Jeûne : la controverse dans les médias…

La méthode « Jeûne et Randonnée » a été introduite en France il y a presque vingt ans, suscitant un accueil très favorable auprès du public (entre 3 000 et 4 000 personnes par an)… et des réactions bizarres auprès des nutritionnistes médiatisés. Gisbert Bölling, pionnier du « jeûne et randonnée » en France, nous livre son analyse.
Le problème est qu’un bon citoyen est un citoyen qui grossit : il assure ainsi la croissance de l’agriculture, de l’industrie alimentaire, de l’industrie pharmaceutique et, pour finir, il améliore la santé des caisses de retraite.
Pour la télé, c’est donc un exercice de style très difficile : attirer un public en surcharge pondérale vers une émission sur l’amaigrissement, et faire en sorte que notre bon citoyen reste le plus longtemps possible devant le téléviseur et continue à grossir. C’est là où un certain type de nutritionnistes joue un drôle de rôle. Ils ne sont pas nombreux, il faut le dire, ce sont d’ailleurs toujours les mêmes, quelle que soit la chaîne. Et, chose remarquable : il n’y a aucune femme parmi eux. La femme reste, décidemment, l’avenir de l’homme…
Commençons avec la contribution de Jean-Michel Cohen dans Science – on tourne de France 2 du 13/10/2007 (1) :
Après un joli reportage de Caroline Avon qui a participé à un stage de Jeûne et Randonnée pendant trois jours, notre nutritionniste intervient :
« Si on tapait seulement dans les graisses, ça serait bien. Mais le problème, c’est que vous tapez un tiers dans les graisses, un tiers dans les muscles, un tiers dans l’eau – ce qui justifie un amaigrissement très important. Un tiers dans les muscles, quand c’est le muscle au-dessus de la main ou sur le biceps, ce n’est pas trop grave, mais un tiers du muscle cardiaque – ça devient très, très grave. »
Entre perdre un tiers « dans les muscles » et un tiers « du muscle cardiaque », il n’y a qu’un pas que notre nutritionniste franchit aisément… Et l’objectif étant de faire peur, « un tiers du muscle cardiaque », ça fait peur.
Or, après mille mesures au début et à la fin de nos stages, j’ai pu constater que la masse graisseuse baisse de 0,8 %, et la masse musculaire AUGMENTE de 0,6 %.
Le corps s’allège donc harmonieusement : on fait de la “sculpture sur soi”…
Le pouvoir de (dé)conviction
Un argument est répété par tous les nutritionnistes à longueur d’année contre tous les régimes : ce que l’on perd pendant un régime, on le reprend aussitôt après, et même plus qu’avant :
– Frédéric Saldmann dans Du fer dans les épinards : « Celui qui subit des jeûnes à répétition, lorsque l’alimentation revient, il va profiter davantage – par exemple des graisses. C’est connu. »
– Jean-Michel Cohen dans Science – on tourne : « … la perte de poids ne sera jamais consolidée, donc de toute façon elle sera fugace, parce qu’on prend de l’eau par la suite. »
– Bernard Guy-Grand dans E=M6 : « Le poids que vous avez perdu en jeûnant, vous avez vraiment toutes les chances de le reprendre derrière. Et notre organisme est ainsi fait que, après une période de jeûne, se rappelant de cette espèce de famine, va s’arranger pour stocker des graisses. Donc, au bout du compte, quand on a repris du poids, on a des chances d’être un peu plus gras qu’avant. »
Et le speaker reprend la balle : « Attention donc à cette famine volontaire, parce que notre corps va chercher à se venger… »
Répéter cet argument inlassablement et contre tout régime n’est plus une information scientifique, mais plutôt une programmation intentionnelle, une « self-fullfilling prophecy » comme disent les Anglais : à force d’entendre dire que les régimes ne fonctionnent pas, les gens qui essaient de perdre du poids, de changer leur mode de vie, se découragent plus facilement, et l’obésité continue à progresser.
Pour lire la suite et accéder à l’intégralité du site
Déjà abonné·e, connectez-vous !