !

Magazine

À lire aussi

Des semis réussis !

Réussir ses semis, c’est essentiel pour démarrer une culture, mais attention : une bonne levée ne suffit pas ! La réussite d’un semis se mesure surtout à la vigueur des plants obtenus.

Sélection de recettes d’Anaïs Dufourneau

Les tout premiers et fidèles lectrices et lecteurs de notre magazine ont pu, des années durant, découvrir chaque mois une nouvelle recette de cette cuisinière émérite et érudite. Elle nous a quittés il y a trois ans, mais nous ne l’avons pas oubliée.
En souvenir d’Anaïs, et pour fêter la nouvelle année, nous avons sélectionné pour vous quelques délices à réaliser, extraits de son ouvrage paru en 2006 Les Savoureuses Recettes d’Anaïs Dufourneau.

Inscrivez-vous à
Pour ne rien rater
Notre lettre info
1 à 2 envois par mois